Faux départ et enfin du sang !

25/09/13 Cusco

26/09/13 Cuzco (oui, on peut l’écrire avec un Z ou un S)

27/09/13 Cusco – Urcos = 50 km, que c’est bon de pédaler !

28/09/13  Urcos = vive les torrents

29/09/13  Retour à Cusco en bus…

30/09 et 01/10 Cusco

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une pensée pour le collègues

une pensée pour le collègues

On se pose 2 jours à Cusco pour refaire le plein de calories, laver les fringues, faire du curling, mettre à jour ce foutu blog, préparer les vélos et faire quelques courses.

Moi, j’ai hâte de pédaler, de faire des belles étapes et de retrouver cette petite routine manger-dormir-manger-pédaler-manger. Ophélie a quelques appréhensions et ne se sent toujours pas en pleine forme. On décide également de l’itinéraire. Ainsi, nous ne passerons pas par La Paz, on préfère s’éviter la traversée d’une grande ville et tant pis pour le Huayna Potosi que je comptais grimper (6088m). Nous irons donc au Lac Titicaca puis filerons plein sud vers le fameux Salar d’Uyuni, avec peut-être un détour à Potosi et Sucre.

On part tôt de Cusco. Même si, parmi les 600 000 habitants, très peu ont une voiture, les bus et taxis génèrent pas mal de trafic. Il nous faut 13 km pour quitter la ville. Comme c’est en pente douce, on suit le mouvement, fumant l’équivalent de 3 paquets de clopes. Les normes anti-pollution ne sont pas les même qu’en France… Les péruviens en sont encore aux bonnes vieilles fumées pleines de grosses particules. Un jour, ils auront surement la chance de devenir écolo et de respirer nos joyeuses nano-particules.

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ancienne douane Inca

ancienne douane Inca

Les 1ers coups de pédale sont fantastiques, ça roule tout seul avec les chaînes propres et on ne se lassera jamais du confort de nos tanks. On prend notre place sur la route et les véhicules s’écartent bien finalement. Rouler ici était une de nos peurs mais ça se passe bien si on garde un œil dans le rétro et un doigt sur le lance-grenade.

Est-ce l’air en altitude qui est moins dense mais nous prenons beaucoup de vitesse dans les descentes. On atteint 70 km/h dans une très courte portion à 4%.

c'est ma date de naissance... Je suis peut-être la réincarnation de ce Rodolph...

Beaucoup de stèles en bord de route, témoignages de l’inconscience des conducteurs péruviens. Sur celle-ci, c’est ma date de naissance… Je suis peut-être la réincarnation de ce Rodolph…

A 11h, on est déjà à Urcos. J’aurais bien continué mais Ophélie veut se ménager et on se pose à l’hôtel. Pour info, ça coute le même prix qu’un camping pas cher aux US : 10€ avec douche chaude et wifi. Un menu complet au resto = 0,90 centimes d’euros.

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Le lendemain, Ophélie ne va pas bien et on décide de rester dans la chambre. Pendant que je matte l’excellente série Breaking Bad fraichement téléchargée (le wifi cartonne au Pérou !!), Ophélie dort presque toute la journée, rendant le peu qu’elle mange le soir.

Urcos

Urcos

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Au matin, toujours pas mieux, elle est encore plus faible qu’un Nico après un tennis-ballon (expression typiquement de Chantilly), c’est dire. Comme il n’y a pas de Docteur à Urcos (à part moi mais une mammographie ne servirait pas à grand-chose), on décide de retourner à Cuzco en bus, laissant les vélos et la plupart des sacoches à l’hôtel.

On retrouve notre ancienne hôtel de Cusco, juste le temps d’appeler une clinique privée. Un Doc vient en 10 minutes et décide d’emmener la patiente pour des examens complémentaires. Il soupçonne une infection et elle n’a que 8 de tension. 8, c’est bien pour un koala, pas pour un humain.

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A la clinique, après 3 piqures, 3 aiguilles et au moins 30 minutes, ils finissent pas trouver une veine, dans le poignet ?! Pourquoi pas dans les gencives ou dans l’œil ? ça aurait fait des super photos ! Ophélie jubile mais je la rassure en lui disant que nos lecteurs vont adorer ! Enfin du sang et des larmes ! Excellent pour l’audimat ! Ah ah, avec un peu de chance, vous verrez la vidéo d’une coloscopie bande de veinards !

Au menu : intraveineuse, prise de sang, analyse de pleins de trucs et antibiotiques. Pas de grosse infection à 1ere vue. On passera la nuit à la clinique et la quitterons le lendemain avec des pilules à prendre pendant 5 jours.

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L’autre point positif, c’est qu’on fait cracher notre assurance pour la 1ere fois. Tout est pris en charge, sans rien avancer. Et puis la chambre est pas mal, les lits super confortables, avec le wifi, et on nous file à manger, même à moi.

On recule pour mieux sauter mais vivement qu’on retrouve les vélos et la forme, pour Ophélie.

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Bilan des 4 mois aux Etats-Unis

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  • 6900 km

  • 401 heures de pédalage

  • 55800 mètres d’ascension

  • 94 étapes

  • Altitude maxi= 2700 m (Yellowstone)

  • 16 crevaisons (Ophélie = 3 , Fred = 13)

  • Entre 15 et 17 € par jour et par personne (nourriture + camping + entretien vélo + nourriture + frais divers + hamburgers)

Je voulais faire le point sur les 4 mois que nous avons passé aux US. Mais est-ce vraiment nécessaire ? Les articles ont bien montré à quel point on a adoré ce pays et ses habitants. Avec le recul, on se demande si on vivra un jour une meilleure expérience cyclotouristique. On en est carrément nostalgique à 2 jours de nous élancer sur les routes d’Amérique du Sud.

Team rouge et Team jaune

Ça tient peut-être du fait que c’était nos 1ers mois de voyage et que tout était si nouveau, différent, grand, gras et mmmmbop mais ces 4 mois ont très largement dépassé nos espérances.

D’abord, les Américains. Si chaleureux, courtois, accueillants, calmes, jamais en colère, civiques et diplomates. Il est vrai que ça fait bizarre au début. On se demandera souvent si ce n’est qu’une apparence, une façade bien sucré cachant une autre nature. Comme ces caissiers/caissières si souriants te demandant comment ça va et si on a bien trouvé tout ce dont on avait besoin. Ok, ça c’est sûrement surjoué mais on se prend au jeu, on sourit et ça rend de bonne humeur.

Le Meilleur des Mondes d’Aldous Huxley ? Sûrement pas. On a tout de même rencontré beaucoup de gens, passé du temps chez eux, partagé un peu leur quotidien et on peut dire que la très grande majorité sont intrinsèquement gentils, et pas seulement pour flatter leur ego en aidant 2 cyclistes, aussi magnifiques soient-ils (ça, j’étais pas obligé de le mettre, j’avoue). C’est vrai qu’ils rechignent énormément à décevoir autrui, à dire non ou à critiquer. C’est juste leur façon d’être, déroutante pour une grande gueule de français.

En Gaulle, on est beaucoup plus direct, cynique et rentre-dedans. Un mélange des 2 serait super : un sorte de Teletubbies parlant comme Bigard, en gros quoi.

Parler couramment la langue a été un sérieux atout, nous n’aurions pas fait le quart de nos rencontres sans ça.

Ensuite les paysages. Vous avez vu les photos, ce pays est riche de tout : montagnes, côtes, falaises, dunes, vallées, prairie, plaines, cratère plein de flotte, canyons, forêts géantes, plages, belles routes… La palme revient à l’Oregon qui possède tous les attrait, nous l’aurons traversé de tous les côtés, profitant de toute sa diversité et de ses campings de rêve. Le Wyoming et le Montana ont été très marquant également. Il n’y a que la Californie qui nous a un peu déçu : moins sauvage, plus de voitures. Mais largement contrebalancés par nos séjours à Sebastopol et San Francisco.

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Les routes sont en très bon état et nous n’avons souffert que très rarement du trafic routier : un peu dans l’Idaho et l’Oregon avec les camions grumiers et un peu sur la highway 101 avec les touristes. Rien de méchant, on ne s’est pas senti en danger.

La bouffe ? Vous avez bien vu qu’on est des fins gourmets et qu’elle tient une place importante. Là, pas de surprise, c’est pas très varié dans les restos mais il est possible de mangé équilibré. Un bon hamburger, c’est pas mauvais pour la santé. Les gens qui nous ont accueillis savent pour la plupart très bien cuisiner et ils sont bien conscient que la culture culinaire de leur pays doit évoluer. Rien ne nous a manqué pendant ces 4 mois et, en camping, on arrivait à se faire de bon p’tit plat.

135 km, ça se récompense

après

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Enfin, le plus important, les amis. On avait déjà fait la liste pour les 2 premiers mois. En tête, Roy & Ann qui nous ont accueillis à San Francisco, 3 mois après les avoir quitté dans le désert du Colorado. Ensuite, Cynthia et Tony avec qui nous sommes resté 4 jours à Sebastopol, Ethel à Missoula, Dr Wood et Betty-Jo à Baker (the seat is still ok!) aussi bien sur. Et tout nos potes de la route : Emma et Brendon (we fucking miss you fucking Aussies!!), Smokey the Bear, Taï, Pierre-Luc, James (spécialiste des S’mores), Ed & Helen à Redmond, tous les Rangers des States Parks et tout les autres que j’oublie.

géant ce drapeau

On ne voit rien de négatif sur ces 4 mois et on ne regrette rien, à part de ne pas avoir mangé plus de ribs peut-être. Mais on reviendra peut-être un jour, on n’a pas fait toute la Transamerica, ni vu le Grand Canyon, Monument Valley, Glacier National Park, le Mont Rainier, Yosemite, le Canada et la tombe d’Elvis.

Et pour finir, voici quelques généralités sur les US (en plus de celles citées plus haut) :

  • c’est un pays riche, même pour un français : grosses voitures (le parc automobile est très récent), grosses maisons, des quads, des Harleys, des kayaks…
  • moins de chômage : comme en France, ça doit être concentré dans les grandes villes. Il y a pleins de petits boulots. Par exemple, pour un même resto, il y a 3 serveurs aux US contre 1 seul en France.
  • ils aiment leurs soldats et leur patrie : des drapeaux partout
  • dans les coins qu’on a traversé, ils semblent très attachés à leur passé, celui des pionniers, des cowboys
  • l’histoire de l’Amérique du Nord commence à l’arrivée des Blancs. C’est comme si les Indiens n’avaient pratiquement pas existé. Difficile de trouver des traces ou témoignages de leur civilisation. Est-ce dû au fait qu’ils n’avaient pas d’écrit et que le culture était principalement transmise oralement ? Ou bien l’Homme blanc a t’il honte des carnages et des vols commis à leur encontre ?
  • tout est pensé pour les gens en fauteuil roulant, partout : trottoirs, accès à tous les bâtiments, à tous les transports. Vraiment pratique pour nous à vélo.
  • Obama est un nazi en puissance pour certains : on a vu des affiches de lui avec la petite moustache, proclamant qu’il était en train de déclencher la 3eme guerre mondiale.
  • c’est la même daube qu’en France qui tourne en boucle à la radio
  • c’est impossible de regarder un film à la téloche car il y a des pub toutes les 5 minutes
  • on peut acheter des médicaments, des armes et des munitions au supermarché
  • les gens sont cools et moins pressés : on était à la campagne, c’est vrai
  • il y a beaucoup de service publique : parcs nationaux, bureaux de poste même dans des bleds minuscules, toilettes (le genre de truc qu’on kiffe à vélo), librairies (avec clim et wifi gratos !), campings d’état, offices du tourisme, parcs publiques
  • tout est propre et bien entretenu : on l’avait déjà mentionné, les ricains sont très civiques. Pas de tags, pas d’ordures jetées n’importe où, pas de dégradations
  • on a souvent pu laisser nos vélos avec tout le matos sans surveillances et sans cadenas
  • ils utilisent énormément le bois pour faire des maisons, des ponts et même des immeubles. Leurs maisons sont très belles, le bois permet plus de liberté, plus d’originalité et plus de volumes que la pierre ou le parpaing. Et ça doit revenir moins cher également.
  • ils adorent les gazons nickels, même dans le désert
  • parfois, on avait l’impression que peu de gens travaillent : il y avait beaucoup de monde au supermarché, en semaine, en pleine après-midi. Peut-être que beaucoup de gens travaillent-ils en horaire décalée
  • un bon diplôme = un bon travail
  • les médecins sont des gens riches
  • les gens ne travaillent pas plus qu’en France mais ont souvent moins de congés que nous. En revanche, il leur est plus facile d’avoir des congés sans solde ou même de démissionner pour faire un break pour ensuite retrouver facilement un autre job.
  • les français ont une réputation de gros branleurs : grèves, 35 heures, RTT, CP… Mais de ce qu’on a vu, on est plus productifs : moins de blabla, moins de pauses, moins de conference call, on tourne moins autour du pot avant de bosser vraiment.

Félicitations à ceux qui ont lu jusque là ! Voici un clip pour vous récompenser !

Yellowstone, c’était vachement mmmmbop !!!

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