Les bicyclettes

 

« La bicyclette est la seule invention humaine méritant une médaille qui n’a pas de revers. » Jean-François Brisson

 

Pourquoi voyager à vélo ? Hum ?

Je pourrais répondre :

  • en skateboard, c’est trop crevant
  • à dos de poney, ça serait sympa mais faut les brosser, faire des nattes, pas les manger en steak tartare…
  • en luge, c’est compliqué
  • à cloche-pied, ça serait une première mais y’a surement une raison pour laquelle personne l’a encore fait
  • en catapulte mais ça fait trop mal

A vélo, c’est le bon rythme, ni trop lent ni trop rapide. On est à vitesse humaine, on « vit » les reliefs, la météo et  les paysages. C’est une immersion que l’on a peu au guidon d’une voiture ou au volant d’une moto (ou l’inverse).

A vélo, on est en phase avec un mode de vie auquel on aspire : plus lent, plus respectueux de l’environnement, plus proche de la nature et des gens, moins sédentaire.

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Le vélo, c’est la liberté. On peut emporter pas mal de chose, être donc autonome, indépendant et parcourir des belles distances. On renoue avec nos instincts primaires de nomades préhistoriques : bouger, dormir, manger et chasser (heureusement y’a les supérettes maintenant). Une vie simple, épurée.

Est-on pour autant des fanas de vélo ? Pas vraiment, on n’aime pas faire du vélo pour faire du vélo, genre ballade du dimanche. C’est un outil avant tout. Et puis le dimanche, on sort jamais de toute façon, y’a trop de truc passionnant à la télé : Téléfoot, Walker Texas Ranger, Drucker, une rediff de Joséphine ange-gardien, la Formule 1 …

La vitesse généralisée

Ivan Illich a proposé un calcul original : celui de vitesse généralisée. Le principe  est de comparer la vitesse de déplacement des différents modes de transport en incluant au temps de parcours le temps passé à gagner l’argent nécessaire à ce parcours. Ainsi, un piéton se déplace à une vitesse moyenne  de 5 km/h (aucune dépense), une automobile entre 6 et 10 km/h (coût de la voiture, assurance, carburant) et un vélo à 24 km/h (coût du vélo). Pas mal, non ?

Nos vélos

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Le truc primordial quand même. On roule tous les 2 à vélo couché (VC pour faire court), ce drôle d’engin inventé dans les année 30, vraisemblablement par un français, et sur lequel on pédale les pieds devant (d’où « partir les pieds devant », hé hé ! pas mal non ? Bravo à Ophélie, c’est elle qui a trouvé ce jeu de mot morbide).

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Alors, déjà, pourquoi des vélo couchés ? Pour le cooooooonfort ! Nos premiers périples se sont fait en vélo droit donc on connait et on ne reviendra jamais en arrière. Adieu couches-culottes cuissards, mal aux cervicales et omoplates pour Fred, mal aux genoux et souffle court pour Ophélie. En VC, on s’est tapé des journées de plus de 10h de pédalage sans être en miette à la fin.

Nos montures adorées sont des Azub 5, fabriqués en République Tchèque et achetés chez notre ami Philippe / Velofasto. Nous ne sommes sponsorisés ni par l’un ni par l’autre mais je n’ai que du bien à dire de ces vélos et du SAV. C’est du tank tchèque, du costaud, du fiable. Pour notre périple aux Amériques, nous n’avons pas eu de soucis à part sur des pièces d’usure : une jante cassée (celle d’origine, plus de 20 000 km…), un amortisseur arrière (ma faute, trop bourriné sur la tôle ondulée patagonienne mais il était toujours utilisable) et les 2 fourches avant (toujours utilisables mais elles n’étaient plus télescopiques…).

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Pour notre nouveau départ sur la Route de la Soie, Azub s’est proposé de nous fournir gratuitement des pièces et c’était comme à Noël quand on a reçu le gros carton :  2 sièges neufs avec les attaches, chaînes et cassettes, tubes guide-chaîne, 1 roue arrière, des leviers de frein et plein de vis inox. Tout le reste, on venait déjà de le changer, les cons… : pneus, cables & gaines, patins de frein et roues avant + 1 roue arrière.

 

« Ça n’avance pas en côte »

Sous-entendu « vos vélos d’handicapé ». Voici une phrase qu’on entend régulièrement, le plus souvent de gens n’ayant jamais fait de vélo couché, ou trop peu. On est vraiment pas des cadors à vélo, Ophélie a un cœur de lapin et moi des cuisses de poulet. Et pourtant, on s’est tapé un paquet de côtes sans trop de peines avec nos enclumes couchées et chargées : le Massif Central, les Vosges, le Jura, les Pyrénées (seulement Fred, par la Route des Cols),  les Cascades (Oregon – USA), le Mont Ventoux, quelques rues de San Francisco, les Picos de Europa (Espagne), le Pays Basque, les Andes…

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Alors oui, évidemment, on ne rivalise pas avec les vélo de course en plastoc carbone mais ce n’est pas comparable (7 kg VS 45 kg). En revanche, on n’a jamais été largué par nos collègues cyclo-voyageurs, avec l’avantage d’être moins entamé en fin d’étape (le cœur bat moins vite et on mouline beaucoup plus), de foncer en descente et de n’avoir aucune douleur parasite (fesses, cervicales, poignets, dos…).

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Pour les geeks :

  • Cadre alu de belle épaisseur
  • Fourche avant télescopique, bien utile avec une roue 20′
  • Amortisseur arrière. Le truc à ressort entrée de gamme mais fiable et sans entretien.
  • Transmission Shimano Deore : largement suffisant, pas la peine de prendre du XT, ça dure pas plus longtemps
  • Pédalier 20/36 avec manivelles de 170 mm. Avant, on tournait avec un classique 22 / 32 / 42 mais il s’est avéré que le 42 ne servait quasiment jamais et que le 22 est un poil long. 20 / 36, c’est parfait. On mouline à 5 km/h et on peut toujours envoyer du pâté  à 35 km/h.
  • Cassette 9 vitesses 11-34
  • Freins V-Brake. J’ai hésité à mettre un disque à l’avant mais les V-Brake freinent suffisamment. Faut juste faire gaffe en descente, quand la jante commence à devenir rouge… Ophélie à déjà éclaté une chambre à air sur un gros freinage. Après la torgnole que j’lui ai mis, ça arrivera plus. La technique, c’est de freiner très fort de temps en temps plutôt que légèrement en permanence. Pas facile avec des vélos bien chargés qui prennent une vitesse folle… mais tellement grisante !!
  • Roues 36 rayons. Aucun voile en 6 ans, merci aux amortisseurs. Fred a monté les 2 roues avant et sa roue arrière lui même. En détail : jantes Ryde Explorer à l’avant et une monstrueuse Ryde Big Bull à l’arrière, rayons DT Swiss 2 mm et moyeux Shimano XT. Du solide et pas cher vu que c’est fait maison.
  • Pneus : Schwalbe Marathon Plus 20 x 1.75 à l’avant , Schwalbe Deluxe 26 x 2.00 à l’arrière (ils portent bien leurs noms ceux-là). On dirait un pneu de moto l’bestiau. J’estime qu’ils peuvent tenir 20 000 km puisqu’on a fait 15 000 km avec les anciens sans qu’ils aient l’air vraiment usé.
  • Sur mon vélo, j’ai remplacé les manettes push-pull par des shifters Ultegra : pas d’indexation et les vitesses passent toujours au poil.
  • Poids = 22 Kg ça fait mal sur le papier, mais on ne le sent pas vraiment. . Ça comprend tout : vélo + pédales + porte-gourde + porte-bagages + anti-vols (1 Kg pièce) + béquille + lance-grenade + taille-haie (on sait jamais).

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Nos vélos en 2013 :

Azub Fred

      

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Vélo super chargé

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18 commentaires sur “Les bicyclettes

  1. t’aurais pas du faire l’essai avec toutes les sacoches sur ton velo Fred , ca va donner des idées a ophelie en cas de grosses fatigue . Grave erreur..

  2. Vous avez fait le choix d’un guidon haut, est-ce pour la maniabilité ou la possibilité de chargement supérieure? On voit plus souvent des guidons bas peut-être pour une conduite plus décontractée.
    Merci et chapeau pour votre périple.

  3. Je découvre ce blog, et ils ont l’air vraiment sympa ces deux baroudeurs (malgré la tronche de patron de multinationale du camping du gars !)

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