Cafayate

22/11/13 Salta – Alemania = 107 km

23/11/13 Alemania – Cafayate = 88 km

24 & 25/11/13  Cafayate = repos – asados

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Nous avions prévu de rester 1 journée à Salta mais finalement, nous n’avons rien à y faire et on est en forme pour repartir et rejoindre Cafayate en 2 étapes. Et puis, c’est trop dur de voir cette immense piscine vide alors qu’il fait plus de 30°C. C’est comme regarder un hamburger quand t’as faim. Tu finis par te bouffer une main.

Alors je me lève à 6h, met à jour ce blog incroyable jusqu’à 7h30 , plie la tente et réveille Ophélie. La prochaine fois, je la réveillerais avant de plier, on a bien galéré pour la sortir.

en cas d'accident, on retrouve pas la tête

en cas d’accident, on retrouve pas la tête

C’est parti pour une grosse étape. On s’extirpe rapidement de Salta et ses banlieues pour retrouver une route plus tranquille. Les kilomètres s’enchaînent mais il commence à faire une chaleur à crever, surtout après la pause sandwich de midi, le pire moment, celui ou tu voudrais juste trouver un lit avec la clim.

born to be wild

born to be wild

Après une autre pause soda (vive les frigos, y’en partout en Argentine, ça change d’avant), on repart pour les 20 derniers kilomètres. On s’approche des montagnes et on commence à flipper. Mais en discutant avec un couple de cyclo franco-argentin, on apprend que ça grimpe gentiment après Alemania, puisqu’on remontera une rivière, ouf. Avec cette chaleur et la fatigue des jambes, on se sentait pas d’attaque pour un col.

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On se trouve un bon spot pour le bivouac, au bord d’une rivière. Ici, les gens n’y font pas leur vidange, leur lessives ou leurs besoin, alors on va s’y laver. Un bivouac avec une rivière, c’est le must, on avait pas eu ça depuis le paradisiaque état de l’Oregon.

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Au menu du soir : spaghetti aux petits poids et sa sauce 4 fromages + pomme + kiwi + banane + biscuits. Avec le contenu de mes sacoches, j’ai de quoi ouvrir une épicerie parfois.

On s’écroule dans la tente et c’est là que commence un petit coup de psychose. D’abord des cris d’animaux super bizarres, une sorte de cris d’indien, du genre qui prévient ses potes qu’il y a 2 gringos à scalper. Bon, on est crevé et on s’endort quand même. 2 minutes plus tard, Ophélie me dit qu’il y a quelqu’un dehors avec une lampe de poche. Va voir, non toi va voir, oohh, j’suis crevé !! Et les indiens n’ont pas de lampes !!

En fait, ce sont des lucioles qui venaient taper contre la tente. C’est la 1ere fois qu’on en voit, c’est vraiment surprenant, de véritables LED vivantes et volantes.

Ophélie ne passe pas une nuit terrible, son matelas s’est dégonflé. A 1ere vue, pas de trou, j’espère que ce n’est pas la valve ou une jointure car c’est irréparable. D’un autre côté je m’en fous, c’est pas mon matelas.

on fait le plein d'eau dans cette gare fantôme. Merci à Laurent et Anne pour le tuyau

on fait le plein d’eau dans cette gare fantôme. Merci à Laurent et Anne pour le tuyau

On part tôt pour éviter la chaleur et on attaque la spectaculaire Quebrada de las Conchas, la gorge d’une rivière presque à sec à cette période de l’année. Au détour d’un virage, un motard nous arrête pour une interview vidéo. J’espère recevoir son lien, vous pourrez admirer mon espagnol.

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La route est facile mais on sent qu’on a besoin de repos, nous n’avons pas récupéré des Andes. Et mine de rien, la route grimpe puisqu’on finit la journée avec 850m de D+. Les quelques côte à 4 % sous 35°C nous font bien mal.

la gargante del diablo

la gargante del diablo

Tres Cruces

Tres Cruces

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12h30, après la pause casse-croûte, celle que tu repousses jusqu’au dernier moment tellement tu sais que t’auras du mal à repartir après :

  • Fred :«  AAAAÏÏÏÏÏÏOOOUUUUU ! AAAAÏÏÏÏÏÏOOOUUUUU ! »
  • Ophélie : « tu fais quoi ? »
  • Fred : « j’appelle les aigles pour qu’ils viennent porter mes sacoches »

Contre toute attente, ça n’a pas marché. J’essayerais avec les tatous la prochaine fois mais je ne connais pas bien leur cri. C’est « Craaafaahuutte » ou «  Chrikouiiiii » ??

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On repart tant bien que mal pour les 38 km restant et là, on enchaîne les trucs positifs :

  1. on croise une gargote. Ils n’ont pas l’électricité ni l’eau courante mais ils ont du coca frais, yes !! L’effet coca marche et on retrouve du jus.

  2. on croise un couple de cyclo argentino-suèdois. Comme le coca, ça nous booste de discuter avec eux

  3. le vent devient fort et on l’a dans le dos !!

  4. le soleil disparait derrière les nuages. l ne fait plus que 30°C, on respire
  5. J’adore les puces numérotées, je vous l’avais dit, non ?

  6. les paysages sont encore plus beaux

  7. En arrivant, rapidement, à Cafayate, un gars vient discuter avec nous et nous offrira une bière. Il nous dit de la goûter avec du coca, c’est pas mauvais. On se fera même la bise en partant. On arrête pas de nous dire que les argentins sont extras, en voici enfin une démonstration.

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On se trouve un bon hôtel pas cher dans lequel on pourra cuisiner. On décide d’y rester 3 nuits, le temps de retrouver nos guibolles. Cafayate nous plait, c’est tout petit et pas trop touristique. C’est aussi l’occasion de s’immerger dans l’Argentine : on ne fait rien de l’après-midi, on se fait des asados, des salades tomates-avoca-fromage, on boit du vin blanc sucrée, on visite une bodega, on manges des glaces (au vin blanc et au dulce de leche) et on gamberge sur la suite du parcours car on en a marre de la caillasse et de la chaleur. A suivre…

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on dort dans une chambre la 1ere nuit puis on décide de planter la tente, c'est 3 fois moins cher

on dort dans une chambre la 1ere nuit puis on décide de planter la tente, c’est 3 fois moins cher

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Et pour ceux qui s’inquiètent d’une 3eme guerre mondiale, soyez rassurés. Le matelas d’Ophélie est réparé, elle dormira bien. On a eu chaud !

Il y avait 6 minuscules trous sur le dessous.

Voici la vidéo de l’interview ! Ça vient de tomber en direct live !

J’adore la musique aventure intergalactique à la fin.

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Je vous laisse, y’a la barbaque qui grille. La viande argentine mérite sa réputation, on vous le confirme. Demain, on reprend les vélos direction Tucuman et un col à 3000m.

Du plancher des vigognes à celui des vaches

16/11/13  Jama – Suques = 119 km (D+ = 350m), même pas mal

17/11/13  Susques – après la Salina Grande = 81 km (D+ =500m), un peu mal

18/11/13  … – Purmamarca = 59 km (D- = 1730), fin de la traversée des Andes

19/11/13  Purmamarca = repapero. Un mélange de repos, de repas et d’apéro. ‘vais écrire au Larousse tiens

20/11/13  Purmamarca – El Carmen = 100 km (99,77 en fait, on va pas chipoter)

21/11/13  El Carmen – Salta = 71 km (70,98 en fait. Franchement, pour 2 mètres)

*** On a frôlé le suicide quand on a vu qu’il n’y avait aucun commentaire sur notre dernier article (t’as vu Maman, j’ai pas mis de « s » à aucun. Il restent un nespoare). Imaginez, on vient de faire la plus grosse ascension du voyage, on est trop content et on vous le crache bien comme il faut à la gueule. Et résultat : rien, wallou, nada. Alors on s’est d’abord dit « bof, tu sais comment c’est le mois de novembre en France, tout le monde déprime et regarde Plus belle la vie ». Et puis on s’est dit autre chose : « Nos followers, ils nous followent vraiment et , à part Desch, personne ne regarde Plus belle la vie. A part Flo aussi qui matte Joséphine ange-gardien ». Il y avait donc anguille sous roche et ma Maman (Miss Orthographe 64) a soulevé la roche. Juste un petit bug, c’est réglé maintenant. Vous pouvez vous y aller, lâchez-vous, on vous aime ! ***

*** les chiffres ont été mis à jour !!***

Réponse à la question de l'article précédent : HÔTEL

Réponse à la question de l’article précédent : HÔTEL

Nous voilà donc à Salta, 2 eme plus grande ville du nord de l’Argentine, à 1200m d’altitude, au pied de la cordillère des Andes QU’ON VIENT DE TORCHER !!! YAAAAA !!!

dernier col

dernier col

Oui, on est euphorique. C’était franchement génial tout ce temps qu’on a passé en altitude. Depuis Cusco, c’est quasiment 11 semaines à plus de 3500m, dont 7 à vélo avec un paquet de temps à plus de 4000m. L’apothéose est venue avec cette traversée des Andes qui a été encore mieux qu’espérée. Comme toujours, on s’attend au pire et on espère le meilleur. Comme toujours, on a le meilleur. A moins qu’on oublie le pire… le cerveau humain est vachement bien fait des fois.

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Bref, nous sommes à Salta, dans un camping avec, devant nous sur la table, une bouteille de blanc frais, des cacahuète et du saucisson, du vrai !! C’est parti pour un p’tit repapérototo (comme un repapéro avec un rototo à la fin). C’est génial l’Argentine : ils ont des frigos, des supermarchés, des arbres, des rivières, des campings avec table, de l’eau potable et de la charcutaille digne de ce nom ! Y’a des kilos qui vont se reprendre vite fait.

Passons maintenant au récit de ces derniers jours.

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Ça a été plutôt facile après Jama. Faux-plats descendant, vent majoritairement favorable et belle route. A Susques, après les 120 km et la descente la plus rapide du trip (20 km en 9 minutes), on a lamentablement craqué pour un hôtel, pas donné en plus (genre 35 €).

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Mais je reconnais qu’on ne dort pas pareil dans un lit. T’as pas besoin de te tourner toutes les 2 heures pour que les sang recircule dans ton bras.

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l'hotel

l’hotel

Ensuite, une étape plus dure jusqu’à Salina Grande, avec une superbe descente pleine de cactus dans la Quebradas de Mal Paso puis 30 km vent de face dans une plaine sèche à faire peur à un coyote.

ça grimpe bien à la sortie de Susques

ça grimpe bien à la sortie de Susques

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cohabitation originale

cohabitation originale

Pour se motiver, on vise le resto au km 70 qui est sur notre topo. De l’ombre, une table ou se poser 2 heures, des empanadas, un coca et un coin pour monter la tente.  En arrivant, on déchante : resto fermé, on arrive juste à gratter 1/2 litres de coca frais.

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Salina Grande

Salina Grande, l’Uyuni de chez Lidl

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On reprend les vélos pour quelques kilomètres et posons la tente dans une steppe à vigognes. Dernier bivouac en altitude. D’ordinaire, le vent tombe avec le coucher du soleil. Mais cette fois, il nous fait son adieu en soufflant comme un malade juste quand on commence à manger. Cool, du sable dans les pâtes. On se met à l’abri derrière la tente. Salaud de vent, pas mes pâtes !

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Le lendemain, c’est le dernier col : le Lipan, de 3500 à 4170m. Comme souvent, on flippe au pied de la côte, on n’est plus très frais faut dire. Comme souvent, c’est beaucoup plus facile que ça en a l’air et on monte très facilement. Voilà, mission Andes accompli.

la grimpette du jour, au fond

la grimpette du jour, au fond

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« J’adore quand un plan se déroule sans accrocs » – Hannibal Smith

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La descente dans la Quebrada est magnifique, pleines de virages, de cactus et… d’arbres !! Le truc grand et vert qui fait de l’ombre et qui coupe ce foutu vent !

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A Purmamarca, on se met en quête d’un toit pour 2 nuits. 1ere hôtel : 400 pesos la nuit. 2eme hôtel : 200 pesos les 2 nuits, cool. Avec un petit patio bien agréable ou nous cuisinerons.

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Belle journée de repos avec une sieste éthylique après 2 verres de vino Toro Blanco. Très touristique cette ville. Pour notre part, on se contentera de visiter les épiceries et de laver les vélos. Il était temps d’enlever le sel accumulé depuis Uyuni.

« Faut qu’on se trouve du rosé » – Ophélie

« Bien frais » – Fred

« Avec des cacahuète » – Ophélie

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Ensuite, c’est la grande descente jusqu’à Juyjuy, grosse ville que l’on est bien content d’éviter, la route la contournant. Le reste du trajet jusqu’à El Carmen est agréable avec ces arbres et ces prés. On dirait que j’ai grandi dans la p’tite maison dans la prairie quand j’écris ça, non ?

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direction Jujuy

direction Juyjuy

Ce jour là, nous rencontrons pleins de cyclistes : 3 argentins, 2 italiens et ces 2 français sur des vélos à assistance electrique. Leurs batterie n'a pas passé la douane... ils galèrent maintenant avec un vélo très lourd et seulement 7 vitesses !!

Ce jour là, nous rencontrons plein de cyclistes : 3 argentins, 2 italiens et ces 2 français sur des vélos à assistance électrique. Leurs batteries n’ont pas passé la douane… ils galèrent maintenant avec un vélo très lourd et seulement 7 vitesses !! Et ils vont dans le Sud Lipez.

A El Carmen, on dévalise un supermarché et on va se poser au camping municipal. A part les blaireaux qui écoutent de la musique à fond dans leur bagnole, on passe une bonne soirée à cuisiner et on dort pendant que la pluie enlève 2 mois de poussière de la tente et qu’un groupe d’ado catho chante des trucs sur Jésus. Quel bonheur de camper sur de l’herbe et sous un arbre, avec un robinet pas loin.

l'arrivée à El Carmen, sur une piste cyclable !!

l’arrivée à El Carmen, sur une piste cyclable !!

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L’étape El Carmen – Salta est fantastique, j’exagère pas. Petite route sinueuse grimpant dans les montagnes. Ça sent l’eucalyptus, la bouse de vache, l’humus et la forêt. On se croirait dans certains endroits du massif central, surtout pour la bouse de vache. Beaucoup moins pour l’eucalyptus.

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La traversée de Salta se fait les doigts dans le nez. Sans carte, ni GPS, tel des vigognes cherchant un point d’eau, nous trouvons le camping, ne demandant notre chemin que 2 fois. On savait juste de source très sur qu’il était au sud de la ville.

la maison individuelle, un rêve accessible à Salta...

la maison individuelle, un rêve accessible à Salta…

On campe à côté de français en camping-car, ils nous avaient doublé il y a quelques jours  à plus de 4800m d’altitude. Dans ce même camping, il y a une autre famille de français qui, elle, bourlingue depuis 7 ans déjà. Quand tu voyages en Amérique du sud, t’as l’impression que y’a plus personne qui bosse en France, à part Holland bien sur.

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Piscine vide !!! Dommage, on serait resté une bonne semaine

Piscine vide !!! Dommage, on serait resté une bonne semaine sinon

Finissons par les avantages de ne plus être au pays de vigognes :

  • notre sang est gorgé de globules rouges et ça devrait durer pendant 3 semaines : plus de puissances dans les jambes, on pédale facile. On comprend mieux le penchant des coureurs pour l’EPO
  • le réchaud fonctionne à nouveau comme un avion de chasse. Fini les crachotements à cause du manque d’O2
  • on peut rouler en T-shirt, en short et sans casquette. Le soleil est moins assassin. Ou plus sournois…
  • Ophélie ne tousse plus comme une lépreuse bulgare et je ne crache plus d’huitres (n°6)
  • le tissu de la tente retrouve sa souplesse. Avec l’air sec de l’altitude, c’était sport de la monter
  • plus de sable, ni sur mes pieds, ni dans la tente
  • des arbres, des arbres, des arbres !! de l’herbe aussi (celle sur laquelle on plante la tente, je précise)
  • des supermarchés
  • moins de vent
  • des campings
après Salina Grande, à 3500m

après Salina Grande, à 3500m

Et les inconvénients :

  • plus de monde, plus de voitures. En arrivant à Jujuy, on a cru entrer dans Bangkok
  • un temps plus chaud
  • des bivouacs moins sauvages
  • des insectes. Y’a une espèce de grillon ici qui fait un bruit horrible, strident. On dirait ma mère quand je fais une faute d’orthographe.

Enfin, un message personnel pour nos amis virtuels les Terraillos, ces envoyés très spéciaux roulant avec 1 mois d’avance sur nous :

  1. les citations, c’était MON idée, et personne ne l’a eu avant. Mais j’aime beaucoup les tiennes Pierrot, continues. Celle dans laquelle Béa te demandes si tu as rempli la vache à eau est tout simplement excellente, même si personne n’en comprend le sens caché, pas même toi ou moi.
  2. Pierrot, Ophélie trouve tes rouflaquette, je cite, « dégueulasse ». Perso, je trouve que ça te donne un air Wolverine, genre  » me fais pas chier, je suis pas un gringos. Et file-moi une bière ». T’as pensé au Mohawk (une crête sur la tête) ? ça c’est la classe.
  3. Béa, merci pour ton bronzage de raton-laveur. Ophélie se sent moins seule maintenant
  4. J’adore discuter par blog interposé
  5. J’adore les puces numérotées
  6. Vraiment, ça ordonne bien les choses