A la façon de Slawovir Rawicz – rando dans le Torres del Paine

  • 22/02/14 Puerto Natales – Torres del Paine (refugio Chileno) = 4 heures de marche
  • 23/02/14 Torres del Paine (campamiento Italiano) = 6 heures de marche
  • 24/02/14 Torres del Paine (refugio Paine Grande) = 9 heures de marche
  • 25/02/14 Torres del Paine – Puerto Natales = 3 heures de marche
  • 26/02/14 Puerto Natales = comatage
  • 27/02/14 Puerto Natales = cocooning en regardant tomber la pluie + blog

*** J’dis ça, j’dis rien mais j’voudrais pas dire, mais bon, le compteur de followers stagne misérablement à 251… ***

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La marche, le truc encore plus ingrat que le vélo.

Mais on voulait essayer. On avait bien fait des treks au Pérou mais c’était en mode bourgeois avec muletier et cuisinier. Là, on se porte tout le bardas et je peux vous dire que 5 jours de bouffe pour 2, une tente et quelques affaires, c’est hyper lourd sur mes épaules chétives. Là, d’un coup, on a compris les gratteurs de grammes adeptes de la rando ultra-légère (coucou Simon !). Sur un vélo, tu sens pas vraiment 5 kg de plus ou de moins, pas sur un Azub en tout cas. A pied, tu sens quand t’as 500 grammes de plus !

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vent violent

Elles ne dansent pas le twist, le vent était très violent

On se lève tôt pour prendre le bus de 7h30 qui nous dépose dans le parc. Tout de suite, c’est l’usine, c’est Disneyland, c’est les courses absurdes à Auchan le samedi, c’est la ballade à mourir à Ikéa le dimanche, c’est le péage de St Arnoult un pont de mai. Les Rangers du parc n’ont rien à voir avec ceux des US. Ici, c’est des caissiers ou des flics. PAYE LA, marche là, mange-là, PAYE LA, dors là, cuisine là, PAYE LA. On comprend qu’il faut suivre des règles pour la préservation du parc mais c’est trop. On n’a jamais vu ça aux US.

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Bref, on monte à la queue-leu-leu sur le sentier. On arrive au 1er refuge/camping, blindé de monde avec musique techno à l’intérieur, au secours. On s’en fout, on vise le camping gratos, plus haut, et qui doit être plus calme. Pas de bol, il est fermé et on se tape 4 km pour rien.

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4 km à pied avec un sac chargé et des pentes raides, c’est environ 1h30. Merci aux Rangers de ne pas l’avoir signalé nulle-part. On se rabat sur le camping blindé et cher. Comme on est français et crevard, on râle et on essaye de négocier. Après tout, personne ne nous a dit que l’autre camping était fermé et on n’avait pas prévu de racker pour dormir cette nuit. Le gars nous autorise à camper gratos si on nettoie les chiottes. On peut reconnaître que c’est très bien joué de sa part. Du coup on paye pour aller poser la tente dans un endroit improbable, au milieu de plein d’autres tentes. Les uns sur les autres, une table pour 30 personnes, une douche qu’on utilisera même pas tellement y’a la queue, on adore. En plus, il se met à pleuvoir sur notre tente de location de merde.

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Voilà, je vous ai bien décrit notre état d’esprit à ce moment-là ? Vous voyez l’ambiance ? On avait envie de rentrer dès le lendemain. On voyait pas la rando comme ça. A vélo, on est habitué aux grands espaces, aux bivouacs de fou sans personne autour, à la nature rien que pour nous. Là, on a pris une claque. Y’a trop de monde ici, ça dénature tout.

Après une nuit à ruminer, on se lève tôt pour continuer tout de même cette rando. Fichtre, au prix de l’entrée du parc, faut pas gâcher !

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Et là, d’un coup, ça va mieux. On se retrouve seul sur le sentier, il fait beau et le vent terrible de la veille est tombé. On respire enfin et profitons à fond de ce parc.

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La marche est longue. Ophélie s’envole avec ses bâtons, elle avance vraiment bien, sans effort. Moi, avec mes pieds trop plats et mes tendons d’Achille trop courts, c’est carrément une marche forcée sur la fin. Mais ça en vaut la peine.

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des airs de Corse

des airs de Corse

On se pose au campement gratuit, en bord de torrent beaucoup plus sympa que la veille même si des blaireaux (français!!) viendront planter leur tente à 30 cm de la notre.

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Comme la veille, on est tout de même obligé de cuisiner dans un lieu désigné. Pas moyen de manger peinard près de la tente. Depuis qu’un Israélien, peu familier avec son réchaud, a mis le feu à 10 % du parc, les Rangers sont complètement paranos (ou antisémites).

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Le lendemain, on met le réveil à 5h. Avec le bruit du torrent, on n’entend rien et c’est Flo qui nous réveille à 6h. Nous arrivons à temps pour le lever de soleil. Ce matin encore, nous sommes seuls. Étonnant de voir si peu de randonneurs profiter des couleur de l’aube, c’est le meilleur moment.

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On se fait alors une marche de 6h pour atteindre un mirador et un cirque impressionnant.

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On redescend, récupérons nos sacs et enchaînons avec 2h30 exténuantes jusqu’au campement suivant.

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On est tous sur les rotules et, en plus de ça, nous sommes bien enrhumés Ophélie et moi. On fait comme le petit Poucet sur les chemins, sauf que c’est de la morve à la place des cailloux.

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Le lendemain, Ophélie est trop KO pour se lever et c’est seul que je pars voir un glacier. Il est 6h, il fait nuit et je suis le 1er sur le sentier. Tom & Flo partent 20 minutes plus tard.

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Après quelques minutes de marche à la lampe frontale, j’aperçois une lueur, un reflet dans les hauteurs. Je m’approche, ça se précise : 2 gros yeux rond qui me fixent à 60 mètres, disparaissent un instant dans un mouvement fluide et réapparaissent quelques mètres plus loin. Un puma !!

Il disparaît vite derrière une crête mais je commence à flipper un peu. Je sais qu’il n’y a quasiment aucune chance d’être attaqué mais tu penses à plein de trucs débiles quand t’es seul (et con) dans le noir. Alors je me mets à marcher couteau en main, scrutant les alentours et surtout derrière moi car j’ai le vent de face. C’est bien connu, les félins attaquent sous le vent pour pas qu’on les sente venir. Tu parles, avec mon rhume, il pouvait bien lâcher une caisse à 20 cm. En plus, avec mon t-shirt en laine merino, je dois sentir un peu le mouton, la victime facile et goûteuse.

Mais je prend confiance et j’ai un plan : s’il attaque, je coince rapidement ma gourde entre ces crocs, je le surine comme il faut, je le dépèce, je mange son cœur encore chaud, je garde le foie pour les sandwichs de midi, je fais des bottines fourrées pour Ophélie (comme celle de Pocahontas, elle va être dingue) et je me fait un collier de Rahan avec ses canines.

Mais il ne viendra pas finalement. Il a sûrement senti la bête féroce en moi. Ou alors c’était juste un bébé renard.

Bref, c’était le truc le mieux de cette ballade. Mieux que le glacier, mieux que les icebergs tout bleus et surtout mieux que mes pieds en charpie après ces 4 jours.

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On prend un bateau, un bus et nous voilà de retour à Puerto Natales. Douche, parrilla et gros dodo pendant 2 jours.

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Demain, on reprend les vélos ! C’est trop lent la marche, on préfère pédaler !

trop pratique le panier, j'peux y mettre ma poupée

trop pratique le panier, j’peux y mettre ma poupée

Transport Multimodal

  • 16/02/14 El Chalten – La Leona = 113 km
  • 17/02/14 La Leona – El Calafate = 64 km
  • 18/02/14 El Calafate = Reparation
  • 19/02/14 Glacier Perito Moreno = visite
  • 20/02/14 El Calafate – Puerto Natales = en bus
  • 21/02/14 Puerto Natales = préparation pour le trek

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D’El Chalten, c’est parti pour 2 jours dans la pampa. La pampa sympa avec rivière, lacs et montagnes en toiles de fond.

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On roule bien, c’est presque plat. Le 1er jour, au km 90, après 35 bornes avec un vent de fou dans le dos, le compteur affiche presque 29 km/h ! Celle-là, j’vais l’encadrer au-dessus de mon lit, entre mon diplôme de gynécologue et mon poster dédicacé d’Alan Théo.

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On voit beaucoup d’animaux : de beaux et fiers guanacos, un renard aux yeux bridés, des nandous, des tatous vivants et un mort, complètement éclaté mais j’ai pas eu envie de freiner pour prendre la photo choc.

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Ophélie ne l'a même pas vu

Ophélie ne l’a même pas vu

Cette pampa, elle est superbe avec la lumière du matin et du soir.

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La route est bordée de barrières, fatales à quelques guanacos. Dans le genre « pas de bras, pas de chocolat », ici on dit « si tu sautes pas assez haut, t’as bobo ».

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Ils doivent mettre du temps pour crever, pauvres bêtes. Pourquoi ces blaireaux d’Argentins mettent des barrières partout ? Et pourquoi du barbelé sur le haut alors que le reste est du simple fil de fer ?

Le Fitz Roy, toujours bien visible à plus de 130 km

Le Fitz Roy, toujours bien visible à plus de 130 km

Le 2eme jour, même topo, même décors. Au km 64, à 40 km de la ville, BOUMM !! Mon pneu arrière explose, la jante vient de rendre l’âme et ressemble à une boîte de conserve. J’avais senti le truc depuis la veille mais je pensais que ça tiendrait jusqu’à El Calafate. Dans Patagonie, y’a agonie, pour les vélos.

le frein a servi d'ouvre-boite, le temps que je m'arrête

le frein a servi d’ouvre-boite, le temps que je m’arrête. Coup de bol, le pneu n’a rien alors que la chambre à air est ouverte sur 20 centimètres

Ça ne nous embête pas tellement, ça arrive, c’est une pièce d’usure (21000 km). Mais on aurait aimé terminer cette étape sur nos vélos. El Calafate était notre destination finale à l’origine.

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Les si chaleureux argentins conduisant leur pick-up vides ou leurs camions de chantier vides nous font coucou sans s’arrêter. ‘sont sûrement pressés… on est dimanche pourtant. Mais au bout de 15 minutes, un bon gros camping-car chilien s’arrête. Le gars est gentil comme tout et harnache nos vélo à l’arrière.

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La route est bien naze, grosse ligne droite sans bas-côté le long d’une ligne électrique. Finalement, on est pas mal dans les fauteuils à siroter une bière.

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En arrivant à El Calafate, on aperçoit nos amis Tom et Flo sur leurs vélos. On les avait perdu 2 ou 3 semaines plus tôt sur la carretera . Eux aussi voient nos vélos sur le camping-car et décident de le suivre jusqu’à ce qu’on s’arrête. Le monde est petit ! Ils filent aujourd’hui direction Puerto Natales, ou nous nous retrouverons. On rencontre aussi 2 allemands qui nous connaissent : ce sont des amis de Daniel, le gars avec qui on avait passé 3 jours vers Villa Pehuenia, mi-décembre.

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L’après-midi et le lendemain sont consacrés à manger une parilla, faire changer ma jante, manger une autre parilla et prendre des billets pour aller au fameux Perito Moreno, pendant que ma jante est réparée et qu’on digère les parillas. Pas jojo El Calafate, une ville sans âme, c’est un peu le Juan-Les-Pins argentin : magasins de souvenir, resto, hôtels, casino et du touriste à gogo.

le cordero : c'est de l'agneau. J'en bave

le cordero : c’est de l’agneau. J’en bave

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Impressionnant ce glacier : plus de 50m de haut, 4 km de large et 14 km de profondeur. Il avance de 2 mètres par jour, des morceaux se détachant régulièrement dans un bruit de tonnerre.

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On avait peur de la foule mais il n’y a personne le matin, on est tranquille jusqu’à 12h. Ensuite, on aurait bien aimé rentrer mais notre bus n’était qu’à 16h. On s’est donc royalement fait chier pendant 3 longues heures, c’était horrible et il caillait sévère. 3 ou 4 heures sur place suffisent largement, c’est qu’un gros glaçon après tout, y’a peu de rebondissements finalement.

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Le lendemain, on prend un autre bus pour Puerto Natales, au Chili. On s’évite 3 jours de pampa ventée que beaucoup de cyclistes nous avaient déconseillé. On a moins la niaque qu’avant, j’veux bien le reconnaître. Mais d’un autre côté, ce gain de temps nous a permis d’aller randonner 4 jours dans le Torres Del Paine. A l’origine, on avait pas du tout prévu d’aller s’exploser les pieds, les chevilles, les mollets et les cervicales dans ce parc. Mais l’enthousiasme de Flo a été vraiment contagieux et nous avons décidé de les suivre. On consacre donc une journée à préparer ce trek : location de sac à dos et d’une paire de bâton pour Ophélie, ravitaillement pour 5 jours, location d’une tente compacte et plus légère que notre chapiteau 5 étoiles. On profite également d’un super magasin de vélo pour faire changer la jante arrière d’Ophélie, par prévoyance. C’est important de prendre soin de la jante féminine. Je change aussi ses câbles et gaines, surtout pour qu’elle arrête de geindre sur la route.

Puerto Natales, on y est bien

Puerto Natales, on y est bien

Voilà, on part donc pour 4 à 5 jours de rando à pied, en autonomie. La marche, c’est pas notre truc mais on voulait tester, surtout dans ce coin hyper réputé. Récit au prochain article.

Purée (c’est plus poli que « putain de merde »), ça devient n’importe quoi ce voyage à vélo : on prend des bus, un camping-car et on marche avec des sacs à dos. Et bientôt l’avion…