Vous vous souvenez certainement de cette histoire incroyable avec l’indien, Sandy et le calumet.
Depuis, on a des belles plumes sur nos vélos : Ophélie, accrochées au mât de son drapeau et moi, au niveau du pédalier. De bien belles plumes brunes et blanches rayées, le genre fauve. Alors on se disait qu’elles viennent d’un rapace, un killer des airs, mi-oiseau, mi-avion de chasse. Un animal dangereux aux yeux perçants et aux serres acérées, le roi du ciel quoi.
Et cette version nous a été plusieurs fois confirmée par des gens croisés sur la route. Pour eux, ça venait d’un aigle ou un truc sympa dans le genre. Les bikers en Harley-Davidson viennent souvent les admirer en nous disant qu’elles sont cools nos plumes d’aigle.
Et moi, j’me dis qu’elles nous insufflent une force mystique ancestrale, qu’elles nous donnent la puissance et la détermination de l’aigle fier et majestueux.
D’un autre côté, on a jamais été certain de leur origine. Alors on se disait qu’elles venaient peut-être d’un vautour. On en croise souvent ici, ils tournent au-dessus d’Ophélie quand elle a l’air à moitié morte en fin d’étape. Bon, un vautour, ça a pas la classe d’un aigle mais ça le fait bien quand même : son vol est magnifique et il fait flipper tout le monde avec sa tête rouge et sa réputation.
Mais la vérité est cruelle.
En fait, c’est des plumes de dindon sauvage !! Oui, d’un pathétique dindon qu’elle nous dit la nana, elle en a plein sur sa propriété, y’a aucuns doutes.
Les boules pour nous.
Le dindon sauvage : la proie facile, la victime, le truc qui ressemble à rien, qu’est pas foutu de voler plus de 30 mètres, juste au-dessus de la chenille dans la chaîne alimentaire… Rien que le mot « dindon », ça fait pitié.
Confirmation 2 jours plus tard, en bord de route.
Ophélie décide de retirer les siennes ; les plumes de dindon, ça va pas avec un vélo de princesse.
Moi, je garde la mienne. Après tout, pratiquement personne ne sait d’où elle vient, donc je resterais pote avec les motards, et le dindon de la farce.
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