Hiroshima : qwerty, apéros et histoire

Crac.

Et meeeeeeerde !

Les spéculations sont allées bon train dans les commentaires mais personne n’a pensé au plus évident. Mon boxer fétiche voyons ! Celui de Mehmet Buchannek, celui d’Alerte en Iran (ou GayWatch, comme vous voulez), celui que je garde en me lavant le soir, qui passe une journée sur le porte-bagage pour sécher et que je remet ensuite pour une nouvelle épopée moite.

Mais non, heureusement c’est pas ça. THE boxer va encore prendre cher pendant quelques semaines et finira sans doute de sa belle mort : dans une poubelle de Vladivostok après avoir essuyé les chaînes, les jantes et la sueur sous mes bras.

Crac.

Et meeeeeerde !

J’ai posé qu’un tout petit bout de fesse dessus, j’ai pas mis tout mon poids, ayant rapidement senti la boulette et le tout petit « crac » de rien du tout. Mais déjà que je suis pas bien épais en temps normal alors après 14 mois de vélo j’ai carrément un cul de déporté… heu oups c’est un peu antisémite là… alors disons un cul d’éthiopien… mince c’est raciste… donc disons que je peux péter des écrans de netbook, car c’est ce qui s’est passé. Voilà, fin du suspense à 2 balles et félicitation à Alice qui a trouvé !

Je ne me suis pas inquiété sur le coup, ce netbook en a vu d’autres pendant plus de 2 ans dans les sacoches ,mais il faut croire que l’un de mes ischions saillant a appuyé pile au mauvais endroit, sur un bord. Et crac, dalle pétée. Je suis dégoûté mais heureusement Ophélie est là pour me consoler avec ses « ah tu vois que t’as le cul pointu » ou les « pffff tu fais jamais attention ». Et encore plus dégoûté de me rendre compte qu’on est devenu dépendant de ce truc et qu’il faut qu’on le remplace : pour le blog, pour les liseuses électroniques, pour stocker les photos, pour mettre des cartes dans le GPS, pour youporn, pour mater Expendables 3, Hunger Games ou un bon p’tit Nicolas Cage les jours de pluie… En plus on va se taper un clavier qwerty, la misère.

Donc pas de film ce soir, on bouquine. Je lis du Noam Chomsky histoire d’être bien à bloc contre les États-Unis avant d’arriver à Hiroshima, ville symbole de leur connerie.

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Le lendemain, le ciel se lève rapidement et on repart avec la tente sèche, c’est toujours plus agréable. La route est superbe sur cette île d’Etajima et nous arrivons un peu trop vite à l’embarcadère. IMG_3503Le ferry nous amène donc à Hiroshima, la ville est petite, aérée, agréable et arborée. Rien d’ancien, tout a été soufflé ou brûlé il y a 67 ans. Seulement 4 km pour arriver au centre et trouver notre logement AirBnB pour 4 nuits, et une 5eme au final parce qu’on retombe bien vite dans le piège du confort et qu’on a eu beaucoup d’invités et de choses affreuses à faire comme (ne ratons JAMAIS une occasion de mettre une liste à puce, ça structure les choses, ça les rend simple et lisible. N’ayons pas peur des mots, ça rend le monde plus beau. Également valable pour les listes numérotées ou alphabétiques) :

  • acheter un nouveau netbook, si possible ischio-proof. Mission accomplie avec brio et une vendeuse parlant quelques mots d’anglais. Heureusement qu’Asus fait toujours des netbooks sympa, pas cher et avec une grosse autonomie sinon le choix est limité : tablette à la con, pc hybride inutile, Windows Surface et MacBook aux prix totalement injustifiés. On s’en tire pour 250 euros, on ne paye pas les taxes nippones vu qu’on est gaijin. Bel écran contrasté, windows 10, dernière norme wifi, 12 heures de batterie, nous voici enfin dans la modernité ! Nous voilà avec notre nouveau Minitel 2.0 ! Le clavier qwzerty me fera péter un câble au début ;ais ca va bien ,ieu ,qintenqnt: ; je co,,ence q ,;habituer:   Le slogan d’Asus, c’est « in search of incredible », rien que ça. Faut reconnaître le talent et l’humilité des gars du marketing qui ont pondu ça. Si un jour Asus fait des vélo, ça sera sûrement « flying to the moon » ou « ride the futur of believe ». Mais bon, j’aime bien Asus, ça rappelle Azub (et Ah Zut, je me suis assis sur un PC)
  • réserver nos places dans le Transsibérien. Horrible, presque rien n’est traduit et on galère un bon moment avec le cyrillique. Quand la libération arrive enfin, que j’ai changé 3 fois de t-shirt à cause du stress et de ce PUTAIN DE CLAVIER QWERTY et qu’il n’y a plus qu’à payer par CB, on se retrouve bloqué à cause de ces foutus codes de confirmation envoyés par la banque mais qu’on ne reçoit jamais. On joint immédiatement le QG mais mes parents passent la journée en vélo à Paris, les salauds. On devra tout refaire le lendemain, on connaît le site par cœur maintenant. On va passer 7 jours et 7 nuits en 3eme classe les amis, un voyage dans le voyage avec la plèbe, sans douche ni repas inclus, et un départ à 1h du matin le jour de l’anniversaire d’Ophélie. Elle fait déjà des cauchemars à base de nouilles instantanées et de cheveux gras. Moi j’suis tout foufou, ça va être une expérience unique, 9500 km, de quoi gagner à Aventurier du rail.
  • Réparer des crevaisons lentes. Nan trop la flemme en fait, ça peut attendre encore. Ça me fait du bien de pomper 150 fois tout les matins. Oui, je compte quand je pompe, trouble obsessionnel compulsif. Je le fais dans ma tête pour pas faire peur aux passants.
  • Définir notre trajet pour les 3 semaines à venir.
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Pour se remettre de tout ça, on va goûter la spécialité du coin : le  Okonomiyaki, une sorte de crêpe avec du choux râpé, du lard, des nouilles et un œuf. Pas mauvais. Ophélie adore la bouffe japonaise; de mon côté je trouve que c’est pas très varié et qu’on est très très loin du pied qu’on a pris en Chine ou en Thaïlande.

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Nos amis Risa et Kendji, les fans des Gipsy King qui nous ont sauvé de la pluie sur Kyushu, ont fait 7h de route pour nous rejoindre (et voir leur fils étudiant accessoirement) et on se retrouve avec joie au mémorial de la bombe atomique pour aller visiter le musée.

Très belle visite, toute en retenue, pragmatique, à la japonaise. Il y a beaucoup de touristes occidentaux, pas mal de ricains. Ils doivent se sentir comme des touristes allemands en visite à Auschwitz. On en reparle à la fin de l’article.

On va à l’hypocentre, le point au-dessus duquel la bombe a explosé, à 600m d’altitude, courageusement largué d’un bombardier, créant une mini-nova aussi éphémère que meurtrière. IMG_3569L’histoire retient un acte de guerre un poil exagéré, une petite tape sur la tête pour montrer qui c’est l’pâtron suite au carnage de Pearl Harbor. Un crime contre l’humanité ?? Non non.

  • Carnage absolue de Pearl Harbor = 2403 morts dont 68 civils
  • petite tape sur la tête d’Hiroshima = 140 000 morts, en très grande majorité des civils
  • pichenette à Nagasaki = 70 000 mortsIMG_3528

Bon, après on a dit « non, la bombe atomique c’est pas bien, on arrête les gars ». Et la bombe à hydrogène a vu le jour quelques années plus tard, 600 fois plus puissante que celle larguée sur Hiroshima. Elle a été amélioré depuis, ça faisait un peu léger sinon. On peut les envoyer de l’espace maintenant, c’est génial !

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On va ensuite dans une espèce de foire de l’artisanat, genre vintage bohème, retour à la nature et aux choses simples, chapeaux en paille made in China, meubles cérusés, du faux vieux, les japonais sont dingues de ça. Bon, en même temps, tu peux pas trop trouver du vrai vieux à Hiroshima. Un mec de l’organisation m’offre un ballon blanc en forme de cœur. A moi, pas à Ophélie. Un stand vend des bouts de bois flotté, le genre qu’on a vu partout sur la côte pendant 2000 km. Avec Ophélie, on se dit qu’on devrait ramasser des graviers par terre et faire un stand  » Les Pierres Bio Sans Gluten du Mont St Michel « , carton assuré. Je propose aussi  » Les Poils de Cul Label Rouge de la Mère Poularde », j’ai un stock avec ma tresse de yak, entre autre. Dès que c’est en français ça fait vendre, même si c’est approximatif, florilège :

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Après on a faim fain et ça tombe bien car nos amis nous invitent dans un restaurant à volonté ou ils ont réservé une table. J’adore le principe, tu payes à l’heure et tu t’enfiles tout ce que tu veux : tempuras, poisson cru, sashimi, bière, poulet frit, shochu, vin blanc, saké, petites omelettes… on ressort joyeux au bout de 2 heures. Kenji va faire un gros dodo cette nuit et il aura mal à la tête le lendemain. On offre un petit collier en nacre à Risa, acheté en cachette au marché bobo. C’était pas facile d’être discret avec le ballon en forme de cœur.

En rentrant à l’appart, on croise nos nouveaux voisins :  Nico et ses parents en vacance au Japon pendant 1 mois et à Hiroshima pour quelques jours. On fait vite connaissance, on a plein de choses à se raconter, on ne peut que s’entendre. Nico a tout lâché à un moment de sa vie pour partir voyager à vélo pendant 2 ans et demi entre le Japon et la France, il a même écrit un bouquin. Et puis il est très jeune, 35 ans. La maturité alliée à la force. Par respect pour lui, je ne dirais pas comment sa mère le surnomme tendrement car, à côté, Fredounet fait très viril.

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Le monde des cyclos est petit décidément, on a même quelques connaissances en commun. Du coup, on prend nos petits dej’ et nos dîners ensemble pendant 2 jours, superbe rencontre. On se revoit à Dieppe ou Rouen les amis. Ou les 2.

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C’était marrant d’aller faire nos courses ensemble le soir, à 19h30 précise, lorsque tous les plats sont bradés à -50%. Le vin n’était pas bradé lui, mais les parents de Nico ont le sens de l’apéro.IMG_3593

Un matin, c’est nos Gispsy Japs adorés qui sont venus bruncher à la maison et déguster les Fred’s Heavy Pancakes et la Ophelie’s Magic Mousse au Chocolat, avec les blancs montés uniquement à la fourchette. On leur a fait découvrir le Nutella, ils sont foutus.

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Petit essai des vélos-couchés, Kenji se débrouille du premier coup, sur le trottoir en fredonnant Djobi Djoba, véridique. On se dit au revoir pour de de bon et peut-être à un de ces jours en France. Avant de partir, ils voient le vieux netbook dans la poubelle et nous demandent un peu gênés s’ils peuvent le récupérer. Pourquoi que je leur demande, l’écran est cassé et j’ai massacré tout le reste en récupérant le disque SSD. Pour de la déco, le clavier azerty les fait triper et les autocollants voyager. Note pour plus tard, monter un business de vieux claviers cérusés au japon.

Super de savoir que ce vieux machin va connaître une 2eme vie.

Voilà, cet article s’arrête là car voici un pavé sur l’histoire. J’espère que vous prendrez le temps de tout lire, c’est intéressant. Pour ceux que ça soûle d’avance, allez au moins jeter un œil plus bas, à partir de « Là ça devient croustillant » écrit en gros caractère rouge.

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HIROSHIMA – 6 août 1945 – 8h15

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On sait évidemment tous ce qu’il s’est passé ce jour là mais je crois qu’on oublie rapidement les tenants qui ont fait aboutir à ce massacre. Pour comprendre tout ça, rien de mieux qu’Howard Zinn et son livre Une histoire populaire des États-Unis de 1492 à nos jours. Une autre version de l’histoire…

Extraits du chapitre XVI – Une guerre populaire ?

Bonne lecture

unehistoirepopulairedesetatsunis

Ce n’est pas la barbarie de Hitler vis-à-vis des Juifs qui fit entrer les États-Unis dans la Seconde Guerre mondiale – pas plus que le sort des quatre millions d’esclaves noirs n’avait entraîné la guerre de Sécession en 1861. L’agression italienne contre L’Éthiopie, l’invasion de l’Autriche et de la Tchécoslovaquie par Hitler, son offensive contre la Pologne n’y furent pour rien elles non plus, même si elles conduisirent Roosevelt à aider considérablement les Anglais. Ce fut le bombardement par les Japonais de la base navale de Pearl Harbor, à Hawaï, le 7 décembre 1941, qui déclencha l’entrée en guerre des États-Unis.  Les bombardements de civils par les Japonais – attaques japonaises sur la Chine en 1937, bombardement de Nankin – n’avaient pas suffi à entraîner les Américains dans une guerre. L’attaque d’une base de l’impérialisme américain dans le Pacifique provoqua en revanche immédiatement la vibrante déclaration de guerre de Roosevelt.

Tant que le Japon était resté un membre respectable du club des puissances impérialistes qui, par le biais de la politique de la porte ouverte, exploitaient conjointement la Chine, les États-Unis n’avaient jamais émis la moindre critique. Il existe des notes américaines échangées avec le Japon en 1917 qui déclarent que « les États-Unis reconnaissent les intérêts spécifiques du Japon en Chine ». En 1928, si l’on en croit Akira Iriye (After lmperialism), les consuls américains en Chine accueillirent positivement l’arrivée de troupes japonaises. Les États-Unis commencèrent à s’inquiéter lorsque le Japon se mit à menacer les marchés potentiels américains en Chine par sa tentative d’annexion totale de la Chine et surtout par son implantation dans le Sud-Est asiatique. À l’été 1941, les Américains mirent en place des embargos stricts sur le fer et sur le pétrole, mesures qui provoquèrent finalement l’attaque japonaise sur Pearl Harbor.

Comme Bruce Russet le confirme (No Clear and Present Danger) : « Au cours des années 1930, le gouvernement des États-Unis n’avait que très faiblement résisté à l’avancée japonaise sur le continent asiatique. « le Sud-Ouest du Pacifique était d’une indéniable importance pour les États-Unis. À cette époque, en effet, la plus grande part de l’acier et du caoutchouc utilisés en Amérique, comme d’ailleurs d’importantes quantités d’autres matières premières, provenaient de cette région ».

Pearl Harbor fut présenté à l’opinion publique américaine comme un acte soudain, surprenant et immoral. Immoral comme tout bombardement, cet acte n’était en revanche ni soudain ni surprenant pour le gouvernement américain. Russet affirme que « l’agression japonaise contre la base navale américaine venait couronner une longue série d’agressions mutuelles entre le Japon et les États-Unis. En se lançant dans une politique de rétorsion économique contre le Japon, les États-Unis agissaient d’une manière que l’on considérait, même à Washington, comme comportant de sérieux risques de guerre ».

Si l’on écarte les accusations non fondées portées contre Roosevelt (« il était au courant pour Pearl Harbor mais n’en a rien dit », voire « il a délibérément provoqué le raid japonais sur Pearl Harbor »), il semble assez évident qu’il a agi comme James Polk l’avait fait avant lui lors de la guerre contre le Mexique et comme Lyndon Johnson le ferait plus tard lors de la guerre du Vietnam : il mentit à l’opinion pour ce qu’il croyait être une bonne cause. En septembre et octobre 1941, il mentit à propos de deux événements impliquant des sous-marins allemands et un destroyer américain. Un historien favorable à Roosevelt, Thomas A. Bailey, écrit que « Franklin Roosevelt [avait] trompé à plusieurs reprises le peuple américain au cours de la période qui précéda Pearl Harbor. [ . . . ] Il était comme le médecin qui doit mentir à son patient pour son propre bien [ . . . ], parce que les masses ont notoirement la vue courte et qu’elles ne voient le danger que lorsqu’il leur saute à la gorge ».

L’un des juges du procès pour crimes de guerre qui se tint à Tokyo après la Seconde Guerre mondiale, Radhabinod Pal, s’éleva contre l’ensemble des verdicts rendus à l’encontre des responsables japonais. Il affirmait que les États-Unis avaient à l’évidence provoqué la guerre avec le Japon et qu’ils avaient espéré que le Japon réagirait. Richard Minear (Victors’ justice) résume le point de vue de Pal à propos des embargos sur le fer et le pétrole. Pal affirmait que « ces mesures constituaient une menace claire et réelle pour l’existence même du Japon ». Les archives montrent qu’une réunion à la Maison-Blanche, deux semaines avant Pearl Harbor, anticipait une guerre et s’interrogeait sur les moyens de la justifier.

Un rapport du département d’État sur l’expansion japonaise, un an avant Pearl Harbor, n’évoquait nullement l’indépendance de la Chine ou le principe d’autodétermination, mais affirmait en revanche : « Nos positions stratégiques et politiques globales seraient considérablement affaiblies par la perte des marchés chinois, indien et du Sud-Est asiatique (ainsi que par la perte du marché japonais puisque le Japon se suffit de plus en plus à lui-même). Elles seraient également affaiblies par toute atteinte irrémédiable à nos capacités d’accès à des ressources comme le caoutchouc, le fer, la jute et autres matières premières vitales des régions asiatiques et pacifiques.

Le comportement des États-Unis, désormais alliés aux Russes et aux Anglais (l’Allemagne ayant déclaré la guerre aux États-Unis juste après Pearl Harbor), témoigna-t-il d’un souci essentiellement humanitaire ou plutôt d’objectifs de puissance et de profit ? L’Amérique faisait-elle la guerre pour mettre fin à la domination de certaines nations sur d’autres ou pour s’assurer que les nations qui garderaient la maîtrise du monde seraient des pays amis ? En août 1941, Roosevelt et Churchill se rencontrèrent au large de Terre Neuve et présentèrent au monde la « charte de l’Atlantique ». Elle fixait de nobles objectifs pour l’après-guerre et stipulait que les deux nations décidaient de ne pas « rechercher d’expansions territoriales ou autres » et qu’ils respecteraient « le droit de tous les peuples à décider du gouvernement sous lequel ils voulaient vivre ». Cette charte fut célébrée comme une reconnaissance du droit des nations à l’autodétermination.

Pourtant, deux semaines avant l’annonce de la charte de l’Atlantique, le secrétaire d’État américain, Summer Welles, avait assuré le gouvernement français que la France conserverait son empire. « [Notre] gouvernement, respectueux de son amitié historique avec la France, a très bien compris le désir du peuple français de conserver l’intégralité de son territoire. » Le département de la Défense (The Pentagon Papers), dans sa section « Histoire du Vietnam » , soulignait lui-même ce qui lui apparaissait comme une politique « ambivalente » à l’égard de l’Indochine, remarquant : « Par la charte de l’Atlantique et autres déclarations publiques, les États-Unis ont apporté leur soutien au principe d’autodétermination et d’indépendance nationales » alors que, « pendant le cours de la guerre, ils avaient assuré à plusieurs reprises aux Français leur intention de leur rendre après la guerre leur empire colonial » .

Fin 1942, le représentant personnel de Roosevelt avait déclaré au général français Henri Giraud : « Il est bien entendu dans nos intentions de voir la souveraineté de la France rétablie aussi vite que possible sur l’ensemble des territoires métropolitains et coloniaux sur lesquels son drapeau flottait en 1939. Ces documents, comme bien d’autres extraits des Pentagon Papers, sont signalés « TOP SECRET – documents sensibles ». En 1945, l’attitude « ambivalente » disparaissait. En mai, Truman assurait aux Français qu’il ne remettrait pas en question leur « souveraineté sur l’Indochine À l’automne, les États-Unis pressèrent la Chine nationaliste, temporairement chargée de la partie septentrionale de l’Indochine par la conférence de Potsdam, de la restituer aux Français malgré le souhait évident des Vietnamiens d’accéder à l’indépendance.

Au-delà des faveurs accordées au gouvernement français, qu’en était-il exactement des propres ambitions impérialistes des États Unis pendant la guerre ? De ces « expansions territoriales ou autres il auxquelles Roosevelt avait renoncé dans la charte de l’Atlantique ?

Dans la presse, on ne parlait que de combats et de mouvements de troupes : l’invasion de l’Afrique du Nord en 1942, l’Italie en 1943, le débarquement massif et spectaculaire sur les côtes normandes en 1944, les difficiles combats pour repousser les Allemands hors de France et les bombardements incessants des aviations anglaise et américaine. De leur côté, au moment du débarquement, les Russes avaient déjà expulsé les Allemands de leur territoire et étaient confrontés à 80 % des effectifs allemands. Par ailleurs, dans le Pacifique, en 1943 et 1944, les soldats américains progressaient d’île en île, créant des bases militaires de plus en plus proches du Japon pour permettre le bombardement des villes japonaises.

Plus discrètement, sans faire l’objet des unes de la presse, les diplomates et les hommes d’affaires américains suaient sang et eau pour s’assurer que la puissance économique américaine, une fois la guerre finie, n’aurait plus de rivale à l’échelle du monde. Le commerce américain devait investir des zones jusque-là dominées par les seuls Anglais. La politique de la porte ouverte et de l’accès équilibré aux marchés étrangers devait s’appliquer de l’Asie à l’Europe. En fait, les Américains avaient l’intention de mettre les Anglais hors jeu et de prendre leur place.

C’est ce qui arriva au Moyen-Orient et à son pétrole. En août 1945, un responsable du département d’État déclarait : « Un tour d’horizon de l’histoire diplomatique des trente-cinq dernières années apporte la preuve que le pétrole a joué un rôle plus important dans les affaires extérieures américaines que toute autre matière première. » L’Arabie saoudite était la plus grande réserve de pétrole du Moyen-Orient. Par l’intermédiaire du secrétaire à l’Intérieur américain, Harold Ickes, le pétrolier ARAMCO avait convaincu Roosevelt d’accorder un prêt-bail à l’Arabie saoudite, établissant ainsi des intérêts américains dans ce pays. En 1944, la Grande-Bretagne et les États-Unis signèrent un pacte pétrolier, s’accordant sur le « principe d’un accès égal selon Lloyd Gardner (Economic Aspects of New Deal Diplomacy), « la politique de la porte ouverte avait finalement triomphé dans tout le Moyen-Orient ».

L’historien Gabriel Kolko ( The Politics of War) conclut pour sa part que « l’objectif économique de l’Amérique en guerre était de sauver le capitalisme à l’intérieur comme à l’extérieur de ses frontières »

En avril 1944, un responsable du département d’État déclara : « Comme vous le savez sans doute, nous prévoyons une gigantesque augmentation de la production américaine après la guerre que le marché domestique américain ne pourra pas absorber indéfiniment. De toute évidence, accroître nos marchés deviendra une nécessité. »

Dans son étude sur le commerce pétrolier international (The Seven Sisters) , Anthony Sampson rappelle qu’« à la fin de la guerre la puissance dominante en Arabie saoudite était incontestablement les États-Unis. Le roi Ibn Séoud n’était plus considéré par les Américains comme un farouche guerrier du désert mais comme une pièce maîtresse dans le jeu du pouvoir, qu’il fallait ranger du côté des Occidentaux. Au retour de Yalta, en février 1945, Roosevelt reçut le roi sur le croiseur américain le Quincy avec tout son entourage (cinquante personnes), dont ses deux fils, un Premier ministre, un astrologue et des moutons destinés au sacrifice ».

Roosevelt lui écrivit ensuite pour lui promettre que les États Unis ne changeraient pas leur politique palestinienne sans consulter les Arabes. Si plus tard, au Moyen-Orient, la question pétrolière entrerait constamment en conflit avec la politique menée en faveur de l’État hébreu, la question du pétrole était clairement prépondérante à cette époque.

La domination impérialiste anglaise ayant disparu pendant la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis s’apprêtaient à reprendre la main. Hull déclarait au début de la guerre : « Le rôle principal dans un nouveau système de relations commerciales et économiques internationales reviendra en grande partie aux États-Unis étant donné notre puissance économique. Nous devrions être en mesure d’assumer ce rôle et les responsabilités qui en découlent, et ce, avant tout, dans le simple intérêt de la nation. »

Avant même la fin de la guerre, l’administration avait dessiné les grandes lignes d’un nouvel ordre économique international fondé sur le partenariat entre le gouvernement et les milieux d’affaires. Lloyd Gardner affirme à propos de Harry Hopkins, conseiller principal de Roosevelt, organisateur des programmes d’aides sociales du New Deal, qu’« aucun conservateur ne pouvait rivaliser avec Hopkins lorsqu’il s’agissait de soutenir les investissements à l’étranger et d’assurer leur protection ».

Le poète Archibald MacLeish, alors sous-secrétaire d’État, critiqua amèrement ce à quoi il assistait juste après la guerre : « À l’allure où vont les choses, la paix que nous ferons, la paix que nous sommes apparemment en train de faire, sera une paix du pétrole, une paix de l’or, des échanges commerciaux. Bref, une paix sans but moral sans soucis humanistes. »

Pendant la guerre, la Grande-Bretagne et les États-Unis mirent en place le Fonds monétaire international (FMI) pour réguler les échanges internationaux de devises. Le poids du vote étant proportionnel aux capitaux mis à disposition, les Américains contrôlaient cet organisme. La Banque internationale pour la reconstruction et le développement fut également créée sous prétexte d’aider au relèvement des régions détruites par la guerre. Pourtant, l’un de ses principaux objectifs était, du propre aveu de ses fondateurs, de « promouvoir les investissements à l’étranger ».

Là ça devient croustillant

Quoi qu’il en soit, la grande majorité des Américains se trouvait mobilisée, dans l’armée comme dans la vie civile, en faveur de la guerre. Les sondages d’opinion montrent que la plupart des soldats souhaitaient que le système de la conscription se poursuive après la guerre. La haine de l’ennemi, et en particulier des Japonais, était largement partagée. Le racisme s’épanouissait. Le magazine Time, rendant compte de la bataille d’Iwo Jima, écrivit : « Le jap de base est parfaitement ignorant. Peut-être est-il humain. [ . . . ] En tout cas [ . . . ), rien ne l’indique. »

Il y eut donc bien un large soutien à ce qui devait devenir la plus abominable campagne de bombardements de civils jamais entreprise au cours d’une guerre : les attaques aériennes sur les villes allemandes et japonaises. Certains pourraient prétendre que ce très large soutien démontre qu’il s’agissait bien d’une « guerre populaire ) . Mais si l’expression « guerre populaire » désigne la guerre d’un peuple contre l’agression, une guerre défensive – si elle désigne une guerre conduite pour des raisons humanitaires et non dans l’intérêt d’une petite élite ; une guerre contre les responsables et non contre la masse des civils -, la stratégie des bombardements aériens sur les populations civiles allemande et japonaise a réduit cette idée à néant.

L’Italie avait bombardé les villes éthiopiennes ; l’Italie et l’Allemagne avaient bombardé les civils espagnols pendant la guerre d’Espagne ; au début de la Seconde Guerre mondiale, les avions allemands avaient lâché leurs bombes sur Rotterdam aux Pays-Bas, sur Coventry en Angleterre, et ailleurs. A l’époque, Roosevelt avait dénoncé cette « barbarie inhumaine qui a profondément choqué la conscience de l’humanité ».

Pourtant, ces bombardements allemands avaient été bien moins importants que les bombardements ultérieurs des villes allemandes par l’aviation américaine. En janvier 1943, les Alliés s’étaient rencontrés à Casablanca pour s’accorder sur l’idée d’une campagne de bombardements aériens de grande envergure capable d’entraîner aussi bien « la destruction et la désorganisation totales des systèmes militaire, industriel et économique allemands que l’effondrement moral de la population allemande à un point tel que sa capacité de résistance armée [serait] mortellement touchée ». C’est ainsi que les bombardements incessants des villes allemandes commencèrent – avec des opérations de centaines d’appareils sur Cologne, Essen, Francfort et Hambourg. Les Anglais volaient de nuit sans prétendre viser les objectifs militaires. Les Américains le faisaient de jour en se vantant d’une certaine précision ; ils bombardaient cependant de si haut que cette précision était parfaitement impossible. [ apogée de ces bombardements terroristes fut celui de Dresde, début 1945. Au cours de cette opération, l’extraordinaire chaleur dégagée par les bombes provoqua des incendies qui ravagèrent la ville. Plus de cent mille personnes périrent à Dresde. Winston Churchill rend rapidement compte de cet événement dans ses Mémoires de guerre : « Nous avons opéré un bombardement massif ces derniers mois sur la ville de Dresde, qui était alors un centre de communications allemand pour le front de l’Est. »

Le pilonnage des villes japonaises correspondait également à cette stratégie de saturation destinée à détruire le moral des civils. Un bombardement nocturne sur Tokyo fit quelque quatre-vingt mille victimes. Puis, le 6 août 1945, apparut dans le ciel d’Hiroshima un unique avion américain, qui lâcha la première bombe atomique, faisant environ cent mille morts et des dizaines de milliers d’autres victimes qui allaient mourir lentement de l’effet dévastateur des radiations. Douze officiers américains présents dans les prisons de la ville trouvèrent également la mort. Selon l’historien Manin Sherwin (A World Destroyed), ce fait n’a jamais été officiellement reconnu par les autorités américaines. Trois jours plus tard, une autre bombe atomique était lâchée sur Nagasaki, faisant environ cinquante mille victimes supplémentaires.

Ces actes atroces furent justifiés par la nécessité d’accélérer la fin de la guerre et d’éviter d’envahir le Japon. Une telle opération aurait entraîné de nombreuses pertes humaines, déclara le gouvernement – un million selon le secrétaire d’État Byrnes ; cinq cent mille d’après ce que Truman déclare avoir entendu dire par le général George Marshall. (Lorsque les documents concernant le « projet Manhattan », nom donné au projet de fabrication de la bombe atomique, furent rendus publics des années plus tard, on put constater que le général Marshall avait insisté pour que l’on prévienne le gouvernement japonais afin qu’il fasse évacuer les populations civiles et que seules les cibles militaires soient anéanties.) Ces estimations semblent totalement fantaisistes : on en fit état dans le dessein de justifier une opération de bombardement qui, à mesure que ses effets sur l’être humain devenaient évidents, horrifia de plus en plus de gens. En août 1945, en effet, le Japon était déjà dans une situation désespérée et prêt à se rendre. Le spécialiste militaire du New York Times, Hanson Baldwin, écrivit peu après la guerre : « L’ennemi, du point de vue militaire, se trouvait dans une position stratégique désespérée lorsqu’il lui fut demandé, à la conférence de Potsdam du 26 juillet, de se rendre sans conditions. Telle était donc la situation lorsque nous avons rayé de la carte Hiroshima et Nagasaki. Avons-nous eu raison d’agir ainsi ? Personne ne peut bien entendu en être sûr, mais la réponse est presque certainement négative. »

Le United States Strategie Bombing Survey, mis en place par le secrétariat à la Guerre en 1944 pour étudier les conséquences des attaques aériennes pendant la guerre, interviewa des centaines de civils et de responsables militaires japonais après la reddition du Japon. Immédiatement après la guerre, l’un des rapports de cet organisme déclarait : « S’appuyant sur des enquêtes détaillées concernant les faits et sur les témoignages des responsables japonais qui sont encore en vie, notre institution estime que le Japon se serait à coup sûr rendu avant le 31 décembre 1945 et encore plus probablement avant le 1er novembre de cette même année, même sans l’intervention atomique, même si la Russie n’était pas entrée en guerre contre le Japon et, enfin, même si aucune invasion américaine n’avait été organisée, voire seulement imaginée. »

Les responsables américains pouvaient-ils être au courant de cela avant le mois d’août 1945 ? La réponse est positive. Le code secret des Japonais avait été découvert et leurs messages étaient interceptés. On savait que l’ambassadeur japonais à Moscou avait reçu l’ordre de préparer des négociations de paix avec les Alliés. Les autorités japonaises avaient commencé à évoquer des possibilités de reddition un an auparavant et l’empereur lui-même avait suggéré en juin 1945 qu’il était sans doute temps d’envisager des alternatives au combat à mort. Le 13 juillet, le ministre des Affaires étrangères, Shigenori Togo, avertissait son ambassadeur à Moscou : « La reddition sans conditions est le seul obstacle à la paix. » Après une étude exhaustive de tous les documents historiques disponibles sur ce sujet, Martin Sherwin conclut que, « ayant brisé le code secret japonais avant même le début de la guerre, les services secrets américains étaient en mesure de relayer ce message – et c’est bien ce qu’ils firent – au président américain. Mais cela n’eut aucun effet sur la suite de la guerre ».

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Si les Américains n’avaient pas exigé une reddition inconditionnelle – s’ils avaient accepté ne serait-ce qu’une des conditions japonaises à la reddition (que l’empereur, figure sacrée du Japon, reste en place) -, les Japonais se seraient empressés d’arrêter la guerre. Pour quelle raison les États-Unis n’ont-ils pas saisi cette simple occasion de sauver aussi bien des vies japonaises que des vies américaines? Parce que trop d’argent avait été investi dans la bombe atomique pour qu’on se refuse le luxe de s’en servir ? Le général Leslie Groves, directeur du projet Manhattan, déclara que Truman était comme sur un toboggan et que la dynamique était trop forte pour être arrêtée. Ne serait-ce pas plutôt, comme le suggérait le chercheur britannique P. M. S. Blackett dans Fear, War and the Bomb, que les États-Unis étaient impatients de lancer cette bombe atomique avant que l’URSS n’entre à son tour en guerre contre le Japon ?

Les Soviétiques s’étaient entendus avec les Américains pour entrer en guerre dans la région exactement quatre-vingt-dix jours après la fin du conflit en Europe. Cet événement ayant eu lieu le 8 mai 1945, la date prévue pour rentrée en guerre des Russes contre le Japon était donc le 8 août. Mais à cette date, la bombe avait été lâchée et, le jour suivant, la seconde tomberait sur Nagasaki. Les Japonais allaient se rendre aux Américains et non aux Soviétiques. Ainsi l’Amérique serait-elle la seule force d’occupation au Japon après la guerre. En d’autres termes, conclut Blackett, le largage de la bombe atomique peut être considéré comme « le premier acte diplomatique d’importance de la guerre froide à l’encontre des Russes ». L’interprétation de Blackett est confirmée par l’historien américain Gar Alperovitz (Atomic Diplomacy) qui remarque que, à la date du 28 juillet, le secrétaire à la Marine James Forrestal décrit dans son journal le secrétaire d’État James F. Bymes comme « extrêmement soucieux d’en finir avec les Japonais avant que les Russes ne s’en mêlent

Truman avait déclaré : « Le monde notera que la première bombe atomique a été lâchée sur Hiroshima, une base militaire. Parce que nous souhaitions lors de cette première attaque éviter autant que possible de faire des victimes civiles. Il Déclaration absurde. Les cent mille morts d’Hiroshima étaient presque tous des civils. Le US Strategie Bombing Survey déclara quant à lui dans son rapport que « Hiroshima et Nagasaki. avaient été choisies pour cibles en raison de leur forte concentration d’activités et de population ».

Le largage de la seconde bombe sur Nagasaki semble avoir été planifié à l’avance. Personne ne paraît être en mesure d’expliquer pourquoi ce bombardement eut finalement lieu. Était-ce parce qu’il s’agissait d’une bombe à plutonium alors que celle de Hiroshima était à l’uranium ? Les morts et les irradiés de Nagasaki auraient-ils servi de cobayes à une expérience scientifique ? Martin Sherwin affirme que parmi les victimes de Nagasaki se trouvaient certainement des prisonniers de guerre américains. Il fait état de ce message, daté du 31 juillet, que le quartier général du US Army Strategic Air Forces, installé à Guam, adressa au département à la Guerre : « Certaines sources concernant les prisonniers de guerre et non encore confirmées par des vues photographiques nous informent de la présence de prisonniers de guerre alliés dans un camp situé à quelques kilomètres au nord de Nagasaki. Cela doit-il avoir une quelconque influence sur le choix de la cible dans l’opération Centerboard initialement prévue ? Réponse immédiate demandée. » La réponse fut la suivante : « Les cibles initialement prévues pour l’opération Centerboard demeurent inchangées. »

À la vérité, la guerre prit fin rapidement. L’Italie avait été vaincue un an auparavant. L’Allemagne venait de se rendre, défaite avant tout par les armées soviétiques sur le front de l’Est, avec l’aide des armées alliées à l’Ouest. Après la reddition du Japon, les puissances fascistes étaient battues.

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11 commentaires sur “Hiroshima : qwerty, apéros et histoire

  1. 💤💤🎎 Bon cette fois sympa, cela commence très bien avec de belles rencontres…… et une reconversion assurée sans l’enseignement !!!😘

  2. Ha ha j’ai pas tout compris. Je demande l’aide de Pierrot….
    Point 1 : Comment peut on écrire crac , oui oui crac, et meeeeerde. Si c’est le note book qui a fait crac ?’?
    Point 2 : comment se fait il que l’énorme tartine sur le bombardement ne comporte aucune une fote dortografe ?
    Question subsidiaire : est ce que 67 ans suffisent pour rendre cet endroit non radioactif ? Le non defollowage de l’article précédent n’est il pas un indice de trouble du comportement significatif dune réponse pas totalement positive. Ce flou, en s’ajoutant a la pluie des retombées macronactives que nous subissons sans interruption depuis un mois, est une petite chiquenaude achevante pour nos neurones irradiés, sans méchanceté aucune, par la divine « énola media gay », qui dans 67 ans apparaîtra sans doute comme ayant été une macronnerie de première.

  3. «  » »Le ferry nous amène donc à Hiroshima, la ville est petite, aérée, agréable et arborée. Rien d’ancien, tout a été soufflé ou brûlé il y a 67 ans » » » »
    C’est de la que j’ai tiré le 67 ans…. il me semblait bien que je ne l’avais pas inventé…. ca fait beaucoup d’inexactitudes tout ca…. si ca se trouve c’est pas le note book qui a fait crac… avec les radiations, concentrées forcément par les azub, on peut plus trop savoir.

  4. Tiens, je suis dans le bouquin de Zinn en ce moment (ça rappelle n’aute séjour d’un soir chez les bobos…). Ouais, en plus les Japonnais voulait sauver le statut de leur empereur… et puis finalement, ils l’ont gardé… La bombe n’a servit que des intérêts, comme d’habitude évidemment, mais quand même là… Merci d’avoir rappelé également que le ravageage en règle de l’Allemagne n’était pas plus beau malgré la lutte à mener…
    S’arrêteront-il un jour de semer la misère ces humanoîdes…

  5. Voilà ! Je suis enfin parvenue à aller au bout de la forte intéressante et bien rédigée partie historique qui nécessitait neanmoins une acuité intellectuelle plus forte que la mienne à 6h du matin. Benoit est en train de lire le livre, il adore. Je pense que je vais m’y mettre aussi. Le qwerty te donne le gout d’ecrire finalement. Vous devez déjà etre dans le transsibérien, en route vers le soleil insolant du mois de juin en europe. Bienvenue chez vous…

    • yes il est génial ce bouquin, même si un peu dur à digérer. Faut altérner avec qques Agatha
      Je vous conseille Noam Chomsky aussi, il a le don d’expliquer les choses très simplement, et avec pas mal d’humour.
      On embarque demain, là on vient de remettre les vélo à une société de fret qui va nous les emmener jusqu’à St Petersbourg, je te raconte pas le soulagement. On a stressé à mort hier en s’imaginant faire un Tetris impossible au dessus des couchettes.
      Bon, il vient bientôt votre dernier article ?

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