02/05/16 Kato Gatzea – après Glifa = 105 km / + 1080m
03/05/16 … – Bralos = 89 km / + 1100m
04/05/16 … – Delphes = 54 km / + 970m
05 & 06/05/16 Visite du Temple d’Apollon et farniente
C’est t’y pas tout choupinou comme titre ? Attendez la suite.
On part en pleine forme de Kato Gatzea. La veille, j’ai lubrifié les chaines et on a l’impression que ça roule tout seul.On longe la côte puis nous en éloignons pour voguer dans les oliviers en fleur. Trop choupinou.
Sur la route on croise plein de chats pas choupinou du tout, du genre la tête éclatée par un pare-choc. Du coup, on a composé une chanson, comme ça, à brûle-pourpoint, en pédalant gaiement. Je préviens, c’est du second degrés. Amis des chats, fuyez. Amis d’Hello Kitty… heu non rien, restez là.
Sur l’air du refrain de Qui saura de Mike Brant… 3…4…
Petit chat, petit chat, petit chaaaaaaat
t’étais beaaaau mais maintenant, tu es tout pla-a-at
Tu ne miauleras plus jamais,
car ta tête c’est du pâté
petit chat, petit chat, tout petit chat
On reprend
Petit chat, petit chat, petit chaaaaaaaat
fallait pas traverser devant une Pandaaa-a-a
Ton soyeux pelage blanc
est maint’nant tout plein de sang
petit chat, petit chat, pauvre petit chat
Tous en cœur
Gros matou, gros matou, gros maaaaaaatoouuu
bon chasseur, tu finis dans les égouts-ou-ou
tu n’attraperas plus de souris,
car t’as fini en charpie
beau matou, beau matou, un peu foufouuuuuu
Pour finir, on se lâche un peu
P’tit chaton, p’tit chaton, p’tit chaaatooonnn
Tu ne pourras plus jamais faire du ronrooon-on-on
Tu n’auras plus de caresses,
car ton foie sort par tes fesses
P’tit chaton, p’tit chaton, petit chatoooon
Et là, on se dit que y’a pas de justice. Pourquoi c’est pas les chiens qui se font avoir. On n’a jamais de soucis avec les chats.
Ainsi, on pédale avec cet air guilleret en tête. On croise nos 1er voyageurs, des français dont l’un est prof de Yoga. Ça a l’air d’être le bon plan pour voyager longtemps, c’est la 2eme fois qu’on en croise un. Mais, comme Ophélie me le rappelle gentiment : » Tu pourrais jamais faire prof de Yoga, avec le balais que t’as dans… » désolé, je suis obligé de censurer. Il ne faut pas que ce blog devienne un ramassis de gros mots. Bordel de merde.
Au km70, on a toujours la patate malgré le vent de face et attaquons une longue montée nous faisant basculer et redescendre sur le bord de mer via le jolie village de Glifa. On fait le plein d’eau et partons à la recherche du spot de bivouac parfait, le Saint Grââââl.
Évidemment, on trouve rien de folichon, il va être 19h et on est rincé. Mais, en haut d’une côte, alors que la pluie s’abat sur nous, la providence met sur notre route une chapelle. Alléluia !
On se met à l’abri sous le au-vent, il tombait à pic celui-là. Ophélie n’est pas du tout chaude pour dormir dans la chapelle, mais je le suis encore moins pour monter la tente sous la pluie. En plus ça caille.
Et c’est elle qui avait raison. On a passé une nuit horrible, dormant d’un œil. C’était trop glauque, on flippait au moindre bruit. Je ne sais pas de quoi on avait peur finalement :
– d’un prête psychopathe débarquant en pleine nuit ?
– que du sang se mette à couler des murs ?
– que des stigmates apparaissent sur nos mains et pieds ?
– qu’une armée de chaton débarque pour se venger de notre belle comptine ?
On se sent mieux sous la tente, c’est notre chez nous.
On reprend la route complètement vaseux. Au bout de 35km, on hésite même à se poser dans un camping. Mais on résiste et continuons. Au km 65, bien entamés, on se tape 2 heures de montée pour passer un col (sans panneau en haut, tristesse). Et en tout début de descente, on est récompensé par une Kantina (camion-frite). On goute enfin les pitas à 2 euros. C’est bon mais il en faut 2 chacun, minimum.
Une bonne descente et on se trouve un super bivouac dans un champs, pas loin d’un cimetière et de son précieux robinet. Comme y’a un peu trop de passage pour faire les bourrins en se lavant en petite tenue à ce dit robinet, on fait ça dans le champs, chacun sa technique :
– Ophélie en mode petit chat (pas ceux de la chanson) : sous la tente avec un peu d’eau dans la bassine et une petite serviette.
– Fred en mode homme des bois métrosexuel : la poche à eau (froide) suspendue à une branche d’arbre. Faut faire vite, c’est pas chaud 14°C avec du vent.
C’était le petit intermède « L’hygiène en bivouac ». Dans notre prochain numéro, vous découvrirez peut-être comment cautériser un hémorroïde avec un réchaud et beaucoup de sang-froid ou comment soigner un ongle incarné avec un Opinel sale, du gouda et une boussole.
Le lendemain matin, c’est reparti pour de la grimpette, encore et toujours. La route est superbe et fini en lacet comme j’aime.On se fait un casse-dalle express en haut et attaquons la descente vers Delphes.
Arrivé tout en bas, je me rend compte,au bord des larmes, que j’ai laissé ma gourde en haut. Ma belle gourde en inox !! Je suis dégouté, y’en aurait pour 4 ou 5 heures de vélo pour aller la rechercher. Ophélie me réconforte avec des » fallait vérifier quand t’es reparti » ou des « tu vois, tu fais jamais attention ». Heureusement qu’on croise un chien écrasé juste après pour me détendre. On attaque une dernière côte en plein cagnard (et sans eau pour le héro du jour) pour arriver au camping de Delphes. Superbe, avec piscine, mini-market et vue sur le Golf de Corinthe. Et encore mieux : un buffet à volonté pour le p’tit déjeuner à 6€. On l’a massacré, prenant 2 repas d’un coup à chaque fois.
On y reste 2 jours, le premier pour visiter le site de vieux cailloux et le deuxième pour transformer nos bouts de bois en un ensemble efficace de muscles, tendons et articulations communément appelé jambes.
Le site de vieux cailloux est le temple d’Apollon. On n’y connait rien à la mythologie mais il semble que c’était un Dieu devin qui communiquait ses oracles ici à Delphes. La Evelyne Dhelia locale. C’était bien avant Jésus, Mahomet, Charlemagne ou Skyppi le grand gourou de la pensée Richnou.
Beaucoup de touristes internationaux sur le site, ils viennent en bus d’Athènes. Ça me fait toujours bizarre cet afflux de gens appareil photo en bandoulière, dont on fait un peu parti, soyons honnêtes. Je suis sûr que la plupart n’en connait pas plus que nous sur la mythologie et ne sont là que parce que c’est dans le Lonely Planet, que c’est un truc « à faire ». Et ca se voit bien que les 3/4 n’écoutent même pas ce que raconte leur guide. Hop, 500 photos avec le Nikon de 8 kg et retour dans le bus pour aller faire la même chose sur l’Acropole d’Athènes.
De notre côté, on a trouvé le site très jolie de par les alentours et la vue sur la vallée. Et puis c’était sympa d’y arriver à vélo, surtout après tous ces cols.
La suite dans quelques jours avec un dernier bout de Grèce. Le 14 mai, on débarque en aux portes de l’Orient !