- 10/02/14 Villa O’Higgins – frontière = 24 km
- 11/02/14 Frontière – Lago Del Desierto = 9 km
- 12/02/14 … – El Chalten = 37 km
- 13/02/14 El Chalten = rando à pied
- 14/02/14 El Chalten = rando à pied
- 15/02/14 El Chalten = repos total, il était temps
*** FOLLOWER DU MOIS DE JANVIER = PASCAL, plus connu sous le nom de Frisounette, ou Frisounoux, ou Frisouninette, ou encore Frisounouninette.
On s’est connu en 2006, grâce au vélo-couché et on s’est trouvé rapidement pas mal de points communs (à part pour les cheveux et les chemises, heureusement pour moi !). On a partagé plusieurs fois des vacances ensemble, sur les routes de France et de Hongrie. C’est notre ami, il n’y en a qu’un comme lui et on l’adore. Il cuisine super mal par contre, mais ça progresse.
Il part quand on revient. Il va poser ses roues au Maroc. Quel con, il habite à 20 minutes de Creil… Bisous bisous ***
D’abord, commençons par une petite précision : Villa O’Higgins n’est pas la résidence secondaire du copain un peu gay de Magnum. Voilà, fin du point culture.
On quitte l’hôtel tôt afin de ne pas louper le bateau. Ophélie a bataillé jusqu’à 23h la veille pour obtenir nos billets auprès de ces voleurs de Robinson Crusoé. Cette agence, qui a un quasi monopole, réclame 60€ par personne pour une traversée de 2h30. Pour un Nice-Bastia, on avait payé 21€, pour un vrai bateau, et avec des figatelles et du Lonzo à l’arrivée !
Nous sommes avec nos nouveaux amis suisses Stephane et Magalie, rencontrés il y a quelques jours sur la piste de Tortel.
Il y a pas mal de houle sur ce grand lac (1000 km2 et 900m de profondeur) et Ophélie n’est pas loin de vomir sur la fin. Moi, je me tenais prêt, appareil photo en main, pour immortaliser ce grand moment et en faire profiter nos 250 followers.
Après une collation et une rustine, on enchaîne avec le passage de frontière chilienne. Comme d’hab, les mecs sont au moins 5 pour tamponner les passeports de 10 touristes par jour, grand max. Il faut dire que cette frontière n’est pas très circulante : 16 km de piste pourrie et bien raide au début puis 6 km sur un sentier défoncé. Il n’y a que des marcheurs ou des cyclistes pour passer par là.
On pousse les vélos au début, les passages caillouteux à 12 % nous font presque regretter d’avoir refusé les services d’un gars qui nous aurait monté nos sacoches en pick-up. Mais on a eu un accès de purisme et, finalement, au bout de 6 km d’effort, on remonte pour de bon sur les vélos jusqu’à la frontière physique 10 km plus loin. C’est du VTT mais ça roule bien et la forêt est sympa.
Ophélie nous dégote une clairière idéale et nous avons le temps de planter la tente et d’allumer un feu avant que nos suisses nous rattrapent. On discute de la journée de demain, ces 6 km de sentier décrit parfois comme un enfer par beaucoup de cyclo. Mais on sera en pleine forme et on est tout excité par cette étape, des vrais ados avant un concert de One Direction (ils sont trop craquants !!!).
Le matin, il fait 5°C avec un vent glacé : parfait pour ce qui nous attend, on ne suera pas comme une p… (vous m’avez compris, pas besoin de répéter les mots « pute dans une église », c’est vulgaire). On passe en mode commando : sacoches fixées le plus haut possible, baskets à la place des sandales et couteaux entre les dents. On l’enlèvera rapidement, c’est stylé mais un peu gênant à la longue.
Malgré de nombreuses pauses vidéos, on boucle ces 6 km de poussage en 2h45. On se disait toujours : « c’est après que ça va être dur, c’est après que ça va être dur », jusqu’à ce qu’on arrive au lac et sa vue époustouflante sur le Fitz Roy.
Au final, nous n’avons jamais eu à porter les sacoches, elles sont toujours restées sur les vélos. Il n’y a eu que quelques passages physiques ou nous avons du pousser un vélo à 2, rien de méchant. Des ampoules aux pieds et la sensation de sortir d’une séance de muscu mais on a vraiment adoré cette étape.
Les suisses nous rejoignent et nous passons 4 heures sur l’herbe en attendant le minuscule bateau. La vue est superbe, le Fitz Roy nous attend.
20 minutes de traversée et nous voilà pour de bon en Argentine. Nos amis filent pour El Chalten alors que nous décidons de planter la tente en bord de rivière. Pile au moment ou on finit de manger et qu’on se dit qu’on va se poser peinard sous la tente et mater un p’tit film ou bouquiner, un gars se pointe et nous dit que c’est interdit de camper, que c’est 100 € d’amende et blablabla, il nous énerve mais il a raison… On a une flemme terrible mais on replie tout rapidement pour tout remonter à 3 km, au camping. Nous sommes dans le parc des Glaciers et c’est un gros business. Le gars réclame 80 pesos par personne, une belle quenelle ; Ophélie dit « Non, 80 pour 2 » et avec sa tête de vénère, ça finit par passer. Avec ça, on a même l’entrée au parc juste au-dessus du camping. On en profite le lendemain matin, c’est superbe.
Après cet échauffement, on fonce vers El Chalten. Foncer est un grand mot sur cette piste pourrie mais on se permet tout de même un 15km/h avec un bon vent dans le dos.
On se pose au camping El Relincho (le relinche en français, ça ne veut rien dire). Là je me rend compte que je n’ai plus ma fidèle gourde Nalgene. La piste a finalement eu raison d’elle, ma belle gougourde qui m’hydrate depuis plus de 9 mois. Je l’aimais bien mais j’ai pas la force de me coltiner 30 bornes pour la retrouver. Pour évacuer ma tristesse, je mets une grosse mandale à Ophélie. Ça va mieux après. La violence résout beaucoup de problèmes, j’aimerais que les enfants qui nous lisent retiennent ça.
Le lendemain, chacun se repose à sa façon : Ophélie va se faire masser pendant que je me fais une rando vers le Cerro Torres (4h et 22km). J’suis explosé en rentrant mais il fallait vraiment que je profite du site avec cette météo exceptionnelle.
C’est également pour cette raison qu’avec nos amis suisses, nous nous levons à 5h30 le lendemain matin pour aller admirer le levée de soleil sur le Fitz Roy. Pendant 5 petites minutes, il s’enflamme et devient rouge. Ça valait vraiment le coup. Dommage qu’Ophélie soit restée couchée, son massage l’a embourgeoisé, va falloir que je resserre la vis, y’a du laisser-aller.
L’après-midi, on s’approche du Fitz Roy, au Lago Capri. Après on rentre, Capri, c’est fini. On a marché plus de 16 km, crevant.
Le lendemain, repos total avant la suite. Il fait toujours un temps de fou : 4°C degré sous la tente au réveil puis grand ciel bleu et 25°C tout le reste de la journée. On profite de la cuisine du camping et du supermarché en face. Le Cerro Torres et le Fitz Roy c’est bien jolie mais ça ne fait pas le poids à côté des Danettes Choco-Duce de Leche. Et ouais Béa, un nouveau parfum, une grosse tuerie !!
Ophélie « Tu m’invites jamais au resto ! »
Fred « C’est quand même pas de ma faute si on croise jamais de Mc Do ! »
Sinon, pas grand-chose à faire à El Chalten même : la banque ne marche pas pour nous (il nous restait beaucoup de pesos chilien heureusement, on a pu faire changer), l’internet nous rend dingue en 3 secondes (10 minute pour envoyer un mail, après avoir bien moignonner sur le clavier espagnol) et tout ferme entre 13h et 17h30. Cette ville est la capitale nationale du trekking, c’est marqué en gros à l’entrée. Elle n’existe que depuis 1985, dingue non ? J’avais seulement 4 ans et venait tout juste d’obtenir mon 1er doctorat. Avant 1985, le Mont Fitz Roy ne devait pas être encore là, il a dû poussé d’un coup.













































