J 401 à 416 / de Oosaki à Hiroshima/ 1060 km
- 16 étapes consécutives
- du 10 au 25 mai 2017
- 8200 m de D+
- 14 bivouacs – 1 nuit chez l’habitant et 1 camping
- 1 seule douche chaude
- Les jambes en miettes
- 16 jours grandioses

bivouac \bi.vwak\ masculin
(XVIIe siècle) De l’allemand biwacht (« garde ») dérivé de bewachen ( « garder, monter la garde » ). Le mot est entré en français par l’intermédiaire des mercenaires suisses. Il est adopté par les autres langues européennes lors des guerres napoléoniennes principalement à partir de la forme bivac majoritaire avant le milieu du XIXe siècle.
(Militaire)(Sens étymologique désuet) Garde extraordinaire faite la nuit en plein air.
Être de garde au bivac.
Campement provisoire pour passer la nuit en plein air.
On entendait à six cents pieds plus bas l’agitation, les cris, le murmure du bivouac ennemi. — (Jules Verne, Les Enfants du capitaine Grant, 1868
(Par extension)Lieu de campement.
L’endroit où se trouvait cet homme était admirablement choisi pour une halte de quelques heures. […]. Une source jaillissait à quelques pas du lieu où le chasseur avait établi son bivouac. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)

Un bivouac est un campement rudimentaire permettant de passer la nuit en pleine nature. Dans les pays développés, le bivouac est le plus souvent pratiqué lors d’activité en plein air, par exemple lors de randonnée pédestre de plusieurs jours (trekking, grande randonnée) mais cette pratique existe depuis l’apparition de l’homo sapiens. Pour de nombreux peuples nomades dans le monde, le bivouac est encore un mode d’hébergement courant. Même si le bivouac nécessite souvent l’usage d’une tente, le fait de dormir sans protection, appelé communément « dormir à la belle étoile » relève aussi du bivouac, tout comme le fait de manger en plein air.

Panardéfinition
Dodo gratos sous la tente. Se pratique idéalement loin des villes, sur de l’herbe rase, proche d’un point d’eau (robinet, rivière, fontaine à coca, cimentière…) et loin de la route, mais pas trop quand même histoire de pas se coltiner des kilomètres en plus des autres kilomètres. Des chiots jouant autour de la tente est un plus. Ou un bébé cheval.
– Stttttoooooppppp ! Je viens de repérer un bivouac de psychopathe !! On va être au top ! Y’a même un banc ! (Fred – partirlespiedsdevant – 2017)
– Pfffff, encore un bivouac… J’pourrais pas faire de shampoing, mes cheveux sont dégueulasses. Regarde, on dirait que je me suis coiffée avec du beurre ! (Ophélie – partirlespiedsdevant – 2017)
Les grands espaces désertiques et/ou sauvages se prêtent parfaitement au bivouacage de rêve : Patagonie, altiplano bolivien, Lozère,Tadjikistan, le jardin de mes parents, plateau anatolien… Peut devenir très compliqué et désagréable dans les pays à forte densité de population. Une exception : le Japon, 4 fois plus densément peuplé que la France mais paradisiaque pour le gut gut biwacht. En selle !

Il a encore plus la veille, toute l’après-midi et la nuit, non-stop. C’est comme ça ici, quand il drache, c’est minimum 12h. Alors Goretex ou pas, t’es assuré de pédaler le slip mouillé à un moment ou un autre.
Heureusement, nous avons pu passer l’après-midi au mini-bar du camping sinon ça aurait été la grosse tristesse sous la tente.
Le lendemain, malgré ou à cause des 2,5 jours de repos, les jambes sont atrocement raides et il faudra une bonne trentaine de km pour sentir les premières montées de giclette.

pause pique-nique
La route est belle et on arrive rapidement à un ferry qui nous emmène sur une péninsule ou l’on dégote rapidement un coin sympa pour la nuit.
J’ai une grosse envie de riz en ce moment, je sature un peu des éternels spaghettis. Alors on a acheté un paquet, le plus petit possible, 2 kg. Mais c’est l’échec sur le réchaud, le fond crame et le reste cuit mal. On se retrouve à avaler un espèce de porridge insipide, Ophélie tire une tronche pas possible. Je garde la face en disant «non mais c’est hyper bon pour la santé, y’a pas de gluten» mais je sens qu’on va lutter pour venir à bout de ce truc.
On se réveille en observant le lever de soleil, pédalons jusqu’en début d’après-midi entre mer et montagne à travers la péninsule et posons la tente dans un parc idyllique au bord de plage. Baignade et lavage à la gourde avant d’admirer le coucher de soleil. Journée spéciale, il est rare de pouvoir observer un lever et un coucher de soleil le même jour, de la plage, et en se déplaçant à vélo. Doublement spéciale puisque dorénavant, notre route oblique vers le nord avant de filer vers l’ouest dans quelques semaines, vers la maison. Ça y est, on rentre. On est content. Alors on ne gâche pas l’ambiance et c’est donc des spaghettis pour ce soir. Ophélie a fait 10 km de plus pour faire des courses et organiser un super apéro. Elle est prête à tout pour des cacahuètes et une bière.
Le matin, un promeneur vient nous offrir 2 canettes de café, génial ! Le p’tit dej au lit, de mieux en mieux ! La journée commence bien et on enchaîne rapidement les kilomètres jusqu’au pique-nique du midi (à 11h, trop la dalle).
Ensuite la météo part en cacahuète et on se retrouve à pédaler sous une pluie soutenue. Au bout d’une heure, y’a plus grand-chose de sec à part nos pieds, nos sur-chaussettes Goretex sont vraiment efficaces, on devrait renommer le blog partir les pieds devant et secs. D’habitude, mon moral s’écroule totalement sous la pluie mais là je suis bien, j’ai mon plan en tête : on va faire les courses, trouver un bivouac près d’un abris, changer de slip, faire des spaghettis et demain le soleil séchera nos affaires. Ouais j’suis bien, c’est pas la fin du monde dans ma tête pour une fois.
Mais on n’aura pas besoin d’être des héros aujourd’hui car une jeune femme arrête sa voiture, en sort et vient à notre rencontre sous une pluie battante. «Do you want to come in my home ?». Je lève mes 2 pouces dans leurs mouffles étanches ridicules «Of course ! We follow you !». Quelques kilomètres et nous voilà donc chez Risa au moment ou un déluge s’abat pour de bon, si fort qu’il y aura un éboulement au fond du jardin, les tanks ont eu chaud.
On fait connaissance avec son mari Kenji. Je lui dit que c’est le nom d’un chanteur connu en France, un gars qui a gagné un concours grâce à sa belle gueule et un soupçon de talent mais qui fait de la merde, au fond. Toute ressemblance avec un nouveau président français serait fortuite.
Bref on lui chante GIIITAAAAANOOOO et Kenji nous apprend qu’il adore les Gipsy Kings. Les Gipsy Kings ! Le mec connaît les Gipsy Kings ! Si avant le départ on m’avait dit qu’on chanterait Djobi Djoba au sud du Japon, j’aurais répondu «lol, et pourquoi pas Trump président ! ah ah ah !». Déjà qu’on prévoyait pas d’aller au Japon, alors y chanter Djobi Djoba et Bamboleo…
Risa et Kenji font pousser du raisin – c’est leur gagne-pain – et pratiquent le surf. Ils aiment la campagne, la nature et avoir du temps libre. C’est pas des vrais japonais en fait. Risa a 45 ans, elle en parait 12 de moins.
Elle nous sert un banana-cake à tomber par terre et un gâteau au chocolat et avocat, grosse grosse tuerie ce truc, ça donne une consistance crémeuse et les saveurs se marient parfaitement, comme des rillettes avec du camembert (si si je vous assure, c’est génial). On crevait la dalle y’a 20 minutes sur nos vélos sous la pluie, et là on se régale bien au chaud avec des gens adorables. Y’a même des chats qui viennent ronronner sur nos cuisses, ça fait sécher les slips plus vite, j’adore.
On passe donc toute l’après-midi sur les tatamis, Risa pratique son anglais, Kenji nous sert du Shochu et nous on le boit en parlant voyage. On n’a pas tellement d’autre sujet ces derniers temps mais c’est toujours passionnant.
Risa s’éclipse ensuite en cuisine et nous prépare un festin, elle a vite remarqué qu’on est bon client et elle adore cuisiner. Elle essaye de manger bio au maximum mais c’est très difficile au Japon, à moins d’avoir son potager. Le bio est très peu diffusé et coûte affreusement cher. On a vu des pots de miel à 60 euros les 500 grammes.


On passe une soirée génial mais on est claqué et on s’écroule à 21h, Ophélie dans un lit, moi sur un futon. M’en fout, j’aime bien et le Shochu rend le sommeil très lourd.
Pour le petit dej, Risa nous demande quelle cuisson on préfère pour les œufs au plat. On répond le jaune bien coulant histoire de faire saucette avec le pain fait maison encore tout chaud.
Ils nous emmène alors voir leur spot de surf et une petite île qu’ils appellent leur Mont St Michel.
Avant de partir, Risa nous fait goûter un sorte de dessert à base de riz très gluant mélangé à de la cendre de bois puis elle nous offre des petites pâtisseries et des boulettes de riz pour la route. C’est pas encore aujourd’hui qu’on crèvera de faim.
On repart ému mais le ciel est a nouveau dégagé et la route nous appelle. Les étapes qui suivent sont les plus belles de notre séjour au Japon : petites routes calmes dans des fjords, plages sauvages, végétation abondante et générosité débordante.
Après une courte traversée dans un bac, on achète des fruits dans une épicerie, y’a des patates nouvelles à moins de 2 euros le kg !! Le gars nous offre 3 pamplemousses et 2 oranges. On fait un pique-nique juste après au bord d’un terrain de croquet, une activité très populaire chez les seniors. C’est un peu le golf du pauvre et ça peut se pratiquer sans problème avec des hanches en plastique, un glaucome et des rotules en titane. Une mamie nous offre des bonbons, 2 chacun, les mêmes, pour pas qu’on se bagarre ensuite.
On remonte sur les vélo et passons devant 2 églises catholiques dans des petits village de pêcheurs. C’est les portugais qui les ont construit, ceux-là ils peuvent pas s’empêcher de faire un peu de maçonnerie des qu’ils débarquent quelque-part.
Quelques kilomètres plus loin, alors qu’il est encore tôt et que le compteur n’affiche que 51 km, on tombe sur un spot de bivouac de PSYCHOPATHE : pelouse face à une plage déserte et des îles, sanitaires avec toilettes, douches (froides, faut pas rêver) et prises électriques.
Le top du top, on décide tout de suite de monter la tente. On vit vraiment des moments fantastiques sur cette île de Kyushu et la suite le confirme car on enchaîne 3 étapes similaires avec à chaque fois un bivouac en bord de mer ou dans des parcs et des offrandes quotidiennes: ici une dame qui nous amène en courant des boules de riz toutes chaudes au p’tit dejeuner, là un gars qui nous tend un sac contenant 2 bon kg de nèfles, un fruit qu’on avait goûté pour la première fois en Turquie, il y a 1 an.
On quitte alors la côte pour les montagnes, à l’assaut du mont Aso, mais sans lasso. On se fait une étape de warrior avec un long passage sur du 8% et un flux continue de voitures et camions, un tremblement de terre ayant provisoirement fermé un tunnel sur l’axe principal. On franchit la caldeira (vaste dépression causée par un volcan, comme un très grand cirque) et arrivons crevés dans la ville avec un plan en tête : faire des courses pour 2 jours, se poser dans un camping à 2 km, qu’on espère aussi beau que pas cher, et monter le lendemain au volcan du mont Aso en stop histoire de reposer les jambes.
A part pour les courses, c’est l’échec, liste à puce :
- Le camping est en fait à 6 km, dans la montagne. Mais c’est du 3%, c’est presque reposant et c’est très très beau
- Il coûte un bras : 15 euros et même pas de douches. Il est vide, c’est juste un sorte de pré avec des chiottes alors on demande une réduction. Le gars veut rien savoir, c’est un camping publique, il nous conseille de redescendre dans la ville pour camper gratos sur l’aire de repos. Gros sens du commerce.
- On fait le plein d’eau et on se casse, un peu vénère

Et c’est dans ses moments que la magie du voyage à vélo opère. On reprend la route pendant 1 km, ouvrons une barrière, descendons un peu et BAM : bivouac de fou avec un bébé cheval et une lumière magique.
100 fois mieux que n’importe quel camping, même Ophélie en convient malgré l’impossibilité de faire un shampoing. On s’endort avec un silence total et nous réveillons en compagnie des vaches et de la brume se levant au fond de la caldeira.
C’est donc logiquement qu’on se fait le mont Aso à vélo, la route est splendide et porte par endroits les stigmates de séismes.
L’accès au cratère est malheureusement interdit à cause des gaz toxiques mais on est hyper content d’y être monté, l’odeur de souffre nous a replongé dans nos souvenirs du Yellowstone et les paysages dans un mélange de pozzis corses et du Crater Lake.
On redescend par la même route, traversons la plaine de la caldeira et grimpons pour franchir ses murailles à nouveau. Bivouac dans un parc, Ophélie se lave les cheveux au robinet, tout va bien.

Retour sur la côte le lendemain, on quitte le paradis de Kyushu à bord d’un petit ferry pour rejoindre le nord de Shikoku, non moins paradisiaque comme vous verrez. Du bateau, on repère un coin de bivouac sur une plage et le rejoignons illico après le débarquement. Baignade revigorante et douche à la poche à eau sous les derniers rayons du soleil. On rencontre un japonais voyageant à vélo en mode bikepaking : engin de 9 kg et seulement 3 ou 4 kg de matos. Le mec enchaîne des étapes de 160 km mais doit se réfugier à l’hôtel dès que le temps se gâte ou qu’il fait froid. Et pas de patates sautées le soir au bivouac; c’est un choix, j’aimerais bien essayer un jour (le bikepaking, pas les patates sautées, ça je connais bien).
- Ophélie – 16h33 : «Elle est trop moche ta barbe
- Fred : bah ça va bien avec le reste, non ?
- C’est pas faux
- J’vais me raser
- Faudra que t’ailles chez le coiffeur aussi, c’est horrible
- J’ai pas le temps »
Les jambes sont lourdes le lendemain et ça monte méchamment, j’en peux plus de grimper aujourd’hui et j’ai envie de balancer le vélo du haut de la falaise, ça n’arrive pas souvent, c’était au Tadjikistan la dernière fois. Ça fait marrer Ophélie-la-sans-pitié «ah tu vois ce que ça fait !!». C’est le mec d’hier qui a dû démoraliser mes guibolles avec son vélo ultra-léger. Ça ira bien mieux ensuite après un bon coca, ce truc est magique et on finit l’étape sur les chapeaux de roue avec 93 km au compteur et un nouveau bivouac balnéaire entre 2 palmiers, dans la ville d’Iyo. Un marcheur nous a offert 2 oranges, les bonnes, sans pépins, les chers, celles qu’on n’achète jamais (à cause du grand retour du budget Coca).
Le coucher de soleil embrase le ciel ce soir. Spaghettis aux tomates concassées. On a refilé le sac de riz à Risa, elle en fera un meilleur usage.

Enfin une étape plate le lendemain, on récupère et faisons un stop à Matasayama chez un réparateur de scooter, j’ai pilé quand j’ai vu sa panoplie d’outils accrochés au mur. Le guidon d’Ophélie s’est desserré et la vis est complètement grippé, j’avais tout tenté déjà avec mes petits outils. Je démonte le guidon et avec mon nouveau pote mécano, nous arrosons de dégrippant, bloquons dans un étaux, puis dans un autre encore plus gros et utilisons sa plus grosse clef à cliquet pour en venir à bout, à 4 mains. Ça nous prend 30 bonnes minutes et on arrive à tout sortir sans dommages. Un coup de brosse métallique pour enlever la corrosion, un tartinage à la graisse épaisse et je remonte le tout proprement. Aaaah que c’est bon une bonne petite réparation comme ça ! Évidemment, le gars refuse qu’on le paye alors on fait une photo et le voilà sur le wall of fame des Panardos.
On repart pour Imbari, le départ de la Shimanami Kaido, une piste cyclable très célèbre dans le pays, entre Shikoku et Honshu, d’îles en îles, de ponts en ponts, 70 km entre ciel et terre, ou entre selle et terre comme dirait Claude Marthaler. Paysages de cartes postales sur la route, et un paquet de cormorrans.
On s’arrête juste avant pour camper, dans un parc en bord de plage. Herbe tondue, toilettes, robinet et banc devant la tente, gratuit. Spaghettis sauce tomate et fromage râpé. Il coûte une blinde ce fromage mais ça change tout.
La Shimanami Kaido

Ça se passe de commentaires, les photos parlent d’elles-même.
Pour la première fois, on croise beaucoup de touristes occidentaux. Jusqu’à maintenant, c’était pas plus de 1 ou 2 par semaine, ce qui nous faisait bénéficier d’une bonne petite discrimination positive. Ils louent des vélos et roulent à la journée sur une partie de cette piste fabuleuse.
Nous on avait prévu de se la faire tranquillement en 2 jours mais les choses ont fait qu’on a pratiquement tout claqué d’un coup et on campe le soir non loin du dernier pont. Ophélie râle un peu car on a rien trouvé de potable en bord de mer mais le spot est plus que correct et on serait comme des dingues si on trouvait ça en France. Herbe, robinet pour la douche à la gourde, banc, vue sur la baie et le petit plus de ce soir : une belle horloge Seiko, summum de la précision. Spaghettis natures et omelette au menu.
Le lendemain, nous voilà donc sur Honshu, la grande île au centre du pays (Osaka, Tokyo, Nagano, Fukushima, Kobe, Kyoto…). C’est toujours jolie et agréable mais un poil moins marrant car les villes sont plus présentes sur cette côte et le trafic plus important. On trouve tout de même un bon bivouac dans un parc en bord de mer et y passons toute l’après-midi. Un vieux monsieur vient nous parler et prend plein de photos, on se prête au jeu, on prend la pose. Devant les vélos, voilà, avec la mer derrière, un peu plus à gauche, souriez, voilà ! Ophélie a un peu peur mais il n’ira pas jusqu’à nous demander d’être des tigresses et de faire l’amour à l’objectif. Et puis ils nous filent du thé et des fruits, moi pour ça j’veux bien poser à poil, y’a pas de soucis.

Réveil sous la pluie, on l’accepte après toutes ces journées de beau temps. Ça tombe pas trop fort et nos scaphandres font leur job pour une fois.
On quitte la côte et allons sur les îles au sud d’Hiroshima afin d’arriver dans cette ville tristement célèbre par la mer, ce qui nous évitera des joyeux moments de pédalage urbains et quelques douzaines de feux rouges. Mais ça sera pour le lendemain, la pluie n’invite pas à faire une grosse étape et on se pose dans un camping payant après 60 km. On est dégoûté de payer alors qu’il n’y a même pas de douche mais on a pas trop le choix cette fois et on a au moins un abris pour manger au sec (des spaghettis mais je crois que c’est plus la peine de préciser).
On va se regarder un p’tit film au chaud, je vais gonfler les matelas sous la tente, je plie les genoux, je bascule légèrement en arrière, je m’assoie.
Crac.
Et meeeeeerde !!!











Rika connaît un peu les cyclos et dans ce resto tout l’accompagnement est à volonté : riz, salade de choux et soupe au miso. On se régale, le porc est croustillant et fondant. Le prix ? A peine 9 € par tête. Les restos sont globalement bien moins chers qu’en France. Dans les sushis-bar, on peut se péter le bide pour moins de 10 €, hors boisson, sauf le thé, inclus et à volonté via un petit robinet sur la table.

Dans le temple, il y a des ateliers créatifs et on est tout de suite invité à dessiner un camélia en mode traditionnel avec un gros pinceau et de l’encre de Chine. On a un prof chacun, c’est super. Les gens sont ravis de voir 2 gaijins et quand Rika raconte qu’on est venus à vélo, ils font des « waouhh » japonais. C’est très différent du waouh qu’on connait, ça ressemble plus à un « Hmmmm » qui monte légèrement dans les aigus. Y’a même un gars qui nous filme et prend des photos, super ambiance. On se souviendra toujours de ce moment donc je dis Camélia forever !





Je fais joujou dans les vagues au milieu des nombreux surfeurs. Ce sport de glisse connait un succès fou ici, le pays s’y prête idéalement et les pratiquants ont tous les âges. C’est beau à voir, ils n’en font pas pour se la raconter, juste pour la beauté du sport.







