J 375 à 389 /de Tokushima à Seiyo / Île de Shikoku
- du 13/04 au 28/04/17
- 16 jours / 13 étapes
- 782 km
- 6660 m de D+
- 3 jours de repos dont 2 à cause de la pluie
- toutes les nuits sous la tente, retour aux sources !!
Il fait jour à 5h et on émerge vers 6h30 sous un beau ciel bleu. La tente est trempée et on la plie telle quelle comme d’habitude, elle séchera le soir ou bien la technicienne de surface attitrée passera un coup de torchon sous l’œil vigilant du responsable qualité. On est au Japon bordel, ON NE PLAISANTE PAS AVEC LA QUALITE !
On quitte rapidement le milieu urbain -enfin ! – pour attaquer des routes bien plus calmes dans la verdure et le chant des oiseaux. Ophélie aperçoit même des singes à face rougeâtres, probablement des babouins, ou alors peut-être des scouts.
En milieu d’après-midi, on descend sur la côte et ça devient très jolie, et même plus que ça puisque ça fait disparaître d’un coup mes sombres pensées (fait chier la ville / Mongolie / me barrer de là / Mongolie / chatons écorchés vifs).
Grâce à une carte trouvée sur le net et répertoriant des spots de camping, on prend alors une petite route côtière menant à une anse et un petit port. Plus paisible que ça, c’est pas possible et on décide tout de suite de rester 2 nuits dans ce petit coin de paradis (à 2 km d’une épicerie, restons pragmatique tout de même).
Le camping est désert et consiste uniquement en un beau plan d’herbe rase et un bâtiment pour les sanitaires à 10m de la mer. Personne en vue, peut-être que la saison n’a pas commencé, peut-être que ça va être gratos, YEEESSS !! Mais une mamie en scooter viendra le lendemain matin, 8 € la nuit, ça va vu la beauté du spot.
Pendant qu’Ophélie se mouche, je vais faire un tour et tombe sur un gars qui file des crevettes congelées à des espèces de bigorneaux fukushimiesques enfermés dans des casiers. Par des signes, il m’explique que ces derniers serviront d’appât pour pêcher à la ligne des poissons mesurant jusqu’à 70 cm. Grâce à notre guide de conversation, je lui propose de l’accompagner demain matin sur son bateau mais soit il n’a pas compris soit il m’a mis un vent. Mais très poli le vent.
Le lendemain, on va visiter le temple du coin. Il fait beau, on voit la mer, il y a des pèlerins et il neige des pétales de cerisier, c’est parfait. Je ne suis pas très porté sur la religion mais ces temples dégagent vraiment quelque-chose d’apaisant. C’est beaucoup moins flippant qu’un Jésus sur sa croix avec des clous, du sang et une couronne d’épine.
Tiens, j’en profite pour saluer nos tout derniers abonnés à la newsletter : Ainsi parle l’éternel – l’écriture de la sainte bible et Les miracles scientifiques du Coran. Youhou les gars ?! Vous vous êtes perdus sur le web en tapant « sextape + Scarlett Johansson » ou quoi ? Ici on cause vélo et réchaud. Ainsi parle le Fred, la Crevure de ce blog, pets et amour. Mais bon, partez pas tout de suite les gars, z’allez voir des animaux post-jugement dernier et découvrir si les japonais ont vraiment des petites kikounettes.
Sur le retour, on croise un couple franco-japonnais qui nous invite à boire le café chez eux dans une maison traditionnelle. Philippe et Yu sont tombés amoureux de cet endroit et y ont jeté l’ancre, au propre comme au figuré, depuis 6 ans, rentrant tout de même passer l’été en France.
Ils restaurent des vieilles maisons abandonnées pour en faire des chambres d’hôte mais aussi pour préserver ce beau patrimoine. Les jeunes vont vivre en ville, les vieux finissent par mourir (même si ça prend plus de temps au Japon, pays recordman de l’espérance de vie) et l’État ne fait rien pour préserver les vieilles maisons vides, allant même jusqu’à verser une subvention pour leur destruction. A la place, des maisons modernes sont bâtis, faites pour résister à 2 tremblements de terre, ensuite il faut raser pour reconstruire. Alors que les maisons traditionnelles comme celle dans laquelle nous sirotons un bon café, toutes de bois, sans clous ni vis, résistent depuis plus de 100 ans.
Il est bon ce café, il vient de France. Et les petits chocolats aussi, ils viennent de Saint-Pétersbourg, cadeau d’une voisine qui viendra se joindre à nous.
On retourne à nos pénates, une petite baignade à 15°C en regardant des rapaces tourner dans le ciel et on s’endort au son des vagues.
On file ensuite le long de la côte, au plus prêt de l’océan et de son eau limpide, traversant seulement de petits ports de pêche et passant devant des coins où j’arrête pas de crier à Ophélie » t’as vu ce spot de bivouac de fou ?! « . J’suis comme un dingue, ça y est, j’adore ce pays.
On avait contacté un Warmshower il y a une semaine et nous recevons sa réponse en début d’après-midi alors que nous ne sommes plus qu’à 10 km de chez lui, timing parfait. On se pointe, le gars est pas franchement chaleureux, nous dit qu’il a plein de taf avec la récolte des tomates et nous propose de dormir dans son garage tout triste, après avoir sorti sa BMW de parvenu. On veut pas le déranger, ni dormir dans un garage, il aurait dû refuser notre demande. Alors on le remercie et filons sur la plage où un spot de bivouac magnifique nous attend. Une nana d’origine néo-zélandaise sort de son van, nous offre du thé et nous indique où planter la tente. Elle campe là de temps en temps et a bien nettoyé un coin de ses épines tueuses de matelas de camping.
Ophélie va se rincer dans la rivière d’eau douce pendant que je tape une baignade dans la mer. L’eau est encore plus claire qu’en Corse. Mais y’a pas le lonzo ni de figatelle.
C’est pas grave, je fais chanter le réchaud en préparant un poulet basquaise d’anthologie. Et le warmshower, vraiment pas mauvais bougre, passera nous offrir des tomates et des concombres.
Putain que c’est bon de bivouaquer à nouveau. Putain que c’est bon quand le soleil réchauffe la tente tôt le matin après une nuit fraîche. Putain que c’est bon de retrouver la routine du cyclo-camping, le vrai de vrai. Y’a moins de confort, ça demande plus d’effort, c’est affreux quand il pleut mais on retrouve ce contact fort avec la nature.
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16/04/17 Toyo – Cap de Muroto = 53 km / +370m
Partis sans petit déjeuné, on tombe sur l’endroit parfait au bout de 20 km.
Y’a des douches de plage, des toilettes, une table, on pourrait y passer la journée, y camper, je pourrais m’amuser avec une des planches de surf qui traîne dans un coin pendant qu’Ophélie s’extasie devant mon corps ruisselant. Oui, le Japon est le genre de pays où on peut laisser traîner des planches de surf en bord de plage et où on peut laisser un appareil photo reflex sur un siège de vélo-couché pendant qu’on fait les courses.
On repart et roulons jusqu’au Cap Muroto, étape de rêve.
La météo annonce une journée complète de pluie pour le lendemain alors on s’organise : plein de bouffe pour 3 jours (on prend une petite marge de sécurité) et installation au camping histoire d’avoir un abris pour manger au sec. On monte donc au camping, tout en haut de la montagne avec un beau 10%. L’endroit est parfait, y’a personne, juste un gars qui passera pour passer un coup de balai et encaisser 8 €.
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17/04/17 Pluie et vent, journée au camping
Un point pour la météo, on était content d’être au camping. On passe la journée à bouffer. On refera plus souvent des pancakes et des patates douces.
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18/04/17 Muroto – avant Kankoku = 67 km /+300m
Tempête pendant la nuit, le vent hurlait et on l’entendait clairement venir de la mer et remonter entre les arbres avant de secouer violemment la tente. Épreuve du feu réussi pour cette dernière, on en est très content.
Encore une très belle étape avec son lot d’eau bleue et de cerisiers en fleur.
On passe une nuit très calme dans un camping gratuit, en haut d’une belle côte encore, z’ont vachement peur des tsunamis. Un gars nous offre 2 pamplemousses le matin.
Bon anniversaire à mon frère, champion de kite et toujours pas en chaise roulante !
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19/04/17 … – après Otoyo = 61 km / +560m
On s’arrache du bord de mer pour aller dans les montagnes et pédaler dans la vallée de l’Iya, l’une des vallées secrètes du pays. Il y en a 3 autres parait-il, mais tellement secrètes que je n’ai rien trouvé sur le net (en cherchant 10 secondes, je l’avoue).
Sur la route, un jeune en scooter nous arrête pour nous offrir des jus de pamplemousse, spécialité du coin, trop sympa le gars. C’est un cyclo lui aussi, il a roulé 10 jours en Australie avec les gars de Solidream.
On remonte des rivières aux eaux turquoises, le printemps explose de partout, c’est plus que beau.
On se trouve un bivouac sympa en fin de journée, juste au pied de la grande côte qui nous attend pour le lendemain et au bord d’une rivière. On se lave avec les derniers rayons de soleil, l’eau est très froide mais ça fait du bien.
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20/04/17 … – Kazurabashi = 47 km / +1070m
Depuis le nord de la Thaïlande qu’on n’avait pas fait une grande ascension ! Plus de 4 mois !
Mais les jambes sont là, la route est belle, très étroite et peu empruntée. Je ne dirais pas que c’est que du plaisir car les portions à plus de 8% se font quand même ressentir. On retrouve ce qui commençait à disparaître en bord de mer : des fleurs aux cerisiers.
On atteint le col à 1133m, notons la présence de panneaux « attention aux ours », enfilons des couches de vêtement et redescendons retrouver un peu de chaleur pour pique-niquer et se faire chauffer un café-giclette.
On rejoint ensuite un petit site touristique. Rien à voir avec la Chine, c’est pas massacré et y’a pas 20 000 personnes. Un simple pont suspendu en liane qui aurait plus de 1000 ans, impressionnant. 5 € pour le traverser, on va se contenter de quelques photos, merci.
On rejoint un camping le long de cette même rivière qui passe sous le pont. La saison commence à peine semble-t’il, on est seul à nouveau. Mais vous allez me dire « pourquoi payer un camping alors que y’a des spots gratos un peu partout ? » => pour la douche chaude => Ophélie me met une grosse pression avec ça, elle a appris la carte des campings par cœur la traîtresse. Elle est plus forte que Michael Scoffield, même pas besoin de se la faire tatouer.
Nuit très froide, on ferme les sacs de couchage.
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21/04/17 … – avant Otoyo = 54 km / +425m
Journée dans les gorges presque aussi belles que celles du Tarn.

petit 12% à froid
Après le pique-nique de midi, on va tester un onsen, le fameux bain japonais, le pays étant truffés de sources d’eaux chaudes. Hommes et femmes séparés.

la photo de l’année
On sait pas trop comment ça marche, j’entrouvre la porte pour jeter un œil, ok, tout le monde à poil. Je le dis à Ophélie avant qu’elle aille chez les femelles en ajoutant qu’elle n’a pas à s’en faire côté maillot, la mode japonaise a l’air d’être au tablier de forgeron.
A l’intérieur : 2 bains très chauds, 1 bain très froid, sauna et douches avec gel douche, shampoing et après-shampoing. J’observe les gars pour voir comment on procède mais y’a pas d’ordre précis, on va de l’un à l’autre (je parle des bains), en gardant le bain froid après le sauna histoire de bien tester son système cardio-vasculaire. J’observe les gars et – oh putain ! – ils ont… non, je ne peux pas vous le dire, leur vallée à eux doit également rester secrète. Disons juste que je comprend mieux leur attrait pour les bonsaïs.
En sortant, Ophélie confirme que la mode n’est pas au ticket de métro, mais plutôt au bon vieux billet SNCF. Voilà, vous savez tout.
On reprend ensuite les vélo et nos t-shirt sales pour retourner au coin de bivouac de l’avant-veille. C’était marrant, on avait l’impression de rentrer chez nous, d’être à la maison.
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22/04/17 … – Tosa = 33 km / +330m
Petite étape, majestueuse une fois de plus. Pas envie de rouler beaucoup aujourd’hui, alors on traîne et nous posons très tôt sur une aire de pique-nique près d’un barrage. Ophélie se fait une séance dans un onsen non loin pendant que je geek sur le netbook, pour mettre à jour ce carnet de bord. Pas de wifi, je tape le texte, sélectionne les photos et tente timidement de corriger les fautes d’orthographe.
Ce 22 avril est un jour très spécial : c’est l’ultime étape du voyage de nos compagnons de route Alice & Benoît. La veille, le 21, ils ont claqué 160 km pour être à temps à leur fête d’arrivée et se mettre du munster plein le gosier. 160 km pour du munster… Imaginez un peu ce qu’ils seraient capables de faire pour une raclette.
Bon retour à la vie normale les amis ! Ça fait quoi de porter d’autres habits, de manger assis sur une chaise et sans avoir à pomper une bouteille d’essence au préalable ? Ça fait quoi de ne plus avoir de cales sous les chaussures et de ne plus chercher de fissures sur les vélos ? Ça fait quoi de ne plus avoir à renifler son t-shirt le matin en disant qu’il peut encore faire une ou deux journée de plus ?Benoît s’est enfin rasé (je ne parle pas de la barbe) ? Alice, il était comment le kouign-amann que tu t’es enfilée toute seule en ajoutant une grosse couche de caramel au beurre salé ?
Ce 22 avril, c’est aussi le jour de départ de nos amis Coco et Lolo qui reprennent la route 9 ans après leur grand voyage en Eurasie (celui qu’on fait actuellement). Ils partent rouler sur nos traces et un peu plus en Amérique du Sud, le continent sans visa, les veinards.
Bonne route les amis ! Ça fait quoi d’être habillé en permanence avec du Quechua ? Ça fait quoi de manger à nouveau par terre, en tailleur, comme des merdes ? Ça fait quoi de chialer quand vous voyez une côte se profiler en vous disant « bordel, on aurait dû s’entraîner un peu au lieu de bouffer des galettes ! » ?
Avec Alice & Benoît, nous avons bâti la légende des 4 Azub 5, un 4 a 5, une belle partie de jambes en l’air. De la survoltée Iran aux sommets du Tadjikistan, nous avons écrit les lignes d’un mythe qui fera long feu. Un feu de bouses de yak…
…Quelque part sur le haut plateau Tadjik, 4000m d’altitude, non loin de la Pamir Highway.
Un mince filet de fumée s’échappe du sommet de la yourte, la nuit est tombée depuis une heure, les yaks se sont rassemblés, dos au vent. Le silence est totale, à peine troublé par les crépitements du petit poêle au centre qui délivre un peu de chaleur à toute la famille dormant là : les enfants aux joues rougis par l’air vif, la grand-mère et la femme. L’air empeste le gras de mouton et le lait caillé.
Kiçifrott, le chef de famille, tend un verre de vodka à Ssipik, son frère. Ils veillent cette nuit car Azuba, leur plus belle dri (femelle du yak), est sur le point de mettre bas et 4 bras vigoureux ne seront pas de trop pour l’y aider. Ssipik se réjouit déjà de la bonne soupe qu’ils feront avec le placenta.
- Santé mon frère
- A la tienne Kiçifrott
- La saison va être bonne, j’ai vu un aigle parler à un renard aujourd’hui
- C’est ça, et mon cul chante en latin… tu as encore trop bu. J’ai checké sur google, ils annoncent un temps de chiotte pour les mois à venir
- Ton smartphone te rend aveugle comme un cailloux et tu ne vois plus les signes ancestraux. Passe-moi la bouteille.
- Tu as peut-être raison mais j’en peux plus de cette vie si rude. Et j’aimerais voir le monde, comme ces 4 voyageurs sur leurs étranges vélos, tu te souviens ? C’était l’été dernier.
- Oui, ils étaient très beaux. Comme des Marco Polo.
- C’est vrai, et ils sentaient pareil.
- Les 2 mâles étaient impressionnants de force, je les ai vu rigoler après avoir mis 12 litres d’eau sur leur vélo et grimper le col du lapin féroce, en plein vent ! Y’en a un, le barbu avec les bouclettes, il avait son vélo qui craquait de partout et l’autre, celui avec les jambes en allumette, il courrait comme un con pour prendre en photo les 2 femelles courageuses.
- C’est où ce col ?
- C’est celui au nord de Karakol, juste après le ruisseau du bouquetin frileux
- Hmmm, je croix que tu confonds avec le col des bouses
- ah oui, c’est exact. Un beau 14% au finish, une horreur ! Et les mecs rigolaient ! Ils ont même pris la pose pour faire des photos bizarres en haut
- Oui, mon cousin Kaproul les a aussi vu faire des trucs affreux sur une statut de mouflon non loin de la frontière.
- J’suis sûr qu’ils sont gay
- C’est quoi « gay » ?
- M’enfin Kiçifrott, mets-toi à la page mon vieux ! Arrête de regarder les aigles parler aux renard ! Un gay est un homme qui aime un autre homme.
- Comme toi et moi ?
- Encore plus
- Ça ressemble à quoi ?
- Tiens, regarde sur mon I-Phone. C’est un chanteur connu, il s’appelle Ricky Martin. Un parc porte même son nom à Teheran. Tiens et là, c’est un banquier, il est au second tour de la présidentielle en France.
- Impossible, les 2 beaux cyclistes n’avaient pas les sourcils épilés, ni le reste d’ailleurs
- Comment le sais-tu Kiçifrott ?
- Hein ? Heu… je… enfin…hum…
- Oh nom d’un putois, t’as encore maté des cyclos en train de chier ?!
- J’y peux rien, j’peux pas m’en empêcher ! T’aurais vu ces paires de fesses !!!
- T’es relou avec ça. Tiens, ressert moi un verre et remet une bouse séchée dans le poêle
- N’empêche qu’ils étaient beaux. Les femelles aussi étaient bonnasses, y’en a une qui toussait tout le temps et l’autre qui courait souvent avec du papier WC à la main.
- Ah ah, je me rappelle les avoir entendu l’appeler « colonel Moutarde » !
Un ange passe, nos 2 éleveurs sirotent leur vodka en se remémorant ces 4 comètes de l’occident, flottant sur la route, entre ciel et terre. Kiçifrott lâche une caisse monstrueuse.
- J’aimerais voyager moi aussi, j’ai la force qu’il faut pour le faire
- Ssipik, mon frère, tes rêves te perdront, ta vie est ici.
- Mais je voudrais trouver mieux que mon lopin de terre, que mon vieil arbre tordu au milieu ! Trouver mieux que cette douce lumière du soir, près du feu, qui réchauffait mon père et la troupe entière de mes aïeux !
- Oui oui, je connais la chanson petit frère. Mais sache que si tu pars, ils te manqueront ces murs de poussières. Tu vis dans le plus beau pays du monde
- Comment peux-tu le savoir ?
- Tu as vu le ciel aujourd’hui ? Tu as vu les nuages ? Tu as vu les sommets enneigés ? Les torrents et les lacs ? Et la voie lactée, tu as vu comme elle brille ? Tu as vu la fierté de ton peuple ? Tu as vu le sourire des enfants ?
- Oui et alors ?
- Alors jamais tu ne verras ça ailleurs
Ssipik se fait pensif, son regard se perd dans la fumée s’échappant du poêle. Il songe qu’on n’a qu’une vie et qu’il y a temps de chose à faire et à voir avant de partir les pieds devant.
Kiçifrott se rapproche de son frère, il n’a plus de vodka à lui offrir alors il pause une main terreuse sur son épaule. D’une voix légèrement pâteuse, l’haleine insupportable, il lui murmure à l’oreille :
- t’aurais d’autres photos de ce Ricky Martin ?
La suite du récit à Shikoku dans quelques jours.
Impressionnant cette proximité permanente entre ultra modernisme et tradition, mocheté urbaine et zénitude rurale… et le ravitaillement alimentaire qui fait le lien entre les deux ..!!
LA suite! la suite!! Est-ce que Ssipik vous a rejoins au Japon? 🙂
Sounds like your Warmshowers guy was Tomoya! We stayed with him and he was really cool. I guess you met him on a busy day!
Le récit comme les photos un festival un vrai régal. En tous cas, çà donne envie d’y aller au Japon, et je comprends mieux pourquoi il y a plus en plus d’étranger qui veulent voir la floraison des cerisiers au Japon. Bonne continuation à vous deux.
J’adore vos mini série en parallèle des récits de voyage !
Mais on commence a sentir une certaine émotion dans le texte , le retour qui rapproche ?
Pas inquiétude a avoir les amis , vous allez retrouver un monde qui n’a pas beaucoup changé , toujours tourner sur lui même , prônant l’individualisme et le consumérisme , avec un nouveau chef qui va encore accélérer ce mouvement suicidaire .
Bon je vais de ce pas m’abonner au blog de Coco et Lolo . seul regret je n’aurait plus l’occasion d’avoir des courts de mécanique vélo en lisant leur blog car ils partent en Nazca ….
A tout hasard , a votre retour vous ne passez pas par le nord de la France ?
Ton excellent commentaire devance le prochain article !
On pense au retour ma sans tristesse, on sait qu’on sera bien accueilli chez un ami à wimereux et qu’on pourra admirer un vieux nazca rouillé au fond de son jardin.
À bientôt !
et ben voilà, ça c’est le Japon qui me fait rêver. Les photos sont terribles. Manquerait plus que vous croisiez une vieille geisha au coin d’un bois.
Toujours aussi intéressant et prenant ces reportages, comme l’a dit Louison69 ici c’est toujours pareil mais le pire reste à venir…….
Bises à vous deux.
J-B et Catherine.
Merci pour la pensée ! C’est dingue, sur 22 mois d’escapade je vous ai réservé mes seules coulées dijonnaises. Hasard ? Symbole ? Coïncidence ? Je ne crois pas… Un complot du cabinet noir de François Hollande pour me ridiculiser à jamais.
Pour nous l’Asie centrale est un des plus beau passage de ce voyage, pour la force du paysage alliée à la chaleur humaine, et sublimée par le voyage en caravane d’Azubs pas encore fêlés ! Il est temps de faire une petite liste à puces :
1. Ça fait quoi de porter d’autres habits, de manger assis sur une chaise et sans avoir à pomper une bouteille d’essence au préalable ? un membre de l’équipe continue sa rotation à un caleçon et réclame que le repas lui soit servit au sol. Comme avant en fait.
2. Ça fait quoi de ne plus avoir de cales sous les chaussures et de ne plus chercher de fissures sur les vélos ? Je ne peux plus regarder mon vélo sans chercher une fissure, simple réflexe…
3. Ça fait quoi de ne plus avoir à renifler son t-shirt le matin en disant qu’il peut encore faire une ou deux journée de plus ? Pourquoi ça changerait ?
4. Benoît s’est enfin rasé (je ne parle pas de la barbe) ? Après ton expérience tadjike, hors de question que j’approche un rasoir de ma douce toison.
5. Alice, il était comment le kouign-amann que tu t’es enfilée toute seule en ajoutant une grosse couche de caramel au beurre salé ? T’es con, tout le monde sait bien que je ne mange que de la salade verte vegan.
Maintenant, on est dans un tel rejet du retour au quotidien qu’on en a oublié d’apprécier ce qui nous manquait : Benoit a laissé un munster moisir dans le frigo et moi j’ai toujours pas vu l’ombre d’un kouign amann… C’est vous dire, des symptômes évidents de dépression. Mais il faudra réellement s’inquiéter le jour où on refusera un verre de vin rouge et une part de tiramisu, ce qui n’est pas arrivé jusqu’à aujourd’hui ! En vrai, on reprend pieds, mais on garde la tête dans les nuages, avec déjà de nouveaux projets. On se sent plus en « pause » que de retour. Ça aide à supporter le quotidien insupportable, la France en Marche forcée, les 64% de voisins racistes, les 40 minutes de voiture pour aller travailler, les démarches administratives… Et le pire, notre première visite chez Ikea hier soir.
Profitez bien de la liberté, continuez à nous faire rêver car même si on vous jalouse, on vous suit attentivement. Et n’oubliez pas de faire un détour par nos belles montagnes avant de piquer vers la Picardie et la Normandie, en plus j’ai vu sur Facebook (où vous êtes maintenant omniprésents, hahahaha !!!!) que quelqu’un d’autre vous attendait à Mulhouse. On vous fera un comité d’accueil au passage de frontière. Puis la traversée de l’Allemagne, c’est tellement génial, ce serait dommage de le louper… On vous en donnera un aperçu dans le dernier article de notre blog, qui arrivera un jour…
C’était long ce message, mais tartinator a déjà fait bien pire. En cumulé sur 3 ans.
Batman et Robin
ha ha… vigilance vigilance…. la puce 4 : c’est quoi cette expérience tadjike? hein c’est quoi?
Voila. Tartinator lui aussi peut faire court.
superbe, merci
oh putain Ikea, c’est rude
Excusez je suis en retard sur les commentaires mais je bosse …. Moi ! Enfin, j’bricole pour le retour de mes Héros PLPD ❤️❤️. Je constate qu’au Japon 🇯🇵 ils roulent toujours à gauche , ici c’est la droite toute avec des banques dans chaque virages, et des retraités obligés de reprendre leur vélos faute de quoi régler le carburant … merci pour la fable des bergers Digne (pas la ville) d’un Socrate …. pas d’inquiétude pour votre retour car cela ne sera – je n’en doute pas – qu’une étape de votre voyage sur terre 🏔🚴🏻🚴🏻🌞
Profitez bien du Japon !! Bise à Totoro et Sangoku…
Et pas à Bulma ? Pourtant elle a des gros nippons
bravo, merci, pensées, continuez;
concis, direct, gentil, merci
Ah ben tiens, c’est trop sympa le Japon, je regarde les photos et puis je trouve rien à dire. Alors je dis rien.
Juste, Kiçifrott, t’as lu Lagaffe ?