- 23/05/15 Dinar – Akkecilli = 86 km / + 780m
- 24/05/16 … – Egirdir = 39 km / + 500m
- 25/05/16 … – Bekegiz = 104 km / +830m
- 26/05/16 … – Kurucaova = 48 km / +470m
- 27/05/16 … – Beysehir = 44 km /+300m
Ophélie trouve ce titre tout pourri mais ça fait une rime magnifique et je sais que ça touchera les plus poètes d’entre vous.
Passons au récit des ces derniers jours. Mais avant, j’aimerais prévenir ceux qui nous lisent dans le RER ou dans leur bureau sans fenêtre, les doigts sur Alt+Tab au cas ou un maton patron entre par surprise : ATTENTION ! LES PAYSAGES ET LES PHOTOS VONT VOUS FAIRE MAL ! Ça va piquer les yeux, c’est du très très lourd. On n’avait pas vu du paysage beaugosse comme ça depuis la Patagonie.
On part donc de Dinar après une journée de repos total en mode loukoum sur le lit, ne sortant qu’une fois pour acheter à manger et mettre ensuite des miettes partout dans la chambre d’hôtel. Il fait gris, le vent souffle et le thermomètre ne dépassera pas 12°C, ce qui est vraiment pas mal pour pédaler.
On grimpe à 1200m vent de face pour l’échauffement puis descendons dans une belle vallée vent dans le dos, comme des balles. Une autre montée et on arrive au pays des cerisiers, 40 km dans des champs à perte de vue.
Le lac d’Egirdir se profile déjà, l’étape nous a paru courte et facile et, pour une fois, on trouve un coin de bivouac facilement. Au bord du lac avec une lumière incroyable avant de se coucher.
Seul bémol, un gars avec un strabisme impressionnant viendra garer sa Renault 18 pas loin. Il vient nous voir, nous regarde monter la tente et remonte dans sa voiture faire je-ne-sais-quoi, à vous d’imaginer. Un autre gars vient, en Renault 18 également, ça doit être le club du coin : The Egirdir’s Hell’s Angel Renault 18 Tribute Gangsta Club. Des passionnés. Ils finissent pas partir, Ophélie leur a fait son regard en coin fatal qui veut dire « cassez-vous, j’veux dormir ».
Le lendemain, on roule peinard sur une route de rêve. Les photos parlent d’elles-même. Lac turquoise à 800m d’altitude, route pour nous et sommets enneigés au fond.
On arrive à 12h à Egirdir et trouvons une pension. On consacre l’après-midi à faire des trucs affreux sur l’ordinateur : le point sur les visas, remplir un formulaire qui me rend dingue pour le visa Iranien, faire un planning… Seul moment sympa : mater les commentaires du dernier article, celui avec l’hôpital et le kangal. Au top les followers.
On repart ensuite en direction du 2eme lac à 1100m d’altitude. On pensait rouler tranquille, faire 60 km, 70 maxi et se poser en bivouac. Mais « la malédiction du spot introuvable » a encore frappé. Alors qu’on avait fait une super étape vent dans le dos, moitié le long du lac d’Egirdir, moitié dans une belle campagne vallonnée, on débouche sur une plaine ou il n’y a aucun endroit pour poser la tente. Surtout que le vent souffle très fort et qu’il nous faut un abris.
On tente notre chance dans une station service, une astuce de cyclo. Les mecs nous disent qu’on peut pas, que y’a des gars bourrés qui viennent le soir et qu’ils tirent sur les gens. Ok… On n’a pas demandé s’ils venaient en Renault 18.
Alors on repart et on traverse des villages ou chaque cm² plat est cultivé. A la sortie de l’un d’eux, on demande à un berger si on peut poser la tente dans son près, un vrai green de golf. « Non, allez plus loin » qu’il nous dit. Bon, c’est pas aujourd’hui qu’on va profiter de l’accueil Turc. Ophélie, par dépit, enlèvera même le drapeau turc qu’on nous avait offert à Baklan. Peut-être que drapeau turc = Erdogan, et on peut pas dire qu’ils l’aiment beaucoup ici. Mais comme nous dira un cyclo croisé quelques jours plus tard « Tout le monde dit détester Erdogan, mais ils sont quand même plus de 50% à avoir voté pour lui ». C’est un peu la même histoire dans tout les pays, y’en a même un ou des Présidents se font élire avec des, ne rigolez pas c’est vrai, « Travailler plus pour gagner plus » ou « Le changement c’est maintenant ».

Je vous autorise à la mettre en fond d’écran de votre PC. Ou même de l’imprimer en poster et la mettre dans votre salon. Je viendrais la dédicacer avec du cambouis
Et c’est vrai que ça se passera mieux ensuite sans ces foutus drapeaux.
Bref, ou en étions-nous ? Ah oui, galère de bivouac. On continue donc et on se tape une côte à 12% au km 98. On la grimpe au moral mais ça fera du bien aux cuisses finalement. En haut, on aperçoit déjà le lac de Beysehir, c’est güzel (beau). On se trouve enfin un spot.
Tout devient serein à ce moment là : le vent tombe, on se boit une tisane au bord de notre champs de pavot en regardant des cigognes passer. Ensuite, on se tape une méga omelette fromage + imitation de chorizo. C’est bien sympa la sérénité mais y’a faim.
Le lendemain, nous entrons dans un parc naturel et longeons à nouveau un lac de toute beaaaauuuuté. Superbe. C’est le plus grand lac d’eau douce de Turquie. C’est resté sauvage, pas de tourisme, ni de vendeurs de churros, ni de villas.
Comme on a enlevé les drapeaux, on nous invite à boire le thé dans une station service, en attendant la fin d’une averse. Puis un épicier nous met une table à disposition pour manger en regardant les infos. Ça parle du PKK, de Daesh et autre joyeusetés. Il nous explique que ces gars-là ne sont pas des musulmans.
Avant, c’est aussi des paysans qui nous ont invité pour le çai : Yusuf et son pote. Ils vivent là 9 mois par ans pour faire pousser du blé et s’occuper de leurs quelques vaches. On va se mettre au chaud dans leur tente. De l’extérieur, on dirait un abri pour réfugié mais en fait, il y a une vrai structure en métal avec des panneaux d’agglo et un beau poêle à bois. C’est très douillet. Son pote est à la retraite, ancien fonctionnaire des impôts, il touche 500 € par mois. Ce qui explique pourquoi il continue à élever des vaches.
Yusuf a un harpon, des palmes, un masque et une combinaison. J’ai été assez con pour pas oser lui demander de me prêter tout ça et me taper une partie de chasse. On aurait pu rester 3 jours en immersion chez eux, ils étaient vraiment sympas. Mais l’appel de la route, l’appel de la route…
En milieu d’après-midi, on se trouve un spot de fou. L’eau du lac est étonnamment bonne et la pluie, si elle nous enquiquine un peu, apportera au paysage son plus beau cadeau.
Au matin, on se lève tôt et profitons encore de cette belle route. On vise une ville, pas loin, et espérons follement :
- être accueilli
- par des gens ayant une piscine et un lave-linge
- dont le père est chauffeur de bus et va à Aksaray le lendemain
- dont un oncle travaille à l’ambassade du Turkmenistan et peut nous avoir ces 2 putain de visas
- dont la sœur est masseuse professionnelle

1er cycliste croisé en Turquie : Mustafa-les-bons-tuyaux
Quelques coup de pédales et nous sommes donc à Beysehir, très jolie bled, pour une fois qu’on aime un bled. Ça se passe pas comme espéré alors on va dans une pension, lavons nos t-shirt dans l’évier et achetons nos billets de bus pour aller à Aksaray et aux portes de la Cappadocce le lendemain, s’épargnant 3 jours de vélo dans la pampa. Faut toujours qu’on se justifie quand un prend le bus, c’est un truc qu’on n’assume pas encore.
Le soir, on goute pour la 1ere fois un gozleme, une sorte de crêpe/galette avec du fromage et des épinards. Ça coute pas grand chose et encore moins vu qu’un gars nous l’offre. Ensuite, on s’enfile un döner kebab, faut pas déconner.
A+ dans l’bus
Merci pour le soleil et les photos,
Les chiens ont disparu semble t il ?
Visiblement vous avez l’air d’être seuls sur cet itinéraire 🚴🏻🚴🏻
yes, y’avait personne sur cette route
Étape bucolique avec les paysans accueillants
Bonne route
De chouettes paysages en effet. Par contre nous faire croire que vous avez passez la nuit près d’un champ de graines pour pain spéciaux alors qu’on voit bien Ophélie essayer de refourguer une tablette de pavots compresser à un type lors d’un pique nique improviser, faut pas nous prendre pour des neuneus les pédaleux.
Bon peut être que c’est juste pour la tisane qui vous donne du peps afin de pédaler sur les nombreuses pistes bien poussiéreuses qui vous attendent.
Alors merci à vous pour nous faire encore rêver avec d’aussi belles images.
rien ne t’échappes !
Ravie de vous lire surtout l’article précédent qui m’a beaucoup fait rire et rassuré! Merci pour ces magnifiques images et commentaires dans ton style si sympa!
A plus
Comment arrivez vous à communiquer avec tous les gens que vous croisez? Ca m’intrigue!!! Ophelie, j ai fini ma combinaison pantalon!!! Je vais tenter de faire une photo et te l’envoyer! Ici, le temps est pourri,il pleut , pleut et repleut… C’est juste l’automne en juin. L’année scolaire est sur la dernière ligne droite avec son lot de cadeaux de fete des mères et celle des pères!! Gros bisous à vous deux
Claire
On a un guide de conversation, ça aide. Et puis on finit par apprendre qques mots petit à petit.
On attend la photo de la combinaison !
c est beau , c est superbe, c est magnifique ! quel régal !!
quand vous êtes dans le bus , ils sont où vos vélos ?
bonne et belle route !
On essaye de les mettre en soute. Ici, c’est pas la Bolivie, ils veulent pas les mettre sur le toit
Alors là, moi je dis chapeau !! Deux mois, ils ont tenu deux mois entiers avant de caser les 60kg de vélos et bagages dans la soute d’un bus. Enfin, on retrouve nos bons vieux Panardos. Piouffff … ça va mieux
En tout cas, les photos sont vraiment très belles, la lumière est vraiment d’enfer.
Continuez à prendre soin de vous les p’tits loups.
ps : effectivement c’est pourri comme titre
Bien joué l’ainée. Guettez le blog pendant 2 mois et ressortir le vieux dossier bus, chapeau.
On a bien rigolé
c’est vraiment magnifique ! et rappelez-vous d’éviter les drapeaux, ça peut aussi servir plus tard…. 😉 .. dans le bazar ambiant, la Suisse s’en sort plutôt bien généralement !
Continuez à nous faire rêver souvent et à nous faire rire surtout !
Caraï ! Béa m’a coiffé au poteau ! Mais bon, je le dis quand même… :
…BUS…
Ahahahahahahaha !
C’est bon de rire !
y’en a pas un pour rattraper l’autre…
Mais,nous, on ne fait pas du stop dès qu’il y 3km/h de vent, nous. Et on perd pas nos mousses de siège, nous
Ahahahahahaha !
Benoit t’envie ce titre à l’harmonie mélodique parfaitement maîtrisée ! on attend donc avec impatience le titre de votre escapade dans la love valley 😉
Donc Benoit est un poète. Je m’en doutais à sa façon de s’habiller, c’est un gars bien.
Je suis d’ac!!! De lac en lac ça claque!!! Idéal pour un bon coin de bivouac avant de repartir à l’attaque!!!
Oh merde je suis contaminé!!! Lol
Très belle étape!!! 😉
Bravo ! ça c’est du commentaire au tac au tac
Vous nous en mettez plein les yeux !!!
C’est magnifique !!!
Gros bisous
Sympa les paysages !!
Par sécurité peut-être acheter une carte de soutien à l’amicale des renault 18…
Superbes paysages, j’ai fait un court-circuit sur mon pc à force de baver…..
Ifir
On va se faire tatouer R18 forever sur les mollets
Oh ben dis dont, y’avait beaucoup de canard là haut ! z’avez pu en faire frire deux sous le lit ? Et pis ce décor me parait trop merveilleux pour être vrai, allez, retirer les posters de derrière les vélos !
Z’avez bien fait de prendre le bus, parce que vous êtes pas arrivé là ! Dois-je vous rappeler qu’on est déjà en octobre ?