Sur la route de Potosi, entre ciel et terre

20/10/13 Challapata – avant Ventilla = 77 km (D+ = 665m)

21/10/13 Avant Ventilla – Yocalla = 85 km (D+ = 1020m)

22/10/13 Yocalla – Potosi = 44 km (D+ = 985m)

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«  C’est quoi ce mur ? » – Ophélie, sur la route, devant une méchante côte à plus de 4000m

« Trop bien cette route » – Fred, sur la route, devant une méchante côte à plus de 4000m

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petit pueblo juste après Challapata

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On part très lourd ce matin : en plus de toute la nourriture, on trimballe 9 litres d’eau. On ne sait pas ou on dormira ni s’il y aura du ravito sur la route, alors on roule en mode chameau du désert.

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Autant les 2 jours précédents étaient une ballade de santé, autant les 3 jours suivant sont du vrai cyclisme. Cette portion entre Challapata et Potosi était incroyable, rentrant directement dans notre top 3 des routes qui déchirent sa race (pardonnez l’expression).

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Malgré le poids des vélos et l’altitude, on ne manque pas de souffle et on monte assez facilement, oscillant entre 3750 et 4300m.

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une triplette perdante

une triplette perdante

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Ça monte et descend en permanence, le bitume est de qualité, le trafic très faible et les paysages n’ont rien de monotone. On roule pas mal de temps sur un grand plateau ou les lamas pullulent. Caméra en main, j’en approcherais un pour me faire cracher dessus en live mais ils sont trop craintifs. A moins que je pue trop….

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Le 1er jour, on s’arrête juste avant le col à 4300m, on se le garde pour le p’tit déj’. Je frappe à la porte d’une école au milieu de nulle part. C’est dimanche mais il y a toujours un gardien… faut croire qu’il y a un gros trafic de craies et de tableaux noirs en Bolivie, car il n’y a rien d’autre à chourer ici. Le gars accepte qu’on campe dans l’enceinte.

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On profite d’un robinet d’eau (non potable mais Laurent a un filtre), de toilettes (un trou dans une dalle, faut bien viser), d’un coin à l’abri du vent pour la popote et d’un terrain de sport pour échanger nos vélos. A 19h30, tout le monde est couché.

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Au réveil, à 6h, il fait -6°C dans la tente mais on n’a pas eu froid, alors que nos sacs de couchages n’étaient même pas fermés, pas plus que les ouvertures de la tente intérieure.

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Le soleil tape vite et à 7h30, au moment de partir, on est déjà en t-shirt.

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On se fait le col et on enchaîne 15km sur une crête. Géant. La meilleure étape depuis qu’on est en Amérique du Sud. Ensuite, ça devient carrément physique et on se mange pas mal de dénivelé.

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On croise des canyons, des rios asséchés, des roches émeraudes et ocres et des belles côte à 7-8 %. On a retrouvé la grande forme, y’a pas de doutes. Dans une descente vent dans le dos, le record de vitesse a failli sauter avec près de 92 km/h.

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Au moment ou on cherche un coin pour la nuit, on croise notre 1er cycliste : il est anglais et attaque sa 3eme année de voyage. Il nous apprend que le prochain bled est à 15 km et que c’est que de la descente. Donc c’est parti pour un coup de toboggan à plus de 60 km/h. Un gars nous indique un terrain de sport ou l’on peut camper tranquille, y’a même un robinet.

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Au menu du soir : spaghettis avec corned-beef et bouillon cube, trop bon mais ça donne soif ce truc; pain-fromage et pommes. Trop contents d’avoir trouvé du corned-beef !

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Pérou, Bolivie : des déchets partout. Les gens balancent tout par les fenêtres des bus

 

Enfin, 3eme jour, on se dit que ça va être facile : seulement 43 km, de 3400m à 4000m. Le problème, c’est qu’après la 1ere côte, on redescend tout et qu’à moins de 10km de l’arrivée, il nous reste 400m à grimper.

matez la technique d'aspiration

matez la technique d’aspiration

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Mais grâce à des pauses goûter de sportif (sandwich à la sardine, cacahuètes, coca), on enchaîne bien et arrivons avant 13h à Potosi.

Arrivée à Potosi

Arrivée à Potosi

Le finish est terrible avec une côte à 11 % en pavé, en plein centre-ville. Ophélie explose à 30m de la ligne d’arrivée, le tandem à 15m. Moi, je continue et me grille complètement en sachant qu’on ne pédalera pas demain. En plus, j’avais la marchande de jus d’orange en ligne de mire, ça motive bien.

le finish

le finish

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Pendant que Laurent et moi restons avec les vélos en parlant vélo parce qu’on aime bien le vélo, Ophélie et Anne partent en mission hôtel. Envoyer les filles, c’est une technique qu’on emploie souvent : l’air crevé, les coups de soleil et la toux de lépreuse aident beaucoup à la négociation.

On poireaute 20 minutes mais c’est pas grave car on parle vélo à côté de nos vélos. La raison de cette attente ? Oh, 3 fois rien, Ophélie a juste croisé une copine d’enfance qui lui a indiqué un bon hôtel à pas cher.

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Hop, on y va, on s’installe, on va bouffer (pas manger, bouffer), donner le linge à laver et on profite d’une douche brûlante, ça faisait un bail.

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Le soir, Solène, la dite copine d’enfance, se joint à nous pour un dîner simple et amicale dans notre humble chambrée.

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Alors qu’on avait mangé un truc énorme à peine 3 heures avant, je m’enfile un paquet entier de Chocapic avec du lait. Ophélie reste sur le classique paquet de Pringles avec du chocolat, une valeur sûre.

 

Demain, visite des mines de Potosi. Allez, tous ensemble !  « Au nooooooord, c’était les cooorooons… ». Dédicace pour JP, hein.

« Y’en a marre, on a faim » – Laurent, Potosi, 15h

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A bientôt

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vélo-poubelle

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L’Altiplano, que bueno

18/10/13 La Paz – Oruro en bus (250 km) puis Oruro – Popoo à vélo = 65 km

19/10/13 Popoo – Challapata = 70 km

il était comme un dingue ce mec

il était comme un dingue ce mec

Avec nos amis tandemistes, on a décidé de quitter la ville en bus et, tant qu’à faire, zapper la morne partie jusqu’à Oruro.

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Durant tout le trajet, on s’en félicite car sortir de La Paz nous évitera sûrement un cancer des poumons et la route jusqu’à Oruro est sans intérêt : de grandes lignes droites sans rien à voir.

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Comme on est super motivé pour se barrer de la casa de ratones, on se lève à 5h et partons à 6h30 direction le terminal de bus. Une courte côte en pavé à 9 % et nous voilà devant les gigantesques soute du bus. Le chauffeur réclame 100 bols (11€) pour les 3 vélos et les sacoches mais Ophélie fait descendre à 50 bols. Le trajet ne coûtera en tout que 40 bols (4€) par personne, pour 4h30.

Oruro, ville minière, d’où le casque géant

Oruro, ville minière, d’où le casque géant

A 12h30, nous voilà donc à Oruro, ville minière. Elle est assez belle pour avoir sa place en Seine-St Denis, c’est dire. On s’enfile rapidement un almuerzo (menu du jour pour le midi) :

  • soupe de pâte : ça va, en plus y’a de la coriandre, j’adore
  • milanaise de viande avec du riz : dans la milanaise, ils mettent ce qu’ils veulent, ils mixent, ils pannent et ils font frire. Laurent et moi, on est confiant mais les filles n’y toucheront pas. Le riz est dégueux mais ça nourri.
  • yaourt à la fraise mélangé avec des morceaux de banane : ça va, on a vu pire.
  • 2 litres de coca pour 4 : on va rouler comme des bombes !
Vous vous souvenez de Punkie Brewster ? Là re-voilà avec ces chaussettes de foot anti-cancer de la peau

Vous vous souvenez de Punkie Brewster ? Là revoilà avec ces chaussettes de foot anti-cancer de la peau

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On s’élance sur les routes de l’altiplano, superbe. On a jamais fait d’étapes aussi plates : faux plats montant, descendant, quelques virages, des montagnes sur le côté, des pleines salées… excellent pour se remettre en jambe, on file à plus de 20 km/h de moyenne le 1er jour, 22 le second.

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Laurent et Anne. Et une route magnifique.

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très peu de tracteur ici

très peu de tracteur ici

arrivée à Popoo

arrivée à Popoo

A Popoo, on boycott l’hôtel bien trop cher pour aller camper à l’entrée de la ville. On se fait un campement Hilleberg beau à en pleurer. Le hic, c’est qu’il fait nuit à 18h30 et c’est pénible pour cuisiner. Alors, on va au plus simple : nouille chinoise et pain-beurre.

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Moment de sérénité, silence, il fait bon, on est bien et la lune apporte une lumière incroyable, comme dans les films de Zorro.

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Le matin, on se lève tôt et on est sur les vélos avant 8 heures. Comme la veille, ça roule facile dans un décor sympa.

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On arrive à Challapata vers 12h. On est samedi, jour de marché, il y a des stands partout en centre-ville. En cherchant un hôtel, on freine violemment devant un gars qui fait griller de la barbaque. La bave au lèvre, on s’installe à une table pour dévorer du cochon et des saucisses grillées. Ouf, ça va mieux.

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Après un petit comatage sur un banc, on trouve le seul hôtel digne de ce nom dans cette ville.

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On s’installe, prenons une bonne douche, lavons le linge et repartons sur le marché faire nos emplettes pour les 2-3 jours à venir :

  • 1 kg de flocon d’avoine
  • 2 kg de pomme
  • 6 bananes
  • 14 barres au chocolat
  • 4 yaourts
  • 1 jus de pomme
  • du beurre
  • 10 petits pains
  • 1 avocat
  • 1 mangue
  • 6 œufs
  • 5 litres de flotte
  • 4 saucisses
soute d'un bus...

soute d’un bus…

au boulot feignasses !!

au boulot, y’a faim !

En stock, on a encore des nouilles chinoises, des spaghettis, du miel, du sucre, du thé, des sauces et plein d’autres trucs. Avec l’altitude, quand on pédale, il faut qu’on avale quelque-chose pratiquement toutes les heures.

« Au point vue roulage, ça va rouler » (Laurent le 19/10 – 15h50 – Challapata)

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