Les Pieds en France, des Pays-Bas à chez Béa via Ankara

Hé ouais les Loulous, nous voici en France, les beaux p’tits villages, les p’tites routes, les bars-tabac, les cheminées des centrales nucléaires, les boulangeries, les bagnoles omniprésentes, les clochers des églises, les pistes cyclables, les Terrailleurs, les chipolatas, les « bonjour », les marchés, tout ça tout ça. Ça fait du bien, c’est rassurant, c’est beau, c’est paisible, y’a des bouses de vache sur la route et des chômeurs qui grattent un Banco. On est dans les Ardennes, à Signy-l’Abbaye, ça ressemble à la France de Jean-Pierre Pernault. Y’a un truc dans l’air, c’est unique, c’est chez nous. Ça doit quand même voter FN à fond dans le coin, vaut mieux pas qu’on montre nos visas Iraniens.

Je suis assez content de cette petite introduction, aller, place au récit ! Avec les kilomètres, des photos des vélos, une bête crevée, des paysages, la route et des amis.

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  • 21/09/17  Assen – Kampen = 73 km
  • 22/09/17  Kampen – Amsterdam = 97 km
  • 23/09/17  Amsterdam = visite

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On repart d’Assen en forme après une journée et demi de repos. Enfin c’est ce qu’on croit au début puisqu’on se remet à se traîner comme des loques au bout de 30 km. Pour cette article, j’ai failli mettre comme titre « Les Pieds raplapla dans le plat pays », c’est dire. Le plat nous flingue les jambes, nous ne retrouverons la giclette que dans les premières côtes belges.

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des cèpes monstrueux aux pieds des chênes

Après une bien belle étape entre chênes et canaux, nous sommes accueillis chez Erwin et Carla, des warmshowers qui ne font pas de vélos mais aiment rencontrer des bogosses warriors de l’extrême voyageurs. Ils sont hyper sympas, on rigole bien (surtout après la bière et le Lambrusco) et ils ont une douche de malade, y’avait assez de place pour se laver avec les vélos, la tente et 3 poneys. Ophélie prépare un crumble, ça sent tellement bon que leur fille court chercher de la glace vanille pour aller avec. IMG_6556

Ce crumble, on peut le dire maintenant, est une réussite internationale, et je dirais même interplanétaire car même dans les Ardennes ils aiment ça. Je l’ai vu de mes propres yeux.

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Carla nous prépare un p’tit dej’ de champion, on se fait un « hug » à l’américaine et remontons sur les vélos, les jambes toujours récalcitrantes. Canaux, éoliennes, champs, belles pistes cyclables, vent de face, vaches, c’est un peu toujours pareil mais très agréables, à part le vent de face, mais c’est toujours mieux que la pluie. En route, on croise 3 vélomobiles et 2 vélos à mandalier. Tout le monde n’est pas geek du vélo alors j’explique :

  • Le vélomobile : non, ce n’est pas un vélo qui est mobile…enfin si, c’est bien un vélo et c’est mobile… tout les vélos sont mobiles, non ? Ah oui, en effet, les vélos d’appartement sont immobiles… j’en étais où moi ? Billy, j’en étais où ? Repose ce chaton et cette pelle stp ! Ah oui, le vélomobile… c’est tout simplement un cycle protégé par une carrosserie aérodynamique. Cette carrosserie, généralement rigide, est soit complète, soit ouverte dans la partie supérieure. Elle dispose souvent d’un trou dans la partie inférieure, au niveau des pieds. Merci wikipédia mais c’est pas très parlant. Disons simplement que c’est un suppositoire doté de 3 roues, généralement 1 à l’arrière et 2 à l’avant. Des prototypes avec 3 roues devant et aucune derrière ont été développés mais les essais n’étaient pas concluant, ça se traînait un peu, pire qu’un Nazca. Dans ce suppositoire pédale un cycliste, à peu près dans la même position que nous sur nos vélos. Ces engins coûtent un bras, voire même 2, mais ils remplacent souvent une voiture pour les trajets pendulaires et permettent de rouler vite, surtout avec des infrastructures adaptées et un profil plat comme ici.Vélomobile-01
  • Vélo à mandalier : non, ce n’est pas un vélo qui distribue des mandales, même si ça serait drôlement utile pour remettre l’automobiliste pressé, dangereux et agressif  (= automobiliste français de base) dans le droit chemin. Non, pour ça, le lance-roquette est bien plus « impactant ». Il est très difficile de filer des mandales sur un vélo à mandalier car les mains sont occupées à pédaler, pendant que les jambes sont…euh…bah…euh sanglées quelque-part car ce vélo s’adresse aux paraplégiques. On l’appelle communément handbike, ça évite les confusions.

On se pose au camping à 20 minutes en train d’Amsterdam, belle pelouse au calme, on est hors-saison désormais, les cassos venus chercher la vérité dans les herbes médicinales et l’Amour dans le quartier rouge sont rentrés jouer à FIFA chez eux, probablement en Golf Bon Jovi. Le lendemain, nous allons visiter la ville, à reculons. C’est pas notre truc les villes mais on fait un voyage à vélo, on aime le vélo et c’est LA ville du vélo, allons voir. On y va en train en revanche, car c’est aussi LA ville où on se fait chourer son vélo parait-il. Et on a bien fait car l’hyper-centre se parcourt bien mieux à patte qu’à biclou, y’a trop de monde, trop de pavés, trop de gens pressés, trop pas de place pour accrocher son vélo quelque-part, trop stressant.IMG_6595

Alors, oui, c’est très mignon Amsterdam, un vrai charme avec tout ces canaux, ces ponts, ces petites rues, ces petites boutiques et échoppes, ces gens à vélo, les coffee-shops, les fleurs au balcons… Y’a des nanas qui pédalent dignement en mini-jupe sans rien montrer de la salle de jeu, c’est prodigieux, sûrement un grand mystère de la physique. IMG_6606Mais ça nous soûle très rapidement, y’a un monde fou et la ville ne semble habitées que par des jeunes cadres dynamiques hipsters vegans bobos tatoués trendy vintage hyper-connectés, aucune mixité sociale. On a jamais vu autant de barbier, et je ne parle pas du barbier populaire comme en Turquie, je parle du barbier pour hipsters vegans bobos tatoués trendy vintage hyper-connectés. Je déteste.

On est aussi entré dans un magasin de vélo pour voir. Paire de mitaine en cuir = 150 €. Mouais, non, c’est pas si cher quand t’as un I-Phone 8 à 1200 € et que tu viens de te faire tailler la barbe pour 60 €.

Sinon, y’a plein de musée à visiter. Prix de l’entrée = 20 € par personne. Ça donne pas envie de se cultiver alors on a préféré investir dans une pizza puis retourner rapidement dans le monde réel (celui où on pédale et où on ne travaille jamais).

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  • 24/09/17  Amsterdam – sud de Utrecht = 54 km
  • 25/09/17  … – avant Turnhout (Belgique) = 104 km
  • 26/09/17  … – Schaerbeek (Bruxelles) = 87 km
  • 27 & 28   Chez Stéphane en mode Tuche

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Vachement plus sympa Utrecht, moins de canaux mais c’est une ville très aérée, très boisée et avec des vieux bâtiments magnifiques. C’est con, j’ai fait aucune photo à part celles des parkings à vélo.

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On se pose dans un camping nature, autorisées seulement aux tentes. Il y en a partout aux Pays-Bas et… en Auvergne ! C’était marrant de voir Brioude sur la carte. Il faut être membre d’un truc mais le gars est sympa et ne nous fait pas payer le supplément. Un p’tit feu, des lardons pour aller dans les pâtes et au dodo.IMG_6623

On profite des belles pistes cyclables, le temps est au beau fixe et les arbres commencent à se parer de leur robe automnale, tout en nous bombardant de glands. C’est vicieux un chêne. On arrive sur une ancienne ligne de chemin de fer, c’est tout droit dans la forêt et -hop- nous voilà en Belgique.

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Premier panorama belge, étonnant

On s’offre une Kriek au camping, demain nous entrons en francophonie ! Ça se fête !

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Pour arriver chez lui, Steph nous a tracé un superbe itinéraire. On continue sur l’ancienne ligne de chemin de fer puis sur des belles pistes cyclables à la mode néerlandaise. On voit des noms de ville intéressant sur les panneaux : Leffe, Hoegarden, Grimbergen.IMG_6646

C’est parfait jusqu’à Mechelen, à partir de là, ça parle français et l’automobile reprend ses droits : les pistes cyclables sont pourris/en travaux/sur le trottoir et faut redevenir vigilent. L’arrivée sur Bruxelles est violente, nous n’avons plus l’habitude de tout ce remue-ménage, ces magasins partout, cette circulation, cette publicité, ce monde, ce béton. En plus, on se tape les sorties d’écoles et les « wesh, trop chelou l’vélo ». Trop de stimuli, on fuit. On arrive enfin dans le quartier de Steph, nord de Bruxelles, surnommé « le petit Ankara » du fait d’une grande communauté Turque. On retrouve les kuaförs, les baklavas, les boulangeries, génial. Un peu oppressant mais génial.

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les très beaux immeubles de Schaerbeek

Steph est un follower et une connaissance de la communauté velo-couché de longue date, il nous accueille chaleureusement et ose nous demander si une carbonnade-frites nous ferait plaisir. On répond « oui-oui-oui ! » pendant qu’il nous tend une canette de Jupiler, fierté de la nation. On passe 2 jours chez lui à se reposer et mater des séries, on avait un gros besoin de sédentarité, à tel point que nous ne sommes même pas allés visiter la capitale. La flemme, et ce n’est qu’à 2h30 de Chantilly.

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On dirait San Francisco

On boit plein de bières et mangeons plein de frites, c’est important de s’immerger dans la culture d’un pays. Steph, comme la plupart des foyers belges, c’est pas une légende, à une friteuse. Elle s’appelle FriFri, c’est pas trognon ? Grace à elle, on a pu goûter les croquettes, des espèces de grandes pommes-noisettes cylindriques, je suis fan. Sinon, on s’est fait des salades de chicon, Ophélie a fait tourner la lessiveuse, on stockait les frites dans le surgélateur. Steph se faisait des tartines pour le midi, qu’il emballait dans un essuie-main, le torchon étant réservé pour laver le sol. Il nous a montré son kot à vélo où il entasse ses trikes et son brol , ils sont bien à l’abri quand il drache. J’adore ces petites différences de langage, on retrouve des mots communs avec euch’ picordie hein ! et la Normandie.

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Départ aux aurores avec Steph qui peine à cacher son ignoble vélo droit

  • 29/09/17  Bruxelles – Tihange (Huy) = 114 km / +890 m
  • 30/09/17  Chez Yves et Claudine
  • 01/09/17  Tihange – Givet (FRANCE !!!) = 82 km
  • 02/09/17  … – Signy L’Abbaye chez les Terrailleurs !!! = 77 km / +790m
  • 03 et 04  Repos, purée, saucisses, tartiflette, filet-mignon et blog
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BANZAIIII !!!!

La sortie de Bruxelles est affreuse, on n’est pas encore acclimaté aux villes et je dois bien reconnaître que je hais les voitures encore plus qu’avant.

IMG_6680 Il y a bien des pistes cyclables mais c’est Bagdad comparé à la Hollande. Mais Steph nous a encore concocté une belle trace et on se retrouve rapidement dans la campagne. IMG_6679Ça monte, ça descend, ça secoue sur les nombreuses portions en pavé mais les Panardos ont retrouvé la giclette. L’été indien est là, on pédale en t-shirt. Au bout de 50 km, on retrouve Yves et son fils Jérôme sur un RAVEL , Réseau Autonome des Voies Lentes, les pistes cyclables belges.

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Yves et Jérôme sont également 2 amis du vélo-couché que l’on croise plus ou moins régulièrement depuis 10 ans, lors des rassemblements. Jérôme, ou Jéjon, est un peu une légende dans le milieu, il a claqué le Paris-Brest-Paris (1200 km) en 52 heures, c’est le record sur un VC non caréné. Je l’ai déjà vu roulé en t-shirt en hiver et il parait même qu’il a tué un lion à coup de pédalier. Je crois même que c’est 2 lions et 8 hyènes.

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Je roule quelques kilomètres sur sa fusée tout en carbone mais je reprend vite mon enclume, c’est un coup à claquer 4000 balles dans un nouveau vélo, non non non. Il a fallu que je me répète plusieurs fois « tu n’aimes pas le carbone, tu n’aimes pas le carbone, tu n’aimes pas le carbone ».

On se fait un ride exceptionnel sur un ravel hyper facile, on papote gaiement et le soleil tape fort. Dans un virage, voyant qu’il peine à me suivre, Jéjon me fait une queue de poisson et je me rétame. Jérôme, tu sais, il suffisait de me demander de ralentir, ça arrive de ne pas avoir la giclette.IMG_6690

On arrive à Huy au bout de 105 km et j’ai la super-patate pour me faire le célèbre mur, connu des fans de cyclisme (c’est Steph qui nous en a parlé, on ne connaissait pas, on préfère Grey’s Anatomy). Le panneau au départ me surexcite et je décide de le faire avec les sacoches, sinon ça compte pas.IMG_6693

Pas si dur finalement, on a vu pire. Yves me récompense avec une pinte de Jupiler, et Ophélie a tout de même droit à une Kriek. Journée parfaite qui s’achève ensuite chez Yves avec Claudine, Jérôme et Élisabeth autour de plats de lasagnes (et quelques bières, tiens-donc).IMG_6697

On avait prévu de repartir dès le lendemain mais la pluie tombe et on reste tout naturellement avec nos amis. Yves nous fait découvrir les boulettes de Lièges et le joli centre-ville d’Huy. Après c’est apéro !

Le matin, le beau temps est de retour et Yves et Claudine nous donnent un petit pas de conduite le long de la Meuse, jusqu’à Andennes. Steph, Poupa, Claudine, Jéjon et Elizabteh, un grand merci pour ces bons moments !IMG_6703

Ouais, c’est chiant, je suis obligé de fayoter vu qu’ils lisent le blog. Nan mais sérieux, merci les amis.IMG_6706

A Andennes, Yves a eu le nez fin de faire demi-tour puisqu’on se tape alors un méchant vent de face pendant 50 km et on n’a plus de jambes une fois arrivé à Jambes. Hi hi hi, c’est trop drôle ce blog.

Pendant qu’Ophélie fait les courses, je papote avec 2 jeunes SDF (c’est le terme poli pour clodos). Ils sont complètement défoncés mais sympas et je laisse celui qu’est pas en chaise roulante monter sur mon vélo. Il adore, je lui raconte qu’on est allé au Japon et qu’on est revenu, il me dit  » truc de ouf, la Tunisie, l’Iran ! ». Je dessine un vélo sur le plâtre de son pote (26 ans, à la rue depuis 10 ans) et ils m’offrent une Jupiler, en insistant, il est à peine 11h30. J’ai le temps de la boire avant qu’Ophélie ne revienne et je checke vite-fait avec mes potes quand elle me fait les gros yeux.

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On se bouffe le vent de face jusqu’à Givet et son camping municipal, moins de 6 €. Ah oui, on vient d’entrer en France, y’avait aucun panneau.

IMG_6715Comment on se sent après 18 mois à l’étranger ? Hop hop hop, un peu de patience les amis, on vient de faire seulement 2 km, on verra ça demain. Pour l’instant on s’installe au camping, petite ville fantôme peuplée de caravane et de mobile-home. Oui, c’est assez moche.

Un groupe joue à la pétanque, oulalala dès que je les ai vus j’me suis dit que c’était du lourd et du très bon pour le blog. Déjà ils gueulent, ils savent pas parler, surtout la nana quand elle appelle un de ces gros chiens « Noémiiiiiiiiie !! ». Bordel, mais qui appelle son chien Noémie ? Elle, je pense qu’elle s’appelle Kimberley et que si elle avait des enfants (Dieu nous en protège), on aurait du Dylan et de la Kelly. Y’a 3 autres gars, assez bruyants aussi, mais presque des moines comparé à elle. Notre petite bande boit des Heinekens, ce qui est une insulte à la Belgique toute proche. Quand on propose une Heineken, une 1664 ou une 33 à un Belge, il répond « non merci, je veux une bière ». Ils écoutent de la musique grâce à une enceinte portable, c’est une calamité ce truc, l’ONU devrait intervenir, des gens souffrent dans le monde entier. Billy commence à aiguiser sa pelle sur du Louise Attack; quand Indochine a commencé, il a fait le tour des caravanes pour récupérer des bonbonnes de gaz et des boulons. Billy est très créatif. Heureusement qu’ils n’avaient pas du Maître Gims sinon y’aurait eu un grave « incident » nucléaire dans la région de Givet. Nous voilà de retour dans un monde plus latin, loin de la discrétion japonaise, scandinave ou hollandaise. Mes propos pourraient laisser croire que je méprise tout ça mais pas du tout, on change juste de culture, c’est comme ça. Mais cette Kimberley était vraiment un numéro.

Le soir, le réchaud pousse son dernier soupir et sa flamme s’éteint à jamais. Je le démonte et remonte 3 fois mais y’a rien à faire. Les bonnes pâtes, la sauce Pesto Ricotta et Noix, le parmesan et l’huile d’olive retournent dans la sacoche et on avale des tristes sandwichs. Bon, il a tenu jusqu’en France mais je pensais qu’il irait un peu plus loin que 2 km après la frontière, le salaud. Mais j’avais pris les devants et un tout nouveau modèle nous attend chez les Terrailleurs, gentiment offert par le fabricant Optimus. Ils n’étaient pas obligés mais ils ont aimé notre histoire, celles qu’on a fait vivre à notre réchaud et la photo sur le salar d’Uyuni a dû les faire craquer. Même Kimberley aurait été émouvu.

Uyuni

On passe une très bonne nuit, le vent a soufflé et on plie une tente sèche. Ophélie va demander de l’eau chaude à un vieux couple d’Hollandais. Commencer une journée sans café ? Ah ah ah ! Et pourquoi pas pédaler avec les pneus crevés ?IMG_6720

On longe la Meuse un moment encore, c’est splendide et sauvage comme on aime. On fait les courses à Fumay, au Carrefour Market. Y’a les journaux Fakir, Charlie Hebdo et Siné Mensuel. Tout n’est pas foutu ! A moins que ça soit les invendus.

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Blaireau, probablement percuté par un blaireau d’une autre espèce

Ensuite, ça grimpe un peu dans la forêt et on redescend sur une campagne pimpante : les crêtes préardennaises, dures pour les cuisses. On est super motivé, ça fait plus d’un an qu’on attend ce moment : on va chez les Terr’Ailleurs ! On va bouffer une tartiflette semi-divine !!IMG_6722

Les Terr’Ailleurs, c’est Pierrot et Béa, c’est presque des Panardos, c’est même eux qui ont inventé le mot « Panardos ». On voyageait en même temps aux Amériques, ça a créé un lien d’amitié virtuelle car on ne s’est jamais rencontré en route. Puis ils sont passés par Chantilly en été 2014 et on s’est vu dans le monde réel. Ça faisait bizarre, Béa est très grande en vrai et Pierrot a une grosse barbe, du coup on n’a pas fait de partouze. Depuis notre départ pour l’Asie, leurs commentaires « impliqués » dans le blog ont été d’un immense soutien et une grande source de motivation pour pondre des textes pas trop barbants. Ils nous ont envoyé beaucoup de giclette, des followers au top. Et mieux que ça, notre nouveau départ les a tellement excité qu’ils repartent eux aussi le 6 février pour une grande aventure aux USA, de Miami à San Diego et peut-être même un peu plus. Je vous conseille de vous inscrire à la newsletter, c’est du haut niveau de narration et ils sont bien barrés. Ne le montrez pas à des enfants en revanche, Pierrot adore mettre des photos de lui tout nu, il a un soucis. Hier il m’a emmené voir son vélo dans sa remise sombre, j’ai eu très peur.IMG_6733

Pierrot – 12:03 –  » Ça sent l’fond d’culotte !! »

Leur accueil a été terrible avec une immense pancarte accrochée à leur baraque, on était déjà connu dans tout le bled, en tout cas par ceux qui savent lire. Ça faisait très chaud au cœur de voir ça de loin. Vous noterez tout de même leur égo surdimensionné, c’est limite si « Panardos » n’était pas écrit sur un post-it.

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On ne prévoyait de ne rester que 2 nuits mais le courant passe trop bien et on mange léger : purée-saucisse, tartiflette, œufs à la savoyarde, filet-mignon au maroilles (une tuerie), mousse au chocolat et crumble, of course. Vive la France. Vive l’amitié Terraillo-Panardienne.IMG_6735

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Demain on repart en direction de Dieppe à travers les beaux p’tits villages, les p’tites routes, les bars-tabac, les cheminées des centrales nucléaires, les boulangeries, les bagnoles omniprésentes, les clochers des églises, les pistes cyclables, les chipolatas, les « bonjour », les marchés, tout ça tout ça.

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36 commentaires sur “Les Pieds en France, des Pays-Bas à chez Béa via Ankara

  1. Pour le ces énormes cepes je pense que le tour de France est passé par la et que les coureurs ont pisses dans le coin

  2. Deux petites remarques :
    – le vélomobile, tout le monde sait que c’est une chaise percée carrennée à roulettes
    – dis donc mon coco, ton vélo, neuf, il vaut 3500 € maintenant ! alors en carbone …?
    Pour ce qui est de revenir en France, sûr que ça doit faire drôle. Nous à chaque fois on est d’abord tout contents, les petites routes, les églises, les boulangeries, tout ça, tout ça…et puis entendre notre belle langue ( la plus belle du monde c’est bien connue, surtout dans les campings bien profonds, profonds) mais très rapidement, le manque de civisme, l’administration qui se rappelle de toi, les emm… qui te fondent dessus, les automobilistes, enfin beaucoup de choses font que tu as envie de reprendre la route, de te mettre à l’écart et de filer dans un monde où tu ne comprends plus la langue, ce qui est bien pratique.
    On aurait bien voulu être sur votre route de retour pour vous accueillir. Nous ne savons pas faire la tartiflette mais un green-curry-coco ou une moussaka d’enfer, ça oui;
    Bises à vous deux en attendant la suite
    Daniel et Frdérique

    • 3500 balles maintenant !! On avait payé « seulement » 2250 € en 2010, et ça aurait fait moins de 2000 si on avait pas fait l’erreur de prendre cette daube de fourche avant Meks.
      Moussaka…tartiflette… oui, faudra vraiment qu’on vienne vous voir un jour

  3. Merci Seigneur d’accueillir auprès de toi Saint Optimus qui a su accompagner d’Est en Ouest, du Nord au Sud, dans les pires et plus agréables conditions LA petite famille PANARDOS !. Ton feux 🔥, ta chaleur continueront longtemps encore à les accompagner dans le souvenir vivant de ta présence, rendant ton dernier souffle juste après les avoir guidé jusqu’au retour au Pays … gloire à toi St. Optimus ET continue de l’as haut de les protéger du froid et de la faim !! ❤️👍🏼🎖😘🌎🌏🌥🚵🏼‍♀️🚵🏻

  4. J ai ete impressionne par le parking a velo….quand on ne pourra plus rouler en voiture a paris, concept a retenir. je note que la biere remplace l eau ……vous etes bien france. En tous cas recit agreable bravo.

  5. Followers qui allez accueillir les Panardos, je vous conseille de conserver vos yaourts périmés et votre pain rassi, ils vont y faire un sort. Pensez à acheter vos patates en filet de 10kg vous allez gagné du temps.

  6. Oué ben vous connaissez le chemin, faudra quand meme que je vous fasse voir .. pas les pistes cyclables mais les bars à bierre 🙂

  7. et euh a relire le blog, faut quand meme que tu reétalonnes ton compteur, ca doit etre la jupiler, 50km Andenne – Jambes c’est dans la 3eme dimension, le vent n’explique pas tout 🙂

  8. Merde !!!
    Je viens de m’apercevoir que j’ai oublié de vous filer la facture pour les 3 nuits, les 12 bouteilles de vin, les cours de fléchette, la leçon de billard, et les 15 kg de patates… Qu’est-ce qu’on fait ? Je vous l’envoie par la poste ?
    Bon… D’un autre côté, la vie est redevenue un peu plus routinière et fadouille depuis votre départ…
    A bientôt les déglingos.

    • T’as oublié les 4 cartes routières aussi. Et puis tout les trucs que j’ai piqué et que t’as pas encore vu, genre les vis de guidon sur vos enclumes

  9. Bon retour à vous !
    C’est dommage c’était chouette de vous lire !
    Quoique exploser de rire en public était parfois gênant…
    Faudrait repartir svp… après votre petite tombola d’objets du voyage!

  10. Presque au bout de l’aventure, c’est triste pour nous les lecteurs, mais je suis sûre que pour vous depuis si longtemps en balade ça doit faire du bien.
    J’ai une question: Votre tente, HILLEBERG, elle est resté ou depuis le USA?
    Cassé ou autre?
    (J’ai remarqué que vers la fin que vous aviez changé de tente. )

    • J’ai bien revendu la Hilleberg en rentrant des Amériques, elle était encore en bon état mais pas sûr qu’elle aurait tenu 18 mois de plus. Comme toutes les tentes, les zips finissent par lâcher et le sol devient poreux. Bien trop chers ces Hillebergs, notre Vaude a coûté 3 fois moins

      • Super merci, je pensais que le prix valais la baguette…. J’en ai une la même que la votre mais par fois je me demande, prix poids durabilité si ça vaut la peine.
        Avec la nouvelle vaude aucun souci d’eau ou autre quand il flotte beaucoup?

  11. Super de voir des cyclos connus : coucou Claudine et Yves… Et Jérôme ( le PBP j’y étais. … en assistance 😊).
    Et merci de nous permettre de continuer l’aventure avec Pierre et Béa. Oui vu le calico d’accueil … le romanesque littéraire doit être de haut vol. On va suivre ça !
    Profitez bien des derniers marchés, églises, villages et des p’tits Coucou des français ! Y en a des chouettes. … sinon vous n’auriez pas de commentaires 😂😉.
    A bientôt
    Fab

  12. Bon et ben fred et orphelie ben venu en France. Vous devrez vous acclimater au bon patois ben normand. Jcrois qu’c’est votre port d’arrivée le mont st Michel. Si vous le regardez ben vous vous en irez ben rassurés. C’est un dicton paraît il !!!! Ce serez ben dsavoir quand vous pensez rentrer au bercaille. Allez bonne route

      • Trop bien ce blog, grâce à vous j’ai appris ce qu’était une teurgoule (on dirait pas comme ça mais en fait c’est super educatif les blogs de cyclo : quelle est la meilleure manière d’aplatir un animal sur la route, que donne le choc d’un postérieur lancé à environ 8 km/h sur un ordi portable, etc). Non j’vous jure ça va nous manquer, vivement que vous repartiez pour l’épisode 3.
        Si vous continuez le tour de france des spécialités bien caloriques et que vos roues vous conduisent jusqu’au pays du cassoulet, faites-nous signe, je suis sure qu’on a de quoi etre bien classé dans le palmares !
        A bientot sur le blog (en langage plus clair : ben alors, ca vient ces nouvelles ??!!!!)

        • Oh arrêtes ! J’ai un souvenir de cassoulet à Ax-les-Thermes pendant une traversées des Pyrénées en enclume à roulette !!! Sieste obligatoire après ça.

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