31/07/16 Boukhara – 40 km avant Navoy = 75 km
01/08/16 … – qqpart = 94 km
02/08/16 … – Boday = 62 km
03/08/16 … – Samaracande = 58 km
du 04 au 07/08/16 Samarcande = visite et glandouille

Boukhara
Clairement, la route entre Boukhara et Samarcande n’a quasiment aucun intérêt. C’est plat, monotone, il fait hyper chaud, le bitume est parfois pourri, on chope du vent de face tous les jours à partir de 11h30 précise et les coups de klaxons amicaux permanents des voitures et camions nous effritent le moral. Mais malgré tout ça, on re-signerait pour la même chose sans hésitation, si c’était à refaire.
Les vieux camions Kamaz deviennent nos ennemis numéro 1, comme l’ont été les RV (Recreationnal Vehicules / camping-car géant) aux USA. Leurs klaxons sont surpuissants et nous vrillent les tympans. Alors on les guette dans le rétro et on se bouche l’oreille gauche à leurs passages. Ensuite, on se met le t-shirt sur le nez pour pas trop respirer les douces volutes de fumée noires. Oui, le pot d’échappement est souvent à droite, pour notre plus grand plaisir (et celui des pneumologues).
Benoît – 11h38, machoire pendante : » Bière bière bière «
Mais le gabarit des véhicules est trompeur et c’est parfois des simples Daewoo Matiz (un pot de yaourt avec 4 roues) qui tentent de nous rendre sourds. Je ne peux pas imaginer être sourd et ne plus pouvoir écouter le Best-of d’Hélène Segara. Ou la BO de Reine des Neiges. Ou René la Taupe.
Ces quelques étapes marquent aussi le grand retour de Punky Brewster : vous l’aviez découvert en mai 2013 sur les routes US. La revoilà aujourd’hui, toujours avec ces protections de tibia anti-crise d’urticaire.
Pendant 2 jours, Punky a même pu pédaler avec sa nouvelle amie Chukette. Elle était belle Chukette mais ces doux cheveux caressant mes mollets à chaque coup de pédale l’ont rendu insupportable finalement.

Hop, 5000 km au compteur
Chaque midi, on se pose dans des petits resto pour laisser passer les heures chaudes, façon de parler car on sue de 9h à 19h, assommant. On mange des somsas (des gros samoussas fourrés à la viande et au gras de moutons, surtout au gras), tapons des siestes et buvons de la bière et des litres de cocas (ou l’inverse, mes souvenirs sont vagues). Parfois, ils n’ont pas d’eau ni de boissons fraîches mais une vrai tireuse à bière réfrigérée à 0,5 $ la pinte et des bouteilles de vodka glacées à 2 $. On voit les priorités.
Et donc, ce qui devait arriver arriva. On était tranquilles sur notre lit-table devant une pinte de boisson obtenue par fermentation de matières glucidiques végétales et d’eau quand 2 gars m’invitent à leur table. Ils font le geste typique qui deviendra très rapidement synonyme de « piège » pour nous : un tapotement du bout de l’index sur le cou. Par pure politesse, j’accepte et me retrouve trop vite à trinquer pour la 4eme fois avec une tasse de vodka.


Ensuite, retapement d’index des 2 autres et c’est reparti pour une tournée de vodka pour nous tous, sauf Ophélie dont la peur chronique d’une chiasse éclaire la tient éloignée de l’orgie. Il est 14h, il fait 35°C à l’ombre, je deviens blanc crème. OK, il est temps d’aller gerber un coup et de taper une sieste, dans cet ordre de préférence. Je reste digne, titube vers un champs, assez lucide pour éviter les chiottes, et dépose une petite galette bien propre. La touche française.

Notre nouvel ami nous invite alors à dormir chez lui, juste en face. Bizarrement, on était pas très chauds pour continuer l’étape, alors on accepte illico. On passe une super soirée, un prof de français du bled fait la traduction,on mange du plov (ou osh, plat national à base de riz) et on boit de l’eau, sauf l’un d’entre nous dont je taierais le nom. Je ne voudrais pas que nos lecteurs aient une mauvaise image de Benoît.
Aux 1ers bâillements, ils nous déplient les matelas et on passe encore une super nuit au frais sous les étoiles.
A 6h, tout le monde est d’attaque et on a le droit à un petit dej Ouzbek comme la dernière fois : lait au beurre avec du pain. Une bonne préparation pour le lait de jument fermentée qu’on goutera peut-être dans quelques centaine de kilomètres.
On claque des bisous et reprenons la route pour 58 km facile vers Samarcande. Samarcande, c’est trop beau comme nom, ça sonne bien, ça fait aventure, ça fait Indiana Jones, ça fait bout du monde, ça rend fier d’y arriver à vélo.
La ville est agréable et les monuments sont grandioses. On rejoint le B&B des cyclos et backpackers. Ca fait bizarre de se retrouver aux milieux d’occidentaux en vadrouille, dont un paquet rivés sur leur smartphone. Ça casse un peu le trip aventure mais le Facebook time est bref et on fait connaissance avec des gens sympas et presque aussi beaux que nous. Y’a même Kevin, un mécano vélo avec qui je discute longuement de sujets brûlants comme « Rohloff », « Courroies VS Chaînes », « cadres sloping », » Rayonnage en parapluie », « Pignons fixes » et » Fatbikes « . Grâce à lui, on supprime le gling-gling de nos vélos, les cassettes n’étaient pas du tout serrées…
On reste plus longtemps que prévu et que nécessaire à Samarcande car les parents d’Alice viennent les rejoindre 4 jours ici et on veut continuer à véhiculer la légende vivante du QUATUOR D’AZUB 5, un mythe qui deviendra bientôt plus fort que celui du Yeti.
C’est l’occasion de récupérer des affaires qu’ils nous ramènent de France. Des trucs vaguement utiles comme une poche à eau supplémentaire et des trucs vraiment vitaux comme 4 boîtes de paté Henaff et 2 boîtes de mousse de canard. On va essayer de garder ça pour les hauteurs du Tadjikistan mais à l’heure où j’écris ces lignes, 2 boîtes ont déjà sauté. On a aussi le droit à 2 sachets de caramels au beurre salé de St Nazaire, on essaye de faire durer mais c’est pas facile de pas en refiler 2 ou 3 à Alice quand elle fait ses yeux de junky en bad trip.

On visite Samarcande via une expédition « trouver des Dollars » (20 km à vélo, 8 banques, bredouille) et une longue marche » trouver un nouveau pantacourt pour Ophélie » (4h, bredouille). Faudra encore qu’elle porte son espèce de serpillière élimée pendant quelques temps. Les missions « faire les course au bazar », « coiffeur » et « siestes sous la clim » sont un succès et on passe 4 jours très agréables, sans même toucher au PC tant la connexion internet était pourrave.
Pour finir, passons à la séquence » Les beaux animaux de la route « . Ma maman m’a interdit d’en mettre des nouveaux mais ça fait parti de la vie de la route, alors je dois le faire. Question de principe. Mais comme y’a un héritage en jeu quand même, je mets les photos en tout petit et ceux qui veulent, les purs et durs, peuvent cliquer pour agrandir et découvrir le chat façon tartare et l’âne aéré.
La suite dans quelques jours avec 6 étapes au top pour rejoindre Dushanbé, des poumons de mouton, un anniversaire de bogosse, du 40°C à l’ombre, des dunes pétrifiées et un passage de frontière assez marrant. Sauf pour une poche à eau.
héhé, j’ai eu le même coup avec la vodka au Kazakhstan 😀 Des Russes qui nous avaient invité et qui portaient un toast chacun leur tour, la main sur le coeur, difficile de refuser … mais ils étaient une dizaine 😛 A la fin, on était pas très frais …
J’ai hâte de lire vos récits sur la route du Pamir au Tadjikistan ! J’avais arrêté juste avant à l’époque (à Osh, au Kirghistan), et ça reste un de mes plus grands regrets … Profitez-bien !
Salut Rémy !!
Ouais ils sont chauds les gars ici et ils tiendront toujours mieux la vodkas qu’un blanc-bec qui vient de faire 6h de vélo…
La Pamir, tout le monde dit que c’est énorme. On en est à la moitié et je confirme. Le voyage à vélo prend toute sont ampleur ici, on revit des moments qu’on avait connu sur la Careterra Australe.
Bisous à vous
Oh que tu es rayonnante Ophélie chez la coiffeuse !
continuez votre belle aventure à 4.
Bisous
Tu m’as jamais dit que j’étais rayonnante quand je venais de me raser le crâne à la tondeuse !
Fred
Phallus Raide et Ophélie « ça fart » Belin, vous voilà bientôt rendus dans cette merveilleuse contrée tadjik. Sans vous teaser trop l’affaire, vous pourrez apprécier la vue du palais présidentiel en marbre blanc et son drapeau national hors normes qui le coiffe de manière « démocratique ». Par ailleurs, toute virée en boîte de nuit vous invitera automatiquement de laisser Uzi, 357 Magnum et autres AK47 au vestiaire préalablement à votre apparition sur un des endiablés dancefloors de la capitale. Si vous passez non loin de l’aéroport, vous apprécierez sans doute les détails architecturaux soigneusement dessinés par Bouygues (hé oui, là aussi !) Sans transition, soucieux du transit intestinal fragile d’Ophélie, je n’ai personnellement pas été intimement atteint par la dégustation de l’apéro local : rasade de Vodka Premium et ses tartines de caviar (prendre les boîtes rouges…). Vous trouverez aisément des dollars et les temps de change équitables (surtout si vous changez de l’euro…non ? dommage !!!).
Votre étape suivante manque de cohérence dans l’histoire militaire française du début du 21ème siècle ; vous occupez Douch’ avant Manas. Hors il me semble indispensable de vous apprendre ou rappeler que les Boeing KC135 (ravitaillement en vol), les Mirage IV P (dont c’est la dernière mission opérationnelle avant retrait de service) ainsi que les Mirage 2000 D ont opéré dès le 14 septembre 2001 depuis l’aéroport de Manas AVANT de se rendre compte de Douch est plus près (et Kandahar par la suite).
Cette petite précision me semble primordiale dans l’appréciation de votre situation. D’après les anciens ayant fait Manas, je recommande à Ophélie la plus grande surveillance voire le marquage à la culotte de son Bras-de-bite ; les taux de divorce des hommes armant le contingent français ont avoisiné les 80%. Tout ça parce les femmes Kirghizes seraient sompteuses (Adriana Karembeu en mieux) et beaucoup plus nombreuses que les hommes…d’où la « sollicitation » poussée de l’Occidental moyen.
Bref, bonne continuation à vous dans cette ex-URSS pittoresque.
Vous lisant depuis le début sans toutefois vous écrire (une fois pour les US), mes pensées vous accompagnent bien amicalement.
Gros bisous et vive le FAB !
Oh putain !! EEEEMMMMIIICCCCHHHH ! Maxikich !!
Ça fait drôlement plaisir ton commentaire, même si c’est clairement trop orienté militaire. Déformation professionnelle, je pardonne mon enfant. Ou alors, t’as trop regardé Top Gun (bavant devant la scène de volley-ball entre mec, petit coquin)
Et ou est passé le vocabulaire du Max que je connaissais ? Normalement, t’aurais dit « les meufs Kirghizes, c’est grave des bonnasses de ouf mec ! »
Pour Douch, pas de boites de nuit ni de caviar pour nous. C’était plus ambiance ravitaillement et retrait de cash en dollar ! Trop préssés de partir dans les montagnes, loin de cette ville assez moche.
Vive le FAB, on t’embrasse
Ahah ! Que de bons souvenirs qui nous ramènent il y a 2 ans, même si c’était moins loin : les tartares bolognese de bestiaux sur les routes, les galettes (tu y avais mis la saucisse ?)… Bonne routes les Azubos !
Merci mec. Content de voir que tu réagis aux mots clefs « animaux morts » et « vomis »
Ach ! Hallo jolis pédaleurs !
Je fus orienté sur votre site par l’ami Pierrot, magnifique quadragénaire barbu que peut-être vous deviendrez aussi, si vous avez de la chance… Il m’a dit, dans son français fleuri à l’élégance précaire :
« Yo, Doc ! Vas voir leur blog ! El Fred met toujours des tof’ d’animaux écrasés, c’est carrément chelou ! »
Et me voilà donc. Force est de constaté que le bougre avait raison ! Wunderbach ! Votre cas nécessite une analyse approfondie ! Gehen !
1. Pourquoi, alors qu’il est toujours sur la route, Herr Fredrich, s’intéresse particulièrement aux victimes de cette route ? Ah ?! Ah ?! Warum ? Parce qu’il a peur ! Voilà pourquoi ! Il a peur de se retrouver à la place des ces pauvres petits katzchen écrasés ! Alors il les prend en photo, il fait semblant d’en rire, il les brocarde dans des chansons d’un goût douteux ! Il fait le guignol pour cacher sa thanatophobie… Peur de la mort ! Ja ! Peur de la mort ! De la sienne comme de celle de ses joyeux et inconscients compagnons ! Vous dissimulez Herr Fredrich ! Soyez courageux ! Avouez ! Cela ira mieux.
2. Un Oedipe bloqué au stade phallique. Ach so ! Il l’avoue lui même dans ce dernier post : sa mère, calamité, calamity, ungluck Mama, ne veut pas voir ces photos ! Herr Fredrich vit cela comme une kastration ! Or, c’est lui, le détenteur du pénis ! Il n’a plus l’âge de l’exhiber, pour se rassurer, il exhibe donc des animaux morts ! Profanateur exhibitionniste !
Sehr gut ! Nous progressons ! Cela fera 200€, à la semaine prochaine…
Tiens tiens, Dr Sigmung ! De prénom Cyril-Alain j’imagine ?
Très bien, à moi de psychanalyser. Je pense que nous avons là un cas classique de schizophrénie. Un mec, disons Ardennais quarantenaire hyper bogosse, qui se créé des nouveaux moi afin d’atteindre à nouveau le St Graal : Follower du mois du meilleur blog du monde.
J’aime ça, c’est beau.
Sinon, rapport à votre analyse cher Doc, oui, j’ai peur de la faucheuse. Pourquoi j’irais pédaler sur de la piste de merde au Tadjikistan ?
Pour le complexe d’Oedipe, ayant un micro-pénis, j’ai la chance de ne pas être concerné.
Côté animaux morts, ça se calme en ce moment mais j’ai en stock un magnifique corbeau momifié au pied de toilettes Tadjik. J’ai bravé l’odeur pour le prendre en photo, j’espère qu’il vous donnera une belle mi-molle cher Doc.
Un vrai roman à suspense!! J’adore vous lire ! Gros bisous du sud ou le rosé coulez flot!!! Le top! Reprise le 15 septembre!!! Merci l’éducation nationale !!
Gros bisous
Claire de la couture
Salut Claire
Merci pour ton commentaire. ça fait plaisir d’avoir de tes nouvelles !
J’espère que tu as apprécié tes vacances à vélo cet été !!! Bon courage pour ta reprise et passe le bonjour à toutes les filles du cours du Mercredi.
Bisous
Ophélie
Nous sommes toujours tordus de rire à la lecture de vos articles. C’est un vrai régal. On est frustrés au terme d’un article. C’est tout juste génial. Ophelie tu sais quoi ton grand père est maintenant connecté à Internet. Il suit des courts d informatique et va acheter une tablette. Son objectif est d’occuper ses soirées en lisant vos articles pour bien dormir. Trop génial non !!! Il ne vous reste qu’à nous alimenter pour favoriser son endormissement. Merci à vous Sylvie et bruno
Je suis super contente de lire votre commentaire ! ça me fait super plaisir que grand-père soit un « addict » et un fan de notre blog et qu’il se mette à Internet. Je compte sur vous pour que vous lui montriez comment écrire des commentaires sur les articles du blog.
Ne t’inquiète pas pour l’alimentation des articles pour le sommeil de grand-père car nous ne sommes pas encore rentrés …
Bisous
Ophélie
l humour est indispensable pour supporter ce genre de périple,vous n en manquez pas, merci de le partager.
Merci de nous lire. Ce genre de périple se supporte très bien, l’humour n’est là que pour le sublimer et nous faire bien marrer quand on relira tout ça, à l’hôpital, après la greffe de rotules.
De rotules ? A mon avis avec tous ces sauvages mongols que vous n’arrêtez pas de titiller chez eux, avec vos montures et vos meufs hors du commun pédalant a plat dos sur leurs chemins ancestraux, la greffe oui, mais les rotules et même l’hôpital j’en doute un peu…
JV, enfin de retour !
Merci ! Oui, pour les nouvelles rotules, faudra attendre un peu. A moins d’en vouloir en os de chèvre
Fred, le monsieur te dit que c’est pas des rotules qu’il faudra te greffer apres ce que t’auront arraché avec leur dents les mongols, a force de les avoir excités en leur azubant tout au long de leurs routes des meufs en eau, s’essoufflant à pédaler les jambes en l’air.
Et que la greffe se passerait sans doute pas en hopital mais au mieux dans une salle de douche PQ-chasse d’eau. Bref que tu devrais, comme nous, regarder ton blog pour te rendre compte de la où tu es …
Un petit vomito ?… Cela ressemble à une étape Coyenne ! « Allez, un dernier verre.. »
Un vrai de vrai, mais les dents serrées pour pas gacher
Bonjour à tous les 2,
Je viens seulement de commencer la lecture du récit de votre 2ème année d’aventure il y a une quinzaine de jours.
J’attendais d’avoir suffisamment de temps devant moi pour en goûter toute la saveur.
Eh bien, je ne suis pas déçu: l’humour toujours aussi corrosif de Fred, sa mauvaise foi crasse – comme son T-shirt, son style fleuri et tout en nuances…, le courage d’Ophélie et son humeur égale, vus de loin en tout cas, sous les accoutrements insensés et les températures folles (on les connaît ici pour l’instant et elles nous épuisent vite), la qualité des photos – le passage au reflex ne change pas grand-chose pour une publication sur le net, il y a juste de très beaux bokeh maintenant et l’œil du photographe est toujours aussi épatant.
Tout cela donne envie tout en ne le faisant pas !
Continuez à nous faire rêver avec le sourire !
Au top ce commentaire, merci beaucoup. J’adore le « sa mauvaise foi crasse – comme son T-shirt »
Impeccable !
Dis Fredo chérie, tu veux bien m’envoyer en colis express la méthode pour apprendre le Ouzbek ! Je voudrais essayer pour voir si ça marche avec d’autres dialectes… Mais vous attardez pas sur la fermentation, l’hiver approche et vous n’avancez pas bien vite il me semble.
Nota : j’ai essayé un nouveau futur vélo…
Poutoux.