24/10/13 Potosi – Sucre = en bus
25/10/13 Sucre = visite et gavage
26/10/13 Sucre – Potosi = retour en bus
27/10/13 Potosi – Chaquilla = 74 km (D+ = 1220m)
28/10/13 Chaquilla – 17 km après Tica Tica = 72 km (D+ = 975m)
29/10/13 … – Uyuni !! = 69 km (D+ = 670m)
30/10/13 Uyuni = repos, blog, lessive, nettoyage des chaines
En voilà un titre qui envoie.
Sucre est, parait-il, une des plus belle ville d’Amérique du sud et vaudrait carrément le détour. On décide donc d’abandonner nos chers vélos à Potosi et d’aller y jeter un œil en bus.
4 heures de trajet avec une musique qui te donne envie d’être sourd nous amène à la capitale constitutionnelle de Bolivie. Il pleut comme lama qui pisse et les rues en pentes sont de véritables rivières. On enchaîne avec un mini-bus pour se rendre dans le centre et grâce à notre instinct de chasseur, on atterrit juste à l’entrée du marché central. Marché = bon manger local et pas cher.
On se tape un chorizo, une espèce de grosse merguez, avec patate, riz et salade. Avec Laurent, on a encore faim après ça alors on enchaîne avec un sorte de flan chocolat-vanille. En fait, on aura faim toute l’après-midi et on sera véritablement obligé de s’arrêter à une pâtisserie française. Comme j’arrive pas à choisir entre la mousse au chocolat et le cheesecake, je prends les 2.
Avant le dîner, on devra aussi se pendre un hot-dog. Le soir, on retourne au marché et on choisit l’assiette locale :
- steack
- œuf au plat
- saucisse
- frite
- riz
- banane frite
- oignon vinaigré
Ça nourrit son homme.
Bon, à part ça, on a quand même déambuler en ville. Églises, murs blancs, places arborées… ça sent bon le colonialisme. Il a l’air de faire bon vivre ici mais on ne voit pas en quoi cette ville est si formidable.
Le lendemain matin, nous allons visiter une usine à chapeau. C’est la famille en camping-car rencontrée à Copacabana qui nous l’avait vivement conseillé. Super visite, on voyage dans le temps. Beaucoup de travail manuel et la cadence est soutenue.
De plus, c’est très peu prisé des touristes donc ça ne ressemble pas à Disneyland. C’est étonnant de voir qu’à partir d’une même base en laine, ils fabriquent des chapeaux de toutes formes.
3000 chapeaux par jour, pour pratiquement toute l’Amérique du sud.
A la fin, on passe par la boutique et on se retient de pas partir avec un chapeau de cowboy.
Ensuite, on va au marché Campesino : produits frais et nourriture (on craquera évidemment pour un sandwich au chorizo), puis le marché Negro : vêtement, textile ; on s’attendait à des trucs un peu traditionnel mais il n’y a que du faux Nike, du faux Adidas et des costards pire que chez Vétimarché.
Il est maintenant 12h et on a les crocs.

Ce taxi a connu une première vie en Inde. En arrivant ici, ils ont juste bougé le poste de conduite à gauche…
On va dans un p’tit resto français qu’on avait repéré hier. A la base, on y allait pour un sandwich rillettes ou saucisson-beurre. Au final, on reste plus de 3 heures. Christian, le sympathique taulier, est un pur titi parisien. Il a un avis sur tout et surtout un avis. Ainsi, entre le pastis, l’assiette de charcuterie, la bouteille de rouge, la tarte aux poireaux et la tartiflette, on apprend plein de chose sur la Bolivie, pays loin d’être si pauvre.
En sortant, on remballe nos projets de visite du cimetière, des églises jésuites et de balade au Recolta. De toute façon, on ne sait même pas ce que c’est un jésuite et une église fera jamais le poids face à du pâté… et puis il pleut à nouveau. On fonce à l’hôtel piquer un roupillon.
Plus tard, au bureau de poste, on tombera à nouveau par hasard sur Solène. Rendez-vous est pris pour le soir pour… une vrai bonne crêpe dans la pâtisserie française.
On aura profité de Sucre à notre façon et c’était vraiment pas mal.
Le lendemain, après un léger p’tit dej’ au mercado centrale, il est temps de retourner à Potosi. Cette fois, on a le droit à un bon gros bus, bien confortable. On se dit que ça va être peinard et qu’on mettra que 3 heures. Non seulement il fait du 20 à l’heure mais en plus le chauffeur a la délicatesse de nous diffuser des imitations de Karaté Kid avec les enceintes qui saturent. Avec Ophélie, on se branche au MP3 pour se délecter de trucs plus raffinés comme Céline Dion, Michel Sardou ou les Spice Girl. Anne et Laurent subiront les films tout le trajet, se retenant de mettre un high kick au chauffeur en sortant.
L’après-midi est consacrée à faire les courses pour les 3 jours à venir et à aller chez le coiffeur pour Laurent et moi. La barbe, c’est bien sympa pour protéger du soleil et avoir un look baroudeur mais ça commence à gêner.
On s’est bien marré pour expliquer au gars comment me faire un Mohawk. Mais il a fini par comprendre en me montrant des photos, comme on fait avec les enfants. Et il a bien rigolé à me tondre comme un mouton, ils font jamais ça ici.
Le 27, enfin, on reprend les vélos. Encore une fois, on a une grosse envie de bouffer du kilomètre et on est bien content de quitter la ville. Mes sacoches sont bien remplies :
- 6 litres d’eau
- 12 bananes
- 4 kiwis
- 1 kg de pâte
- sardines en boîte
- corned-beef
- 13 petits pain
- confiture
- miel
- thon en boîte
- beurre
- sucre
- 500 g de cheddar
- 10 œufs
- 2 poivrons et 1 oignon
Avec les 8 paquets de nouilles chinoises et l’avoine que trimballe Ophélie, on est largement autonome pour les 3 étapes pour rejoindre Uyuni, et on aura du rab.
On commence par 43 km de montée et plus de 1000m de dénivelé. Après ces 4 jours de tourisme, on a les jambes en coton mais on grimpe facilement finalement. On avait regardé le profil sur Openrunner : au bout de 45 km de côte, on était censé avoir 50 km de descente.Mais ça se passe pas du tout comme ça.
On joue aux montagnes russes et la dernière côte est vraiment méchante. On finit l’étape sous la pluie, dans un décor de fin du monde, superbe.
A Chaquilla, on fait le plein d’eau et on plante les tentes à la sortie du village, à l’abris d’un vent qui tombera dès le dernier piquet enfoncé. Au menu du soir, une délicieuse omelette aux légumes et au fromage et un paquet de nouilles chinoises.
Les 2 jours qu suivent sont fantastiques. On évolue dans un paysage changeant tous les 10 km. On voit des lamas, des chèvres, des vigognes par douzaines, un tatou tout plat et nos 1ers flamants roses.
Nous sommes seuls sur la route et bien que dur physiquement, on ne voudrait être nulle part ailleurs. Sauf Anne peut-être qui sature de cette sécheresse et qui ne rêve que de verdure.
Le soir, on se fait un bivouac de rêve au bord d’un rio asséché. Pour la 1ere fois depuis très longtemps, on trouvera un coin d’herbe. De loin ça avait l’air sympa mais c’est une herbe hyper dure que seul les lamas peuvent avaler. Ça doit leur paraître tendre à côté des acacias.
Le dernier jour, on traverse un grand plateau pleins de vigognes. Ça fait du bien 25km de plat.
On enchaîne une longue côte, une longue descente qu’était pas sur Openrunner !!, puis encore une belle côte qui nous amène enfin au dessus d’Uyuni. On aperçoit pour la 1ere fois le salar, cette mer de sel immense, LE passage obligé de notre voyage, LE point de mire depuis qu’on est parti de Cuzco.
C’est vraiment l’endroit ou j’avais le plus envie de rouler depuis la lecture du livre de Matthieu Monceau (les connaisseurs sauront de qui je parle).
C’est plein d’allégresse que nous descendons vers cette ville étrange, posée au milieu de rien. Un Las Vegas du pauvre, sans les casinos ni les fontaines.
Comme souvent, le bitume s’arrête à l’entrée de la ville, on se demande tout le temps pourquoi. On se trouve un hôtel charmant avec, luxe suprême, une table et, non pas une mais deux chaises !
Un banana-split plus tard, on va se rancarder sur les rando 4×4 dans le Sud Lipez.
Ouais, le Sud Lipez, le gros morceau pour les cyclovoyageurs. On s’est beaucoup renseigné, beaucoup réfléchi et on a pris la décision de ne pas le faire. Évidemment, un truc de bourrin comme ça, j’étais super chaud pour le faire mais Ophélie ne se sent pas la force de traverser ce désert de 400 km, entre 4000 et plus de 5000m, avec de l’eau tout les 2 jours, des passages ou il faut pousser et un vent de malade. On voyage à 2, tout les avantages que ça apporte valent bien quelques compromis.
On va donc visiter les lagunes en 4×4. Avec Laurent et Anne, on a du prendre un tour privé sur 2 jours car on ne veut pas visiter le salar. Celui-là, on va le traverser à vélo sur 2 jours donc hors de question de le voir avant du haut d’un 4×4.
Donc, voilà, demain nous partons pour 2 jours sur les pistes, entre lagunes, geysers et déserts de sable.
Après, pas de traversée de Sud Lipez donc mais un programme engagé avec en bouquet final le Paso Jama… à suivre.
On adore rouler en Bolivie et on a un itinéraire d’enfer pour la suite. Les US, qu’on avait quitté avec beaucoup de nostalgie, sont maintenant bien derrière nous et nos pieds, toujours bien devant.
Coucou. J’adore lire votre résumé et je voyage avec vous. En France et je dirais même à Bordeaux, les lamas se déplacent en métro.
http://www.sudouest.fr/2013/10/31/ivres-ils-volent-un-lama-et-lui-font-prendre-le-tramway-a-bordeaux-1216477-2780.php.
Excellent !
Si je n’avais qu’un commentaire a faire, je dirais « chapeau, les photos ! » hi hi. Non, vraiment, je trouve superbes celles de l’usine et des travailleurs, surtout celles en noir et blanc. Et en general, bien sur : ce blog ne serait pas si fascinant si toutes ces photos étaient des photos médiocres (attention aux chevilles qui enflent 😉 )
Je m’assurerai aussi qu’Alan voie la photo des fils electriques, ca le fait toujours marrer … et frissonner, vu son boulot. Il a bien apprécié celles des douches « a électrocution » !
Il est lyonnais, Christian ? Quelle belle assiette de charcuterie…
Sympa de vous voir si fringants, les yeux grands ouverts, les pieds bien devant !
Ah ah, Laurent (notre ami tandemiste) est électricien et se marre bien en voyant le bordel de fil ici !
Christian est parisien pure souche, il fait lui-même pâte et rillettes. Rendons-lui grace
8000 ! Bravo. Et le cumul de dénivelée, vous l’avez ?
Vous avez monté combien de fois l’Everest ?
Et les vélos, comment ont-ils supporté ces 8000 kms chargés comme des mules ?
Merci pour ces photos reportages que je prends plaisir à lire regarder.
Cordialement,
Fred
65000 m de D+ jusqu’à maintenant
Aucuns soucis sur les vélos. Lourd mais solide et fiable après plus de 15000 km. Tout est d’origine sauf la transmission et les patins de frein !
Merci de nous suivre !
Bravo, beau reportage comme d’hab ! Mais au fait, vous préférez manger un tatou tout plat ou bien boire du pipi de Lama ? (J’en dors plus…).
Joker, on préfère la suie de gasoil coulant de la casserole dans le café du matin. C’est du vécu…
Curieux de trouver des français au bout du monde….c’est sympa….J’adore les photos en noir et blanc elles sont superbe.
En effet, une petite communauté française à Sucre. Et à Uyuni les 3/4 des touristes sont français
Tjrs aussi maginfiques les enfants !!!! Vous nous en mettez plein les yeux 🙂
Merci merci
La grande Classe ! toujours un bonheur de vous lire. Un petit tour de 4×4 c’est pas honteux vu ce que vous avez bouffer comme kilomètre… Magnifiques photos.
O’brother hier soir, j’ai pensé à vous avec l’écureuil à la broche…
J’adore ce film !
Merci