Les Pieds au Japon – premiers pas

 

J 365 à 374 / Shanghai – Osaka – île de Shikoku

  • du 04 au 06/04 Shanghai – Osaka = 48h de bateau + 70 km à vélo
  • du 06 au 11/04 Osaka = chez Emi & Koji
  • 12/04/17 Osaka – Tokushima (Shikoku) = 76 km

 

On part tranquillement de notre hôtel à Shanghai, les sacoches débordant de bouffe. L’excuse est que c’est plus cher au Japon mais la vérité, c’est que ça nous rassure d’avoir plein de cochonneries d’avance. Instinct de survie.

L’embarquement dans le ferry se passe sans accroc, le personnel japonais est aux petits soins et nous donne déjà un aperçu de leur savoir-vivre. Dans la salle d’attente, avant de monter à bord, on voit arriver un couple : dreadlocks, sweat à capuche, piercings et tatouages. Ouais, un peu comme des punks à chien mais sans chien ni 8-6. Donc juste des punks. JD et Hélène, français, anarchistes, saisonniers ayant passé pas mal d’année en camion, passionnants. J’adore ces gens qui n’ont pas hésité à vivre autrement, loin du conformisme et de la normalité, qui sont très épanouis et ont la tête sur les épaules malgré leur apparence, ou plutôt malgré les clichés et les idées reçu à la con liés à leur apparence. On sympathise tout de suite et parlons de nos voyages, ils sont sur la route depuis 18 mois pour un périple de 3 ans au total, ils font du stop, espèrent choper un cargo ou un voilier pour rejoindre les Amériques, essayant d’éviter l’avion au maximum. Hélène trimballe un accordéon et JD une guitare, ils forment le Trop Super Orchestra.

L’ancien groupe de JD s’appelle Un doigt dans ta sœur, j’adhère tout de suite mais ils n’avaient aucune chance de passer chez Drucker ou à la fête de la musique de Senlis (entre les chanteurs grégoriens et la chorale hitlerienne des petits catholiques blonds aux yeux bleus).

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Nous sommes seulement une douzaine de passager sur une capacité de plus de 200, autant que le personnel de bord. Génial, on est comme à la maison avec une cabine de 4 et un mini-salon rien que pour nous 2. JD et Hélène ont celle d’à côté, donc tout s’enchaîne et on se retrouve très vite autour du rosé et des cacahuètes pour fêter nos 1 an de voyage.

La traversée dure 48h mais on serait bien resté le double tellement c’était relax et les matelas confortables. Entre 2 repas et la sieste, on fait des mots fléchés, on bouquine et on mate un chef-d’œuvre de Luc Besson sur la teloche de la réception : Banlieue 13. On peut bien se foutre des films de Jacky Chan après ça mais ça faisait du bien de voir un truc en français.

A l’arrivée, on a le droit à une fouille intégrale des sacoches. Les douaniers japonais sont adorables, ils demandent s’ils peuvent ouvrir ça et regarder là et veulent ensuite ranger eux-même ce qu’ils ont inspecter. L’un d’eux me demande s’il peut me fouiller et n’arrête pas de s’excuser en faisant des courbettes. Il veut voir dans mes chaussures (bonne chance) et me propose des pantoufles en attendant (10 secondes). Et après on papote sur le voyage pendant que JD et Hélène ont le droit a une fouille poussée dans une autre pièce. Forcément, quand tu dis tatouages, dreadlocks et piercing, tu penses cocaïne et marijuana. La guitare passe même au rayon X.

On dit au revoir à nos nouveaux amis et partons pour une grosse mission VISA RUSSE. Ils est 10h30, nous sommes au sud d’Osaka, le consulat est au nord à 32 km, on n’est pas du tout motivé, Ophélie à la morve au nez mais faut déposer le dossier au plus vite.

Rouler dans une grande ville ici n’est pas du tout aussi agréable qu’en Chine : les voies sont plus étroites, il y a plus de voiture et les pistes cyclables, bien que très nombreuses, sont sur de larges trottoirs, donc pas hyper roulantes. Bon, on fait avec, on roule finalement sur la route, mais le truc affreux, c’est les feux rouges : tout les 300 à 500 mètres, on démarre, on stoppe, on démarre, on stoppe… pénible sur un vélo chargé. On a fait le calcul que sur les 67 km parcouru ce jour-là, on s’est tapé pas moins de 150 feux rouges, et 2 ou 3 averses dégueulasses.

Les japonais montrent une patience inébranlable et s’arrêtent à chaque fois, que ça soit au volant d’une voiture, à pied ou à vélo. Nous on feinte un peu en montant sur le trottoir quand le feu est rouge. On se dit que c’est moins grave de griller un feu rouge piéton.

On imagine un automobiliste parisien dans de telles conditions, le gars déjà un peu en permanence sur les nerfs à la base parce que bon, il habite Paris dans un 30m2 à 1000 € par mois dans un quartier de merde qui sent le Big Mac et les pots d’échappement, et qu’il a payé son café 2€ et que le PSG a pris une branlée la veille. Ah non, pardon, cette dernière remarque n’est plus valable depuis quelques années. Donc disons que le gars est pour l’OM.

Bref le mec est dans sa voiture, il écoute Jean-Jacques Bourdin, il est bien vénère et vl’à qu’il est télé-transporté à Osaka et qu’il se tape ces putains de feux rouges tout les 500m pendant 30 km.

Je crois qu’il commence à fredonner Elona Gay au bout de 2 minutes et qu’il ne s’en passera pas 10 avant qu’il pense sérieusement à Elona Gay, YAAAAAA !!!!maxresdefault

Dans tout ça, on découvre quand même un peu le Japon. C’est propre, carré, neuf, c’est plein de petites voitures, c’est calme, organisé, c’est poli, précis, radioactif, moderne et traditionnel à la fois, c’est gentil, plein de cerisiers en fleur, c’est le summum du civisme. A l’heure où je tape ces lignes, ça fait 10 jours qu’on est dans le pays et on a entendu un seul coup de klaxon, un truc tout mignon qui sortait d’un camion nous remerciant de l’avoir laissé passer.

Le Japon ressemble pas mal à l’image qu’on en avait : celles des mangas, Nicky Larsson, Ranma 1/2, Saylor Moon, Olive & Tom, Juliette je t’aime, Jeanne et Serge, Lucie amour et rock’n’roll, Cat’s Eyes…

Merci le Club Dorothée.

Aucune ressemblance avec Ken le survivant en revanche. Quel dommage, moi qui rêvait d’apprendre le secret des points de pression qui font exploser des têtes.

On croise énormément de vélos, ça fait plaisir. Des vélos comme j’aime, utilitaires : pour aller bosser, pour faire les courses et pour emmener les mioches à l’école.

On croise aussi beaucoup de travailleurs : costumes et mines sombres, attaché-case, chaussures propres, bienvenu à Gattaca. On sent les mecs qui vont s’éclater dans des bureaux open-space, sur des chantiers Kaysen, à pondre des nouvelles normes qualité qui feront chier tout le monde en France, à faire des super graphiques et des réunions où faut être très très sérieux et dire oui à son boss.

Les japonais sont consciencieux et donnent de l’importance à chaque gestes, ça se vérifiera partout : du gars qui balaie le trottoir au chauffeur de bus en passant par la caissière du Mc Do (oui, on a craqué une fois, ça ne se reproduira plus. On avait vraiment trop la dalle).

On arrive bien entamé au consulat russe, on a à moitié la crève depuis le train pour Shanghai, sûrement la grippe ferroviaire qui nous avait déjà frappé quand on l’avait pris pour Chengdu . Le consulat, je vais vous le faire en chanson. Alice m’a dit un jour que la chanson du ptit chat était mon tube. Mais je ne veux pas être l’homme d’un tube, je ne veux pas être la Cindy Sanders du voyage à vélo. Donc :

*** Sur l’air de l’agence tout risque ***

Agence-tous-risques_width1024

Le visa ruuuusse, c’est vraiment

un truc relou, mais moins qu’en Iraaan

Les documeeeents, tous payants

Et un planniiing, obligatoirement

Le consulaaaat , comme au KGB

2 m carrééééé, une porte blindée

La secrétaiiiire, le store baissé

Et le consuuuul, l’air très énervé

Les joues tavelées, le costard Aldiii

Il perd patience, face à une Barbie

Des formulaires, elle remplit

Mais elle se gourre, elle a 2 d’QI

Notre tour vieeent, finalement

Et rien ne manque, ouf de soulagement

A dans 5 jours, m’sieur l’consul

Si pas d’visa, j’te jure que j’t’enc…

Les Panardos, c’est vraiment

Trop des bogosses, au pays du levant

C’putain d’visa, ils l’ont eu

Sans avoir eu, à défoncer un c..

Dernier visa, du voyaaaage

Jusqu’au retour, au pays du fromaaage

J’ai ajouté ce dernier couplet pour pas finir sur une note vulgaire (la sodomisation d’un haut fonctionnaire russe)

On quitte le Kremlin pour retourner dans Osaka et on se retape les 32 km d’agglomération pour retourner au sud. Feux rouges, quartiers de luxe, feux rouge, légère averse, feux rouges, ville-ville-ville, feux rouges, quartiers d’habitations, feux rouges. Osaka est la 3eme ville du pays avec 2,6 millions d’habitants, la densité de population est forte, les gens vivent les uns sur les autres comme dans une ruche et seul leur civisme peut en faire un endroit facilement vivable.

On arrive crevé chez notre hôte warmshower, à 10 km du débarcadère du ferry de ce matin, le hasard est taquin. La vache, je sais pas du tout comment on aurait fait sans un GPS ou maps me. C’est sûrement un japonais qui a inventé le GPS, le gars en avait marre de plus retrouver son logement le soir (après 14 petites heures de travail en open-space).IMG_2218

Jolie maison semi-traditionnelle avec un beau jardinet orné de pierres et de pins soigneusement taillés dégageant beaucoup de zénitude. Emi, anglophone, nous accueille avec beaucoup de chaleur et d’enthousiasme avant de nous installer dans une pièce de manga : futons posés sur un tatami, cloisons coulissantes en papier, aucun meuble. On va être super bien !!IMG_2195

Elle et son mari Koji, plein d’humour, ont voyagé pendant 3 ans et demi à vélo autour du monde à la fin des années 90. On regarde les dessins d’Emi, quelques photo de voyage, on papote beaucoup autour d’un thé, puis d’une bière. Emi s’y connait bien en hydratation, on boira 3 fois du vin ensemble. Kanpai !

Ils ont maintenant 2 enfants : Iki et Mikuni, 12 et 9 ans.

Récapitulons : Emi, Koji, Iki et Mikuni. Ouais, on dirait les Teletubbies, c’est trognon.

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Emi accepte qu’on reste 6 nuits chez elle. Pour la remercier (en nous faisant plaisir), on fera plusieurs fois à manger : crumble, mousse au chocolat, crêpes, pan-cake, spaghettis aux boulettes de viande, re-mousse au chocolat. Ça fait un carton à chaque fois. Pour les autres repas, c’est Emi qui nous gâte avec sa cuisine familiale : nouilles sautées, takoyaki, hot pot, riz… tout est bon, évidemment. Quel accueil.

Au bout de quelques jours, d’autres cyclos se joignent à nous : Andreas, suisse ayant côtoyé JD et Hélène à plusieurs reprises, puis Nick, anglais, avec qui on avait mangé un hamburger à Chengdu, il y a 6 mois. Le monde est petit, une fois de plus.

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Osaka est bien placée et nous aurions eu le temps d’aller visiter Kobe et Kyoto à la journée mais on a eu une flemme terrible, Ophélie était enrhumée, moi mal à la gorge et il faisait un temps affreux, du genre à mettre un bonnet, même à l’intérieur car les vrais maisons japonaises ne sont pas chauffées (seulement à la cuisine/salle à manger chez Emi). Alors on s’est roulé dans la sédentarité et les couettes de nos futons, savourant le quotidien d’une famille japonaise. Et les chiottes japonaises aussi, mais ça mérite un article à part.

Ophélie – le 06/04/17 – 13h37 – sortant d’un 7-Eleven :  » Le p’tit jet dans le cul, c’est trop bien ! »

Et puis Kobe, j’en avais beaucoup moins envie depuis que j’ai appris qu’un steak du fameux bœuf coûte entre 50 et 200 $.


LE JAPON, C’EST CHER SA MERE, NON ?

Les prix, parlons-en un peu car le Japon a la réputation d’être un pays extrêmement dispendieux. Pas tant que ça en fait. On fera certainement un petit comparatif mais je dirais que la nourriture est environ 20% à 30% plus cher en général. La viande et le poisson sont moins chers, c’est au niveau des fruits et légumes que ça fait mal, on a déjà vu le kilo de pommes-de-terre plus cher que le poulet, incompréhensible (y’avait des promos sur les patates de Fukushima mais elles sont vertes fluo et font 8 kg chacune). Côté resto, on peut facilement manger le midi pour 4 ou 5€ par personne, moins cher qu’en France mais tout de même bien trop pour un long voyage à vélo. Donc on fait nos emplettes et retrouvons la joie simple de piquer-niquer avec des sandwichs, une salade de soja sauce au sésame, des pommes très finement épluchées et des bonnes grosses plâtrées de pâtes le soir avec parfois du fromage. Du fromage !!!! On trouve même des jus de fruits fait avec des vrais fruits et sans aspartame, c’est génial !

On croisera des petits supermarchés ou des convenient store tout les jours, avec de quoi se faire plaisir côté réchaud, y’a du choix. Les convenient stores (magasin pratique en français, Felix Potin en ardennais) : ils sont partout, ont un ATM, du wifi gratos, une photocopieuse, une imprimante photo, de l’eau bouillante à disposition, des toilettes impeccables, des revues coquines avec des écolières de 30 ans qui montrent leur petite culotte, et de la nourriture évidemment, même si c’est un poil plus cher qu’ailleurs; mais pour des spaghettis, de la sauce tomate, des maquereaux en boîte et du pain de mie, on s’en tape de dépenser 1 € de plus. On les adore, on entre, on remplit le thermos, utilisons les toilettes et ressortons manger sur le parking sans rien acheter la plupart du temps.

L’hôtel ou la guest-house, on oublie tout de suite, comme en France, c’est hors-budget. Pas de problème, le Japon se prête très bien au bivouac et il y a même quelques jolis camping vous verrez.

On oublie aussi le coca du midi et la bière de fin d’étape.

Voilà, vous verrez qu’on va se remettre à voyager comme si on était en France (sans rillettes) ou aux USA (sans coca) finalement, avec un bivouac beaucoup plus facile et toléré.


Retour à Osaka.

Entre 2 repas, on a quand même trouvé le temps d’aller rendre visite au distributeur Azub juste après avoir récupéré nos précieux visa. Il n’y en a que 2 au japon malgré une population de 127 millions, le vélo-couché ne marche pas aussi bien qu’en France. Les cyclos jap préfèrent les randonneuses vintage, je peux comprendre, le style tank soviétique peut rebuter.CIMG1447

Yoshi nous accueille chaleureusement dans sa toute petite boutique : il n’y a qu’un trike Azub, un low-racer Performer , un carton Bacchetta et un hi-racer Challenge. Il nous sert un café et nous pose des questions qu’il avait préparé, c’est trop mignon. Lui-même roule sur un Performer Agenda, le même que le mien (celui pour faire le kéké le dimanche matin, quand il fait beau, sec et pas trop froid). Il nous offre ensuite de très jolies baguettes de Kyoto ornées de nacre. On est un peu gêné de tant de gentillesse alors on lui achète 2 câbles de dérailleurs et une béquille (qui sera impossible à monter… les boules). Je mate un peu le matos, le Shimano coute plus cher qu’en France !! C’est quoi ce bordel ? Mr Shimano est originaire de Sakai, au sud d’Osaka, là où on loge !

Yoshi nous demande si on a faim, quelle question. Il nous emmène dans un resto à Sushi juste à côté, il commande sur un écran tactile et les assiettes arrivent sur un petit tapis roulant entre les tables. On met un peu de wasabi, rien à voir avec la pâte verdâtre dégueulasse qu’on nous sert en France, là y’a un vrai piquant de moutarde très forte.

Ophélie se régale, moi j’aime bien mais j’vois pas trop de différences de goût entre 2 poissons crus. C’est comme un tartare de cheval et un de bœuf, c’est pas flagrant. Par contre, je reconnais bien le goût du gratuit quand Yoshi paie l’addition malgré nos protestations. Le gars vend 30 vélos par ans, mais ça lui suffit pour vivre. Peut-être qu’il fait de la contre-bande de patate ou d’aubergine le soir.

  •  » Hé psssssttt, kekchose cousin-san ? J’ai d’la top qualité, d’la péruvienne en direct des hauts plateaux. T’en veux ? J’ai de la charlotte et de la bindj, tu peux t’faire une purée de ouf mon frère. Tu vas triper comme un batard.
  • Merci honorable dealer-san mais peur j’ai de devenir accroc tel le singe face aux cacahuètes. Aujourd’hui, j’ai croisé 2 gaidjin de la tribu Quechua bavant devant des papates à 5€ le kilo, très peur j’ai eu, de sang injecté les yeux ils avaient. Des grognements le mâle poussait.
  • Du calme Yoda, tu risques rien avec ma came, c’est pas de la mousseline. Merde les keufs !!

*** Sirène de police***

  • Très cher honorable trafiquant de légume, priez vous êtes de vous rendre s’il vous plaît. Veuillez poser cet économe immédiatement. En cas de refus, obligés nous serons d’employer la manière forte. Les gars, préparez Pikachu.
  • Garde la pêche (8€/kg) cousin ! KAMEEEEEE-HAAAAA-MEEEE-HAAAAA !!!!Kamehameha_(Goku)

Le 12 avril, visa en poche, ciel enfin dégagé, nous pouvons quitter Osaka et reprendre la route. Emi et sa famille ont été formidables et on aimerait leur rendre la pareille si un jour ils viennent en France. On leur ferait des plats hors de prix comme de la salade de tomate ou du gratin dauphinois,le tout arrosé du Yamazaki de mon père (whisky japonais).IMG_2241

On se tape 65 km d’agglomération, c’est pas très marrant mais il fait beau, on bronze et ça commence à sentir la campagne sur la fin, après un petit col vent de face sous les cerisiers en fleur.

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On arrive au port à 16h10, un ferry part à 16h25, coup de bol. On réfléchit pas trop, achetons des billets et embarquons pour 2h de traversée vers l’île de Shikoku. On sait qu’on arrivera à la tombée de la nuit mais on est optimiste, « on trouvera un parc et on fera des pâtes au parmesan », voilà notre plan.

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D’habitude, dans les ferry, on met les vélo à l’arrache dans un coin et on les attache nous-même avec nos propres tendeurs. Pas au Japon. Là, on nous dit -gentiment- où les mettre exactement puis 4 gars viennent, mettent des petites cales à chaque roue et sanglent proprement sans rayer le cadre ni écraser le précieux matériel contenu dans nos sacoches (2 bananes, 1 oignons et 3 aubergines).

A bord, c’est confort avec des classiques fauteuils mais aussi un espace tatami pour claquer une sieste et un coin bureau pour les geek. Wifi gratuit à bord. Un couple en kimono nous offre des citrons qui s’avéreront être des mini-pamplemousses très sucrés en fin de compte.

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On débarque à Tokushima, on pensait que ça serait un petit port de pêche avec la campagne à 500m mais pas du tout et on se retrouve à pédaler dans un enchaînement de villes et de zones commerciales à n’en plus finir. Il fait nuit pour de bon, on ne trouve rien.

  • « Dis-donc Fred, ça a l’air bien pourri de voyager à vélo dans ce pays surpeuplé et plein de villes avec du béton partout ?
  • Mais grave !! C’est trop nul, on aurait dû aller en Mongolie ! Qu’est-ce qu’on fout là ?? Et on est bloqué ici jusqu’au 17 juin !! Et les patates sont trop chers !! Et il fait froid !! »

Je suis quelqu’un qui se décourage très très vite.

On finit par trouver un coin pourrave, entre des rizières, des habitations et des routes. On se fait les pâtes et filons dans les sacs de couchage, la T°C chute à 5°C pendant la nuit.IMG_2273

Japon = 127 millions d’habitants pour 378 000 km2

France = 66 millions d’habitants pour 644 000 km2

Heureusement, près de 95% de la population japonaise se concentre dans quelques agglomérations, laissant une large part du pays à la nature, aux oiseaux et aux côtes sauvages.

On vous le montre au prochain épisode, sous le soleil.

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15 commentaires sur “Les Pieds au Japon – premiers pas

  1. Un récit toujours plus fort ….. il faut en faire une compilation pour un roman … un récit de la vraie vie avec tous ces gens sympas (sauf deux ou trois douaniers ). En tout cas bon début au pays du soleil levant et de la vraie randonneuse KOGA-MYATA dont tu hériteras mon fils ….

  2. C’est époustouflant cette diversité dans les rencontres, les paysages, les situations…tout ça sur fond de nouilles, de patates et d’absence d’animaux sacrifiés à la civilisation !!!

  3. Toujours des nouvelles rencontres aussi différentes les unes que les autres, c’est vrai qu’on a tendance à se faire une idée sur l’apparence physique et vestimentaire sur les gens ce qui des fois nous fait rater des échanges sympathiques . Nous sommes toujours aussi friands de vos récits, Merci..
    Bises .
    J-B et Catherine

    • Oui, bon, va pas te jeter sur la 1ere bande de punk à chien que tu croiseras en sortant un « hé bonjour messieurs, parait que vous êtes pas si con en fait ! z’avez de la 8-6, j’crève de soif moi ! Z’avez voté Macron ? »
      Bises

  4. C’est bien que tu notes les légumes spéciaux de Fukushima !! Récit a la hauteur, comme d’hab 🙂 Est-ce que vous aller mettre les vélos dans le train 🙂 ?

    • et non, pas de train, désolé pour toi l’ami, on sait que tu les aimes les tchou-tchou. Je crois que c’est très cher et qu’ils ne prennent pas les vélos. On fait du ferry à la place, et on pédale un peu entre, histoire de dire

  5. Allez soyons honnête. Je me disais : « complètement con cette chanson, y’a même pas le bon nombre de pieds. Z’ont craqué les Panardos ». Jusqu’à ce que je me rende compte que j’étais sur l’air de « l’Amour du risque ». Oups.
    Dire que je comptais sur vous pour me conforter dans l’idée de ne pas mourir sans avoir vu le Japon, ça démarre mal. Rappelons qu’on a un peu tendance à saigner du nez dès qu’il y a plus de 5 personnes au km². J’ai hâte de lire le prochain post

    • Attends un peu de voir les prochains posts et préviens déjà ton employeur qu’il te faudra un autre gros congés après votre roadtrip dans Trumpland. Ophélie l’a déjà élu « pays préféré du voyage », c’est pas rien

  6. LISSSSSSSSSSSSTE A PUUUUUCES !!!!!
    * Ce genre de chansons… ouais… je connais bien. Ce sont les trucs qui te trottent dans la tête quand tu pédales. D’abord la phrase clé… celle qui tourne en boucle… celle qui te gonfle un peu au bout de 10 km, parce que tu n’arrives pas à t’en débarrasser. Et c’est là que tu te dis : « Hé ! Je vais écrire toute la chanson ! » Souvent tu laisses tomber, mais des fois, tu vas au bout de la démarche ! Par contre, jamais tu ne l’exposes au public…
    * Citation : Ce qu’a dit Ophélie le 06/04 à 16h37, Béa le dit tous les premiers samedis du mois…
    * Bœuf de Kobe : (source wikipedia) En 2016, l’alimentation du bœuf de Kobe par de la luzerne importée des États-Unis engendre des émissions de gaz à effet de serre pour le transport, et une consommation d’eau excessive dans la vallée impériale qui participe à l’assèchement du fleuve Colorado.
    * 17/20 : Et oui ! 17/20 pour le « Tu vas triper comme un bâtard. » Well done Bro’… Toujours fan des dialogues…
    * Sur le cul : Incroyable ! Je n’arrive toujours pas à m’en remettre ! Sans déconner !? Des petites cales pour tenir les vélos sur le ferry !? Des mecs précautionneux avec les bécanes !? Amazing ! (ouais… on bosse dur sur l’anglais ces derniers temps…)
    * Latitude 34° Nord : C’est marrant, c’est la latitude d’Osaka, mais aussi celle de Fès au Maroc… Ce qui est le plus marrant, c’est qu’aujourd’hui, à Fès, il faisait 26° C, température idéale pour pédaler !
    * Vidéo : J’espère une belle vidéo dans le prochain post… La dernière fois, dans mon long message à puces (perdu dans la jungle du net ?) je vous avais envoyé un conseil BO de film… Je le renouvelle donc :

    • Un commentaire de Pierrot, c’est beau comme une liste à puce. Dommage que le 1er se soit perdu (m’enfin t’as dû merder à un moment mon pote, les commentaires ne sont pas filtrés. A moins que t’ai posté ça de ton adresse mail secrète : fuegoridermotherfucker@lycos.fr
      Bon, on va mater Ghost in the shell (celui de 95, puis celui avec Scarlett quand même) et on verra, mais j’aime bien la musique. Et puis si j’peux faire plaisir à un gars qui nous a promis une reblochonnade

  7. J’avais déjà déjà remarqué sur le Paris Brest que les Japonais étais des fans de vélos vintage . Avec un % de rlholofisés assez important .
    Pour le coût de la vie ça risque de monter encore d’un cran dans les pays nordiques…

    • On a un ami en Norvège actuellement et il dit que c’est pas si cher que ça finalement. Ici, on a découvert les supermarchés discount et tout va bien ! Faut juste éviter la bière mais on peut compter sur les japonais pour nous en offrir de temps en temps !

  8. Étonnant le Japon. Ce sont des gens adorable ici aussi. Bon, j’aimerai que vous en profitasses pour leur demander si Auvers-sur-oise c’est fléché depuis Osaka, parce qu’ils demande tous à y aller de la gare du Nord ! En plus, c’est chiant à expliquer avec le changement et deux itinéraire possible. Alors je leur fais un schéma comme ça, j’ai un million de remerciement. La dernière fois, j’ai accompagné une cyclo dans le dédale du rer parisiens pour retrouver la direction de Roissy et elle a fini dans mes bras en signe de gratitude !
    Il me semble que si on enlève le libéralisme au Japon, c’est le paradis sur terre en terme de savoir vivre, c’est marrant comment ils ont pu ne pas perdre cela de leur culture dans se grand bordel économique !
    Ça donne envie de s’y promener (en plus j’ai déjà survolé le reste vu le retard que j’ai mais je reviens, je reviens !
    poutoux.

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