- 05/01/14 Ensenada – Puerto Montt = 70 km
- 06 & 07 /01 Puerto Montt = Arrêt de travail
- 08/01/14 Puerto Montt – Ancud = 91 km
- 09/01/14 Ancud – Castro = 87 km (D+ = 830m)
- 10 & 11/01 Castro
La dernière nuit à Ensenada n’a pas été terrible à cause des 3-4 personnes qui discutaient bien fort jusqu’à 2 heures du matin ; Ophélie s’est même levée pour leur dire de faire moins de bruit mais ça les a bien fait marrer apparemment. Elle n’avait pas mis son pyjama Dora l’Exploratrice pourtant.
Au matin, c’est dingue ce qu’on a été maladroit avec la casserole. On n’arrivait pas à se parler sans crier non plus. Je sais, c’est mesquin et pathétique mais on était trop content quand on les a vu sortir de leur tente à 8h. Les pieds devant = 1 – Les blaireaux chiliens = 0.
La route est superbe, un décor incroyable le long du lac avec les volcans bien dégagés derrière.
On se mange nos p’tits sandwich à Puerto Varas, l’Antibes chiliens, jolie et cossu.
Les sandwichs, on les prépare la veille ou le matin. Ça permet de manger rapidement, dès qu’on a faim, sans craquer et claquer du fric pour des trucs gras, pas digestes et chers (et trop bon!!!) comme des pizzas ou empanadas. Voilà, c’est cadeau, une p’tite astuce de ces crevards de Pieds devant.
De Puerto Varas à Puerto Montt, c’est moins marrant car le trafic est intense. Chose originale, la route est à 3 voies, celle du milieu changeant de sens de circulation pendant le week-end. Il doit y avoir des dizaines de mort chaque vendredi et dimanche à minuit.
On se met alors en mode Robocop de la route et on trace. L’arrivée est plus sympa : nous sommes dimanche, le centre-ville est désert et l’avenue sur laquelle nous arrivons débouche sur l’océan pacifique (la mer chilienne en fait, qui en est un bras).
Donc, en face le Pacifique, à gauche, la carretera australe et à droite, l’île de Chiloé. Ça c’est du carrefour, ça change du rond-point des Ripailles à Chantilly.
On trouve que ça a déjà des airs de bout du monde. Cette ville pourrait vraiment être magnifique. Presque à flan de collines, avec la mer en face, elle pourrait être le San Francisco du coin. Mais ils ont tout construit n’importe comment avec un terminal de bus et un grand centre commercial en plein sur ce qui aurait dû être une belle promenade. Et comme un peu partout, terminal de bus = plein de cassos bourrés.
Bon, restons positifs, il y a quelques coins sympa, de très bon resto et surtout, des méga-supermarchés !! Yaaahh, on sait que c’est les derniers avant longtemps alors on se fait plaisir (en oubliant qu’après on porte tout dans nos sacoches évidemment, le ventre a ses raisons que la raison n’a pas…). Je vous passe les détails mais nous repartirons de Puerto Cassos avec des raretés comme :
- 2 pots de Nutella (ils viennent d’Italie et coûtent bien moins cher que ceux produit au Brésil qu’on trouvait en Argentine. Saleté de douaniers, les trucs vitaux comme ça devraient être exonérés.)
- 2 pots de moutarde de Dijon (indispensable pour les sus-cités sandwichs)
- 10 paquets de nouilles chinoises
- 3 plaquettes de chocolat
- un pot de tapenade
- et le saint Graal = du beurre de cacahuète

Dédicace aux Terrailleurs. Devinez pourquoi on a choisi cette bouteille ?? Bien vu, c’est parce qu’elle était pas cher !
Ah, ah, ils sont cons ces Pieds devant car ils croiseront d’autres supermarchés 2 jours plus tard.
Nous n’avions pas prévu de rester 3 nuits mais j’ai les genoux en vrac, du verre pilé à la place des rotules. J’ai du mal à m’asseoir et à me relever, ça fait bien marrer Ophélie. Quand j’vous dis que c’est moi la victime. Bref, ça m’inquiète un peu, surtout que les dernières étapes n’étaient pas vraiment difficiles. Après une profonde introspection cérébrale, je crois que j’ai oublié de boire suffisamment. Quand il fait frais, j’ai pas soif. Sauf que j’suis pas un chameau.
On passe donc 2 jours à l’hôtel à pas faire grand-chose à part manger et mater pleins de séries américaines. On s’offre également 2 bons resto et je me souviendrai longtemps de ce congre avec une sauce à la bière. Ils savent cuisiner les produits de la mer ici. Les patates sautées avec des lardons et des oignons, c’était quelque-chose aussi. Oulala, j’viens de baver sur le clavier là.
Le 08/01, c’est pas la fête mais ça devrait aller pour rouler sans envoyer du pâté. Une fois sortie de Puerto Resto (sympa la route à 10 % pleine de bus), on enchaîne sur la panaméricaine. Autoroute en travaux, rien à voir mais c’est plat et on trace bien jusqu’à l’embarcadère pour l’Île Chiloé. Là, c’est limite si on ne s’arrête même pas avant de monter dans le bateau.
Timing parfait, on mange nos sandwichs pendant la traversée et on débarque sur Chiloé avant 13h. Moi j’suis en mode triathlon, chaud pour repartir avant que mes genoux ne se grippent à nouveau. Mais sous l’insistance d’Ophélie, nous prenons une longue pause café-chocolat de 5 minutes avant de remonter en selle. En siège plutôt.
On a la chance d’avoir un temps idéal et on roule bien malgré les bosses.
On se pose au camping à 15h et filons à la plage. Ça y est, là, c’est le Pacifique, le vrai, celui que nous avions quitté à San Francisco 4 mois plus tôt. Pour fêter ça, je me baque. La vache, ça caille autant qu’aux US !! 15-16°C, pas plus, parfait pour les rotules. Tiens prends ça sale tendinite, tu fais moins ta maligne hein ?!!
Vraiment une bonne journée. En plus, on a mis la misère à un gars en vélo droit à la fin. On a fait ça proprement, en restant modeste, sans siffler en le doublant.
Pendant la nuit, un vent violent m’obligera à me lever pour haubaner la tente, en calbute troué et sandale, ça casse le mythe de l’élégance à la française.
L’étape suivante est très vallonnée, très cassante. Au bout de 35 km, on en a déjà marre. On utilise alors la technique imparable du « Bon, on continue un peu et on verra ce que ça donne ». Mentalement, c’est plus facile de se dire qu’on peut s’arrêter quand on veut. Et c’est comme ça qu’on boucle ces 87 km de bourrin, en arrivant même assez tôt à Castro.
On se trouve un hôtel pas cher et on comprend pourquoi : totalement inaccessible en voiture, il faut prendre de belles marches avec les vélos. Pas grave, y’a une vue terrible sur la baie et une cuisine commune. On aurait préféré le camping, surtout qu’il fait beau, mais il est à 4 km du centre et comme on compte rester 3 nuits, c’est pas très pratique.
Ophélie avec la voix de Winnie l’Ourson : « c’est important de bien racler le pot de Nutella »
Oui, on glande encore 2 jours dans une ville car notre bateau pour Chaiten n’appareille que le 16 de Quellon et il n’y en a qu’un par semaine. Alors on prend notre temps et on goûte la cuisine locale, dont le fameux Curanto.
Accrochez-vous : dans la même assiette, ou plutôt un saladier, il y a : une saucisse, un beau morceau de poulet, des patates, du pain de pomme de terre, quelques palourdes et des moules monstrueuses de plus de 10 cm. Là, je ne peux que citer une philosophe Ardennaise encore trop peu connue : « les Chiliennes, même grosses elles sont bonnes ».
Vu qu’on s’était déjà enfilé du pain beurré et un plat de ceviche de saumon, on n’a pas réussi à finir les moules. On avait l’impression de manger un steak à chaque fois.
Castro est une petite ville agréable, pas particulièrement belle ni moche mais avec des bâtisses étonnantes, dont l’église jaune et violette. On dirait presque une boîte gay. Moi ça me plaît ce côté décalé, moins austère et sérieux, plus chaleureux.
Un après-midi, nous croisons Aurore et Johannes par hasard. Johannes repart en France le lendemain ; Aurore, nous la rattraperons certainement sur la carretera australe.
Des agences proposent quelques excursions mais rien de transcendant. On n’a pas envie de raquer pour pioncer dans un bus, puis somnoler dans un bateau-navette pour enfin bailler devant une église ou une chute d’eau. Alors on flâne peinard en ville, entre 2 siestes, 2 repas et une mise à jour du blog pour vous les amis.
A+
Fred, dont les genoux vont mieux, merci.
Magnifique !
Le climat a l’air idéal , c’est que vous avez du bol ou c’est la saison qui veut ca ?
Y a pas de secret , Y a bien un moment ou ça doit dracher pour avoir toute cette verdure .
En tout cas , quand on regarde les images satellites du coin , on distingue des vaguelettes sur l’eau qui semble révéler que ça doit souffler pas mal par moment .
Oui tu sait bien qu’on refait vos trajets pour vérifier que vous nous racontez pas des bobarts . Mais les voitures google street sont pas bcp passé par la bas , on est pas au US ou chaque ruelle est googolisée !
Sage décision de ralentir le rythme au premier signe d’alerte du corps . Évitez qu’une blessure chronique s’installe .
On le vous répète : on ne supportera pas un retour prématuré ! .
Yes, on a du bol pour le temps mais Janvier-Février est aussi la meilleure période. Les Terrailleurs ont eu du sale temps pour 4 cyclistes, à nous le soleil et pas de vent !!
Chiloé est le pire endroit au monde quand t’as mal aux genoux. On vient de se taper du 9-10%, et pas que sur qques mètres !
Continue à nous surveiller 😉
Fais pas trop le malin, mon Fred, tant que vous n’êtes pas repassé en Argentine, ce n’est pas gagné au niveau de la météo. La Patagonie se révèle vraiment à partir de Chile Chico. Six jours sans nouvelle, ça commence à être long. Vous êtes où ??
Pour nous, les vélos sont emballés dans les cartons, dans moins de 48h on est dans l’avion de retour pour la vieille Europe.
Biz les amis
T’inquiètes, la Patagonie s’est déjà bien révélée au départ de Chaiten : 3 jours sur un ripio bien pire qu’entre Barrancas et Bardas Blancas avec du 12% et hier 1400m de D+ en 75 km, 5°C en haut d’un col et plus de 9h sous la pluie froide. Pourcentage moyen des cotes : 8-9%. On a eu tout sauf le vent de malade pour l’instant.
Ça fait bizarre de ne plus vous savoir devant et de vous imaginer en train de vous goinfrer comme des crevards de chacals. Vous avez fait un super voyage et un très bon blog qui nous a bien fait marrer.
A bientôt dans les Ardennes, on ira surement à un rassemblement en Juin (ou mai ? j’sais plus) organisé par Aldo du Forum Jaune. Z’avez intérêt à y être bande d’anti-sociaux
Encore de superbes paysages ( arrêtez avec vos histoires, j’ai envie de bouger) et un conteur particulièrement au point.
Continuez comme cela.
vas-y, bouges !! Ou attends le mois d’Avril, il doit bien cailler en France en ce moment
Quelle une voyage! Bravo!
Aat Verkade ( hollandais)
Langlade
Ayat sur Sioule
merci. On se connait ?
Salut les Panardos !
Le plus beau est à venir les amis… (mais aussi le plus dur…)
C’est marrant, je m’étais fait exactement les mêmes réflexions que Fred sur l’église (cathédrale ?) San Francisco, alors que ses couleurs guillerettes ne plurent pas du tout à Béa (encarcanée dans sa stricte esthétique judéo-chrétienne). Vous avez l’air d’avoir du bol avec la météo chilote ! Dingue !
Les petits clins d’œil nous font bien marrer, et ça fait du bien parce qu’à 7 jours du départ, une petite mélancolie commence à s’installer.
Profitez bien !
P.
On pense souvent à vous les amis. Je sais pas si c’est nous qui avons de la chance avec la météo ou si c’est vous qui avez eu un peu la poisse… En tout cas, c’est avec un temps horrible que tu as fait ton meilleur article ! Peut-être qu’on est dans une période plus propice également.
On croise les doigts pour la suite
A+
Sympa le bout du monde ! Vous êtes beau sur les photos ! Vraiment, c’est un magnifique blog ! Qu’est ce que tu écris bien Fredo ! Ton style est splendide Ophélie sur le vélo (parfois je ressent les à-coups que tu imprimes à la planète à chaque tour de pédaliers, vraiment impressionnant ! Je vois pas qui pourrait nous faire vivre sa balade mieux que vous !
Bon vent à vous, Frisouninette.
Pc : je suis toujours bon pour le winerage du mois ?
Lèche-sandales va ! Si je te nomme follower de Janvier, tu me prêtes ton méta ?
Je te prête la sonnette et trois quatre rayons… Mais juste parce que c’est toi !
j’achève à l’instant ma lecture avide de ce nouveau post que je découvre, recu ce matin.
Nickel !! que c’était bon ! bien foutu, hyper jolies photos, récit intéressant , super bien tourné, avec des focus bouf et vie quotidienne bien vus. Chapeau Fred, au risque de te niquer en plus les chevilles après les genoux mais j’ai pas pu me retenir! (Au passage la contagiosité du mal de genoux de Ophélie pour lequel j’étais intervenu… suite à la fameuse citation « pédales » m’a frappé!)
C’est vachement vivant ce récit ! quel plaisir ! vous en bavez de temps en temps, vous le mentionnez juste en passant et ca nous accroche encore plus ! Malin mais c’est bien. Bon sang quels paysages magnifiques! (acré vingiou ! »)
Merci les globe trotters ; cette série est un succès!
HYDRATEZ VOUS et à très vite! Bisous à vous.
un grand merci ! En effet, c’est très jolie et on a bcp de chance avec la météo.
Fred prend soin de tes genoux, on n’en a que deux LOL
Bises à vous deux.
J-B / Catherine
Si les miens sont morts, je prends ceux d’Ophélie. Faudra qu’elle s’entraine à pédaler jambes tendus
Bien joué le coup du réveil au camping pour les voisins chilien…chacun son tour, étant moi-même campeur il est vrai que c’est désagréable lorsqu’on veut se reposer… toujours agréable de voir les paysages et les belles photos..Fred prend soin de tes genoux …c’est toujours utile.Sinon reposez vous bien et un petit massage des genoux par Ophelie ça peut-être sympa..
Ps: Je pense qu’une petite danse ( bretonne…oups désolé …je veux dire Normande..)serait le bienvenue.a+
Ok pour la danse… dès qu’on a 300 followers. J’vais mettre un message 😉
Et merci pour la suggestion du massage, j’en ai eu un il y a 4 jours. C’est limite si j’ai pas du la payer cette crevarde d’Ophélie !
une revenante et pourtant je ne vous oubli pas , mais super débordée par mon travail et le transfert de mon cabinet .Le Saltanke est bien loin pour moi . Vous faites un voyage fantastique : paysages, rencontres , sport bravo bravo ,vous vous dirigez vers des contrées encore plus spectaculaires , profitez en bien ,c’est ce que je vous souhaite pour cette nouvelle année ,beaucoup de bonheur de découvertes et de vous laisser surprendre par votre voyage .Je vois Ophélie que tu n’as pas égaré ta casquette . Très grosses bises à vous deux
merci pour ton message MAM ! Bonne année à toi aussi ! Plein de trek et plein de dents de sagesses arrachées violemment sans anesthésie !
Alors les aventuriers on est en manque de news!!!
tout va bien?
biz
Salut, pas d’internet pendant 6 jours ! Patience.